Capitani est vraiment une très bonne série, avec du suspens,
des rebondissements, des intrigues tordues… mais claires. Du trafic de drogue,
des putes, des viols, de l’échangisme, des pédophiles, des élus pourris, des
fonctionnaires ou militaires qui ne valent pas mieux, des personnages
principaux avec des problèmes personnels sans vraiment de rapport avec les enquêtes
en cours. Des histoires au-dessus de l’histoire, quoi ! Sans compter des
épisodes courts (30 minutes, j’adore ce format) et une réelle addictivité. Le
bonheur !
Je vais vous les décrire mais deux points en préambule.
Le premier est hors sujet mais mon ordinateur me dit que « addictivité »
n’est pas français ce qui me laisse perplexe.
Le deuxième est que c’est une série luxembourgeoise… On se
demande bien comment le Luxembourg aurait les moyens de financer une série à l’échelle
de leur pays. Par ailleurs, c’est un pays que je ne connais pas du tout. On le
voit peut-être comme une espèce de petite Allemagne, peuplé de milliardaires et
de ploucs comme toi et moi…
Commençons par les personnages principaux. Il y a Luc Capitani,
flic expérimenté. Il y a Elsa Ley, jeune fliquette (par ailleurs charmante même
si un peu maigre). Ils se rencontrent au début de la première saison. Dans les
deux saisons, les deux enquêtes, donc, ils ne jouent pas les mêmes personnages
mais ils n’occupent pas les mêmes fonctions. Cela rend un peu difficile la
description de la série (du moins de la deuxième saison).
La première se déroule à la campagne. Au début, on a une
sensation un peu particulière, comme si on était au cours d’une fiction
française des années 70 ou 80 avec un policier à la Maigret ou Lavardin, tout
droit issu de la grande ville, qui se retrouve à enquêter à la campagne, dans
un monde de ploucs, pensant plus à se protéger – et à faire courir des rumeurs
pour montrer aux autres qu’ils sont mieux informer – qu’à aider la police,
assisté par des gendarmes qui ne sont jamais sorti de leur bled depuis la
sortie de l’école. Alors notre enquêteur se déplace, interroge…
C’est pendant ses vacances que Capitani est appelé car la
police est en sous-effectifs et le cadavre d’une jeune fille est découvert,
dans la forêt, près de ce qui aurait dû être son lieu de villégiature. Il arrive
sur la scène du crime où il voit des flics maladroits, incapables de gérer en
attendant « la scientifique »… C’est parmi eux qu’il rencontre Ley.
La jeune fille, Jenny, a une sœur jumelle qui a disparu.
Une course contre la montre – au rythme du coin – s’engage
donc pour la retrouver et découvrir qui est coupable, si coupable il y a (au
fond, la mort pourrait être accidentelle ou le résultat d’un suicide). La mère
des jumelles habite avec un type, prof au lycée qu’elle fréquente. Le père vit
seul (ce qui ne l’empêche pas de baiser, on le verra) dans la même commune. C’est
le chef d’une grosse entreprise, par ailleurs membre du conseil municipal, bien
troublé vu qu’un nouveau maire doit être élu suite à la fusion de trois
communes.
Ley, quant à elle, semble fiancée avec un des sous-officiers
d’un petit camp militaire, dans la même foret où l’on découvrir par ailleurs en
espèce de chalet abandonné… qui ne l’est pas du tout et est utilisé pour des
activités réprouvées par la morale.
Au cours de l’enquête, on découvrira plein de personnages,
comme le maire « d’avant la fusion » qui va jusqu’à imaginer une mise
en scène pour désigner un coupable, afin que l’enquête s’accélère pour ne pas
compromettre son annoncée réélection. Comme le curé de campagne, aussi, qui héberge,
au presbytère, l’idiot du village incapable de s’exprimer mais dont on devine
qu’il en sait beaucoup sur le crime. Comme le boulanger et sa fille, qui
conduit le camion de son père pour les livraisons et les ventes dans les
villages voisins.
Comme la patronne de l’hôtel, seul personnage à part Capitani
et Ley que l’on verra dans la seconde saison.
Cette dernière, avec nos deux héros dans d’autres rôles (mais
bien dans la suite de la première), n’est pas dans même ambiance vu qu’elle se
place à « la capitale », dans les quartiers chauds, au cœur d’une
querelle entre deux personnages tenant chacun « un bar à champagne »
où fleurissent les putes de luxe et des bandes de trafiquants de drogue, soit proches
d’eux, soit d’espèces de mafias nigériennes. Chacun cherche à piquer le
commerce d’un autre. Ca défouraille à tout va !
Il y a le gentil Lucky qui fait malgré lui la jonction.
Nigérien, il est envoyé par sa famille pour chercher sa sœur, pute de luxe dans
un de nos deux barres, échappée de peu d’une tentative de meurtre car elle a été
le témoin d’un autre. Lucky manque de bol et se retrouve impliquée dans une
bande. Il finira par rencontre Capitani un peu par hasard quand il a besoin de
soins médicaux.
Capitani semble chercher à s’infiltrer auprès d’un des deux
patrons de bar. Il retrouve Ley alors qu’elle a été mutée de sa campagne à la « brigade
des stups » où, avec un nouveau collègue à moitié con, elle passe l’essentiel
de son temps à faire des planques pour surveiller les différents trafics.
Le tout évolue vite. Les deux patrons de bar, dont un a été
le mentor de l’autre, se rendent compte qu’ils auraient intérêt à se rapprocher
pour éliminer les trafiquants africains mais continuent à former leurs fils
respectifs afin qu’ils soient prêts à reprendre les rênes de la nuit mais qui
restent en conflit pour cela.
Capitani est rattrapé par son passé, en les personnes de la
patronne de l’hôtel de la première saison, ses « responsables » proches
du procureur de la république (ou du duché, ce qui est préférable au Luxembourg
mais je ne connais pas trop leur organisation).
Deux saisons palpitantes. La seconde à la ville, ville qui semble moche un peu comme les nôtres, reconstruite après la guerre... La première à la campagne, dans des paysages magnifiques.
Pour remplacer votre fâcheux anglicisme addictivité, vous pourriez essayer du bien français "accoutumance"…
RépondreSupprimerCe n'est pas exactement la même chose, pourtant. L'addictivité suggère une dépendance alors que l'accoutumance plus une habitude.
SupprimerExemple : j'étais allergique à la bière, mais, à force d'en boire une de temps en temps, je me suis habitué.
Dans ce cas, vous pouvez vous risquer sur "dépendance"…
SupprimerIl faudrait un néologisme : l'accoutudépendantiation ou un truc comme ça.
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