Une fois n’est pas coutume, ce sont deux séries, « Dead
to me » et « The watcher », bien différentes, dont je vais parler
dans ce billet. La raison de cet égarement n’est pas seulement que je suis affreusement
en retard mais il y a une partie de texte que je pourrais rédiger pour les deux
qui est commune, même si, je me répète, les deux n’ont strictement rien à voir
à part que ce sont, en quelque sort, des séries familiales. La première est très
légère, presque drôle (Google parle « d’humour noir » mais cela ne me
convient pas alors que la seconde est plus… lourde ou prenante.
Toujours est-il que j’ai passé un bon moment devant les deux
mais pas au point de dire à mon honorable lecteur de se précipiter pour les
regarder. Je vais juste déclamer : « tu
peux te lancer, gros, si tu n’as pas assurément mieux en stock. »
Un bon moment ? Elles sont plaisantes, on ne s’ennuie
pas, il n’y a pas trop de longueurs (la plaie des séries avec ces producteurs
qui rallongent la sauce en permanence quand ils croient avoir découvert un
filon) et il y a la bonne dose de suspens, celle qui vous donne envie de
connaître la fin sans, d’une part, déclencher un processus d’addiction qui vous
pousse à enquiller les épisodes (le suspens de « bas de page » comme
ils disent dans la bande dessinée), et, d’autre part, sans phénomène « d’horreur »
qui vous scotche devant le poste, vous laissant vous demander si le héros ne va
pas être mangé tout cru par un méchant zombie.
J’ai horreur du suspens angoissant. On est quand même devant
le poste pour se distraire, non ?
A noter, dans les deux séries, des carricatures amusantes de volets de la vie américaine, comme, dans Dead to me, des groupes de discussion type "alcooliques anonymes" ou, dans The Watcher, la famille idéale, dans une grande maison, avec papa qui fait la route tous les matins pour aller travailler à Manhattan.
Dead to me
L’héroïne, Jen, vient de perdre son mari qui a été fauché
par une voiture alors qu’il faisait son jogging, voiture qui a pris la fuite.
Elle vit maintenant seule avec ses deux fils (10 et 15 ans ?) et a du mal
à se remettre. Elle est obsédée par le besoin de retrouver le coupable, le
chauffeur qui a « écrasé » son époux. Elle finit par rencontrer Judy
prétend également être une jeune veuve et elles deviennent très amies.
Mais Judy n’est pas la blanche colombe qu’elle prétend être…
Au fil de l’enquête de Jen mais aussi de la police et du FBI,
et donc de la progression de l’histoire, elles vont découvrir des indices ou
des éléments qui vont déclencher une série de mensonges, de le corps et qu’elle
a trouvé sur place la vitre du clignotant d’une voiture qui est identifiée
comme je ne suis plus quel modèle de 1965 (de mémoire). Et Judy va dépenser
beaucoup d’énergie pour qu’on ne la relie pas à cette voiture et j’ai assez spoilé…
On se doute bien que la police n’a pas beaucoup de temps à
dépenser pour ce qui n’est qu’un accident mortel avec délit de fuite mais les
indices se multiplient et la pousse à s’investir, d’autant qu’un jeune flic
sort avec une des donzelles et sa cheffe, vieille fliquette lesbienne, se prend
d’amitié pour Len. Le tout monte doucement en charge, avec, par exemple, l’arrivée
du FBI qui enquête sur une histoire abracadabrantesque de mafia grecque.
Joli cocktail de rebondissements avec des personnages très
sympathiques, presque fantasques…
Un tantinet woke, tout de même, comme toutes ces nouvelles
séries. Des personnages « racisés » ou homosexuels… On s’habitue.
Faut que tout le monde vive.
The Watcher
Nora et Dean (et leurs deux enfants) décident d’acheter « la
maison de leurs rêves » dans la campagne newyorkaise (comprendre : le
New Jersey, c’est un peu nos Yvelines à nous). Les voisins se révèlent être des
personnages inquiétants, qui les observent, empiètent sur leur vie privée, n’hésitent
pas à rentrer dans la maison et se croient chez eux. L’animal de compagnie du
mot est trouvé mort et ainsi de suite.
Ils finissent par recevoir des courriers signés « The
watcher » (ça doit donner quelque chose comme « l’observateur »
en français), l’auteur indiquant qu’il surveille la maison depuis longtemps et
les met en garde.
Ils s’imaginent, sans doute à juste titre, que tout est fait
pour qu’ils quittent la maison et la revendent mais le motif n’est visiblement
pas financier. Il faut qu’ils partent. Point. Ils mènent l’enquête, peu aidés
par la police, dont le chef à moitié suspect, et par une sympathique détective
privée…
Chaque piste qu’ils suivent finit par tomber à l’eau, les
gamins tournent fous, le couple part en vrille, les amis se désolidarisent…
Ce n’est pas un film d’horreur mais on y retrouve un peu l’ambiance,
comme si la maison était hantée.