22 septembre 2023

Retour au bistro ! Avec ses cons et ses loufiats...

 


Il faut savoir que, le soir, le patron de la Comète est souvent absent (il reste « au bureau » et revient si besoin) et que les serveurs sont assez jeunes. Janice a tout au plus 25 ans. Bruno, le barman, en a 22. Ils sont tous les deux très sympathiques mais le loufiat est un freluquet alors que la serveuse est une femme que l’on pourrait qualifier de bien charpentée mais très belle. Un dessin de Dubout, pour ceux qui connaissent. Un jour, j’avais choqué des potes Facebook en disant que je me demandais s’il arriver à entrer totalement à l’intérieur. Depuis lundi, il y en a un troisième, encore plus jeune et très mince, avec un visage assez effilé et juvénile, à un point que, le premier jour, je me suis demandé si ce n’était pas « une stagiaire de troisième ». Il n’est pas antipathique mais, comme il ne parle pas, je n’ai rien à en penser…

Janice et Bruno m’aiment bien. Je suis un bon client (pas le meilleur vu que je passe la moitié de mon temps en Bretagne) mais je bois mes bières, suis poli, déconne un peu sans accaparer la discussion (comprendre : sans être chiant). Ils savent que je m’intéresse au personnel (par exemple, quand quelqu’un est absent, je prends de ses nouvelles) et que je les « soutiens » (toujours un encouragement quand il y a beaucoup de boulot ou, au contraire, quand ils s’emmerdent).

 


Quand il y a un client que je n’aime pas, ils ne l’aiment pas non plus. Rien d’anormal à cela : si un type me casse les couilles, il n’y a pas de raison qu’il n’énerve pas les autres. La réciproque est vraie. S’ils n’aiment pas un client, je finis par le ressentir (et l’entendre vu que ce sont toujours des types qui parlent trop ou des gonzesses bourrées) et ça m’indispose de savoir qu’un élément du décor est perturbé.

Car nous sommes tous des éléments du décor ou des meubles. Il n’y a que quelques mois qu’ils travaillent là et comme je suis souvent absent, nous n’avons pas de relation qui pourrait s’apparenter à de l’amitié. Seulement, peut-être, de l’affection mais nous savons tous que, un jour prochain, il nous faudra tourner la page. C’est peut-être pour ça qu’ils m’aiment bien : je ne « tape pas l’incruste » comme certains abrutis qui se croient au centre du monde et veulent toujours copiner avec le patron ou les employés.

A part avec Jim et Josiane, je n’ai jamais été assez proche avec les serveurs (contrairement aux patrons) par exemple pour les voir au dehors des heures d’ouverture. Le gros Jean-Jacques qui a officié quelques temps à la Comète faisait exception mais il avait un don pour entrainer tout le monde au resto le dimanche soir à la fermeture, vers 20 heures…

 


Jim est un cas à part. Il avait 23 ans quand il est arrivé à la Comète (et moi sans doute près de 40). Comme il était un peu seul dans le quartier, il avait fini par traîner avec la bande, on passait des réveillons ensemble, on se rendait des services… On a fini par passer des jours de vacances ensemble. Près de 10 ans après son départ de la région parisienne, on continue à se téléphoner et à échanger avec Facebook. Pour Josiane, c’était un peu différent. Pendant onze ans, elle était à la fermeture de la Comète un jour sur deux et le patron tolérait que quelques habitués restent là jusqu’à la fin du ménage. Nous étions devenus des vieux des copains, des complices…

Mais, comme d’habitude, je m’égare. Surtout que c’est la première fois que je fais un billet « bistro » dans ce blog depuis longtemps, malgré son nom.

 

Pour en revenir à Janice et Bruno, la différence d’âge fait sans doute beaucoup. Prenez le petit nouveau dont je parlais, j’ai probablement trois fois le sien… mais aussi trois fois son poids. Je ne sais pas si je fais plus ou moins jeune que mon âge, physiquement ou mentalement. Je ne suis pas comme ces imbéciles qui s’imaginent être « restés jeunes dans leur tête », par exemple. Je conchie toutes les musiques sorties avant 1995. Je ne suis pas fêtard. Seulement client de bistro.

Et il y a peu de taiseux comme moi qui passent deux ou trois heures par jour au même bar en s’enfilant des pintes en ayant que rarement des signes d’ébriétés. A La Comète, nous ne sommes plus que trois fidèles du comptoir, le soir, avec « ma » Odette et « La Galice ».

 


Au fond, il y a assez peu de clients chiants, au bistro. Ceux qui s’y présentent finissent par s’isoler ou par être virés par les patrons parce qu’ils font fuir du monde. Deux anciens patrons de la Comète me « suivaient » assez : quand ils voyaient qu’un type me les broutait, ils finissaient par les foutre dehors. C’était rigolo. Le précédent, André, virait assez facilement. Il en faisait même des erreurs. Il avait jeté mon copain Luc (en mon absence) en croyant qu’il était bourré alors qu’il ne l’était pas. Et s’il fallait éviter les clients bourrés, les rentrées d’argent se tasseraient rapidement. Ne conserver que les fêtards, dans un coin comme La Comète, serait une erreur : le turn over est terrible.

Il y a trois ou quatre semaines, je me suis fâché avec mon (ex) copain Michel, dit « ping pong ». Il faut dire qu’il est bête comme ses pieds. J’en avais marre de discuter avec lui le soir ou, du moins, de subir ses conversations, généralement centrées autour de sa propre personne. La dernière fois, elles ne l’étaient pas, pourtant. Il parlait de moi. « Tu as passé tes vacances en Bretagne ? ». « Oui, dans la maison que je viens d’hériter de ma mère. » « Ah oui, au fond tu dois être content d’aller au bord de la mer. » « Bof ! Loudéac n’est pas au bord de la mer. » « Oui, mais la mer n’est jamais très loin en Bretagne, tu peux y aller souvent. » « Ben, tu sais, Loudéac est tout de même à 40 km au minimum, peut-être 50 pour avoir une plage ou un coin touristique. » « Ah ben tu peux y aller car c’est bien de voir la mer. » « Oui, mais je n’y vais pas pour ça, j’ai la maison, les copains… » « Mais tu as quand même le temps d’y aller car tu aimes bien la mer ». « Mais putain de bordel, je n’y vais pas pour ça, je te dis, tu vas arrêter quand de me casser les couilles, connard ? »

Je ne suis pas toujours très sociable, non plus. Mais quand on me force à parler ou à avoir un certain avis, je n’aime pas. Je ne l’ai pas revu depuis. Je ne pense pas qu’il ait été viré mais il l’aurait sans doute mérité, non pas pour m’avoir gonflé quelques fois mais parce qu’il ne boit pas beaucoup, arrive tard et fait chier les gens.

 


Quelques jours plus tard, en sortant du boulot, je m’installe en terrasse de l’Amandine (elle est petite, il y a donc souvent des gens seuls, on y est comme au comptoir). Il y avait à une table un type que je connais un peu. Disons qu’on se dit bonjour et qu’on échange parfois trois mots. A la table suivante, il y avait un gugusse que je ne connaissais pas. Je m’installe à la suivante.

Les deux s’étaient mis à parler ensemble assez fort, en m’interpelant de temps en temps. Je leur ai fait comprendre que je n’étais pas là pour faire la discussion mais celui que je ne connaissais pas n’avait pas l’air de comprendre. Genre : c’est inimaginable qu’un type vient tout seul à une table d’une terrasse d’un café pour être tout seul à une table d’une terrasse d’un café.

Ils m’ont oublié mais, à un moment, « l’ancien » a commencé à faire des imitations (mauvaises) d’acteurs en parlant très fort ! Ca a duré quelques minutes et c’est devenu insupportable. Je me suis fâché. « Mais tu vas donc fermer un peu ta gueule, j’aimerais avoir la paix… ». Il s’est vexé. Il l’a dit : « je comprends, Nicolas, que je te dérangeais mais tu m’as vexé. » Je lui ai répondu poliment, par pitié, en lui disant que « je comprenais mais j’ai craqué ». Je n’allais pas lui dire que c’était franchement un connard d’emmerder les gens puis de les engueuler quand ils te font des remarques parce qu’ils étaient franchement dérangés…

Je suis allé fini ma bière au comptoir (je vais en terrasse surtout parce qu’il n’y a pas de tabouret).

Le patron m’a dit plusieurs jours après qu’il avait fini par les virer en leur priant de ne plus jamais remettre les pieds dans la boutique. Il faut dire qu’ils s’étaient mis à changer puis s’étaient engueulés pour des histoires de tournée (je pourrais en faire un billet, rien que sur leur conversation au sujet des tournées, vu que j’avais assisté à de premiers échanges).

 


Hier soir, j’arrive à la Comète. Il y avait une grosse dondon blondasse et racisée sur un tabouret et une espèce de foldingue qui dansait à côté d’elle. Je me suis assis pas loin et j’ai fini par reconnaître cette dernière : « Manue » une espèce de pochetronne du quartier qui m’était sortie de la tête. Je ne peux pas la blairer.

J’ai fait un signe discret à Bruno pour lui dire qu’il devait arrêter de les servir. C’est la première fois que je le faisais. Je n’ai pas à dépasser mes fonctions de client, au fond, mais c’est vraiment une source à emmerdes qui, en plus, n’a pas de pognon. Bruno a très bien compris ce que je voulais dire. Il m’a chuchoté qu’il allait appeler le patron parce qu’il ne savait pas quoi faire. Je lui ai dit qu’il avait raison et qu’il n’hésite pas à me demander de témoigner si besoin.

Manue vient vers moi et me demande de leur offrir un verre. Passablement remonté, j’ai crié « Non ». L’autre m’a évidemment traité de raciste et de machiste. La routine. Finalement elles sont parties assez rapidement.

 

Janice et Bruno sont venus vers moi car ils avaient compris que je n’avais pas été aimable volontairement. Je leur ai dit : c’est une pocharde que je connais depuis des lustres. A l’Aéro, Manue suçait des clients pour se faire offrir à boire. Il y avait même la queue si je puis me permettre. J’ai quand même précisé que « pas moi, hein ! ».

Mes deux jeunes étaient choqués ! J’imaginais tout de même Janice un peu plus avisée. Quant à Bruno, il vient du Brésil, pays que l’on imagine rempli de femmes assez faciles (j’euphémise).

Heureusement que le petit nouveau n’était pas à côté, il serait tombé dans les pommes.

18 septembre 2023

[Série] La Trêve

 


Yoann Peeters est notre enquêteur. On apprend assez rapidement que plusieurs collègues à lui ont été tué au cours d’une précédente enquête et que son épouse est morte d’une maladie, récemment. Il vit avec ses démons, ce que l’on verra lors de séquences avec sa psy. Il vit aussi avec sa fille, 17 ans. Pour retrouver une vie normale, il s’est fait muté, au début de la première saison, à Heiderfeld, dans les Ardennes Belges, dans la vallée de la Semois.

Juste avant son arrivée, le corps de « Driss », jeune footballeur venu d’Afrique pour tenter de faire carrière et nourrir sa famille, est retrouvé dans la rivière. Les enquêteurs concluent d’abord à un suicide. Yoann a des doutes et, pour sa première enquête, avant même sa prise de fonction officielle, trouve des indices montrant qu’il s’agit d’un meurtre. Une espèce de marginal ou d’ermite de la région, Jeff Lequais est arrêté et finit par avouer le meurtre.

Yoann n’y croit pas et continue à mener l’enquête.

Pour la deuxième saison, Yoann n’est plus dans la police mais enseignant en « criminologie ». Il habite Musso, un village à une trentaine de kilomètres. Astrid du Tilleul, une bourgeoise du coin, est retrouvée assassinée. Les enquêteurs se tournent vers Dany Bastin, un jeune de la région, qui vient de sortir de prison où il a passé une dizaine d’années pour meurtre. Le coupable idéal, un peu comme Jeff Lequais dans la première saison. La police pense avoir classé l’enquête rapidement.

Mais Jasmina Orban, la psychiatre qui suivait Yoann dans la première saison et qui s’occupe maintenant de Dany Bastin, n’y croit pas et demande à notre ex-policier de l’épauler pour prouver son innocence et donc, accessoirement, le vrai coupable.

 


Dans la première saison, ses recherches prennent deux directions. Il y a tout d’abord le club de football de Driss qui connaît des difficultés financières. Il y a ensuite des sommités locales, dont la bourgmestre (mairesse) qui cherche à acquérir des terres des paysans pour permettre la création d’un barrage.

Dans la deuxième, il y a également piste. Tout d’abord, c’est une grande route qui doit être construite et les promoteurs, soutenus par le maire, doit acquérir les terres ou exproprier les occupants. La victime était une propriétaire opposante projet. Ensuite, il y a une bande de « punks », comme ils les appellent, dans le village, qui vit comme des marginaux, dans les bois, coupés de la civilisation… Enfin, des statuettes auraient été volées chez la victime. Et une bande de bobos de la région tient des réunions suspectes, peignant des nus ensanglantés et menant des réunions que la morale réprouve.

 


Yoann n’est pas un policier ordinaire. Il vient d’une grande ville et se retrouver dans une « enquête rurale » comme je les appelais dans plusieurs récents billets. Ses méthodes ne sont pas conformes aux normes de la profession. Il lui arrive de brutaliser certains suspects et a tendance à faire quelques actions illégales, comme des perquisitions sans mandat, ce qui exaspère d’ailleurs ses collègues vu que les résultats pourraient être invalidés.

Ces derniers sont un peu des ploucs et n’ont pas inventé l’eau chaude. Tous ne sont pas spécialement honnêtes, on le découvrira…

Mais cette ruralité force l’attachement, tout comme celle des différents personnages, voire leur « plouquerie ».

 


Les fictions sont rondement menées. Yoann Peeters est intéressant. Je vous conseille donc de regarder cette série de deux fois dix épisodes.

Mais… Il faut des « mais ».

Yoann est poursuivi par des démons, comme je le disais, surtout en deuxième saison et certaines scènes sont un peu irrationnelles ou surnaturelles ce qui exaspère un vulgaire cartésien comme moi. Pour vous, je ne sais pas.

Il passe son temps à donner des conseils à ses collègues, participant ainsi intelligemment à leur formation, ce qui force la sympathie mais, comme il ne respecte lui-même pas tous les codes du métier, cela devient parfois gonflant.

Par ailleurs, on entre vite dans une routine, épisode par épisode. Yoann trouve une piste, la suite, elle n'aboutit pas (ou elle aboutit à une autre affaire) et ainsi de suite. Les deux saisons auraient mérité trois ou quatre épisodes de moins (je parle bien de routine, pas de longueurs).

A vous de voir…


La série est belge et l'acteur principal franco-suisse. Vous pouvez suivre en VO...

15 septembre 2023

[Série] Chère petite

 


Lena « vit complètement isolée dans une cabane hautement sécurisée avec ses deux enfants, Hannah et Jonathan. Leur vie est strictement programmée, des repas à l'heure du coucher, passages aux toilettes compris. Quand leur gardien entre dans la pièce, ils se mettent en rang, montrent leurs mains, et lui obéissent au doigt et à l'oeil. Mais un jour, la jeune femme parvient à s'échapper. Après un accident de voiture qui manque de lui coûter la vie, elle se retrouve à l'hôpital avec Hannah. […] Mais l'horreur du cauchemar apparaît dans toute son étendue quand les parents de Lena, qui cherchent leur fille disparue depuis près de 13 ans, arrivent à l'hôpital, la nuit de son évasion... »

Voila une série particulièrement captivante (et qui bat des records sur Netflix) et très originale.

 

Depuis le temps que je parle de séries dans ce blog, j’ai de plus en plus de mal à en faire une description originale et les sites du presse sont dans le même cas que moi et ne font que pondre des âneries sans intérêt. Si ! Vérifiez. Pour un article « d’un A4 », vous aurez 10 lignes pour décrire la série, le reste évoquant le contexte ou faisant de la spéculation sur les saisons suivantes… Tout cela ne m’intéresse pas (mais pour « Chère petite », c’est gratiné).

Alors revenons à notre série.


 

Chère petite est une « série rurale ». J’entends par là que les actions se passent à la campagne ou dans des petites villes et que les enquêtes sont menées par des flics normaux, pas par des inspecteurs blasés de grandes brigades avec des équipes énormes.

Ensuite, il y a un vrai suspens dans le sens où l’on a bien envie de connaître la suite mais pas un suspens « de bas de page », comme on dit en bande dessinée, où tout y fait pour qu’on saute l’apéro pour regarder la suite. Comme dans beaucoup de série (je n’ai pas dit que ma description serait originale), il y a plusieurs phases. Là, par exemple, une première partie nous amène jusqu’à ce que les enquêteurs retrouvent la cabane et le garçon. La deuxième est plus consacrée à la recherche des responsables et au retour à la normale, pour les victimes, les parents…

Dès le début, on est hantés par quelques questions. Par exemple, Jonathan ne s’est pas « échappé » avec sa sœur à la suite de la mère. Où est-il ? Comment vit-il ? Ou alors, comment nos trois victimes sont-elles « envoutées » par le ravisseur ? A-t-on une espèce de phénomène paranormal ? Tout au long, de nouvelles questions se posent (je ne peux pas tout raconter). Elles s’insèrent au fond de nous, presque vicieusement…

D’ailleurs, j’ai fini la série un soir assez tard. Au matin, je n’avais pas toutes les réponses. Pour la première fois de ma vie, j’ai revisionné entièrement le dernier épisode pour être bien sûr d’avoir tout capté… Et ce n’était pas le cas.

 

A ce sujet, je dois avouer que le dernier épisode est sans doute moins bien que les autres. Dans toutes les séries, il y a des aspects plus ou moins positifs ou négatifs. Par exemple, il m’arrive de m’extasier sur la qualité des décors, la beauté des paysages… Cette fois, ce n’est pas le cas.

Il y a aussi le jeu des acteurs.

Je vais tirer un exemple de ce qui est une de mes séries préférées, Ozark. Certains personnages, comme le père et la mère, la jeune Ruth... sont exaspérants. Les raisons sont différentes. Ruth, par exemple, est une espèce de gonzesse sans la moindre classe, très grossière… Comme ils sont « clés », ils deviennent attachants. Et on se rend compte que les personnages sont très bien joués, servis par d’excellents acteurs, bien dirigés.

Dans « Chère petite », la gamine est exaspérante, surtout quand elle se trimbale avec ses lunettes de soleil qui la font passer pour une pisseuse. Mais, au fond, elle est parfaite. C’est comme le flic de Düsseldorf. Il semble timide, neuneu… mais tient très bien sa place dans la série. D’autres sont bons naturellement, comme la principale enquêtrice, la fliquette aux cheveux longs…

 


Chère petite est tirée d’un roman. Ca y est, je brode comme les pros ! Il semble lui-même très bien (je ne l’ai évidemment pas lu). J’ai l’impression que la série suit le roman, contrairement à toutes ces fictions inspirées de livres plus ou moins célèbres. Je crois que cela garantit que l’affaire est bien menée, qu’il n’y a pas d’effets spéciaux (ou pas) destinés à adapter l’histoire au support…

Vous me direz.

Car vous allez regarder, hein ! Et au fond, ça ne fait pas de mal de voir comment une série peut connaître un succès fulgurant. Même si le dernier épisode laisse un peu sur la faim.

14 septembre 2023

[Série] Dévoré par les flammes

 


« Les restes carbonisés de Pedro, un policier, sont retrouvés dans une voiture incendiée. Cette découverte déclenche une enquête sur un réseau de relations toxiques, de violences et de scandales sexuels impliquant Pedro et deux autres agents. » Voila comment Google décrit Dévoré par les flammes.

Je ne sais pas trop ce qu’est une relation toxique. Comme ils disent, c’est « issu de faits réels » (et c’est la troisième fois de la semaine que je dis que ça me gonfle) et ça semble tout excuser.

Je traduis pour mes aimables lecteurs : la coupable est vraisemblablement une fliquette salope qui couche avec tout ce qui bouge. Je présente mes excuses à mes lectrices pour l’utilisation de ce terme qui n’a pas, a priori, d’équivalent pour les hommes et je ne fais aucun jugement valeur : chacun couche avec qui il veut, au fond.

 

Il n’empêche que cette série est très chiante. J’ai craqué au quatrième épisode, n’arrivant plus à savoir qui se faisait qui, d’autant que, au premier épisode, tous les hommes se ressemblent : des trentenaires d’un mètre quatre vingt barbus et sans la moindre surcharge pondérale ce qui retire toute crédibilité à la chose.

Pourque j’abandonne « ailleurs » que dans le premier épisode ou au bout de plusieurs saisons, il faut vraiment que ça soit nulle vu que je suis assez bon public, en général. Mais ces histoires à l’eau de rose magouillées en intrigues entre flics à fait déborder le vase qui m’a monté au nez.

 

Le seul point positif que j’ai vu est peut-être le personnage de la femme flic qui dirige l’enquête. L'actrice "principale", Úrsula Corberó, n'est pas mauvaise outre mesure mais elle m'avait surtout impressionné dans son rôle dans la Casa de papel.

11 septembre 2023

[Série] Hit & Run

 


« La série est centrée sur un homme marié et heureux, Segev Azulai, dont la vie est bouleversée lorsque sa femme est tuée dans un mystérieux accident avec délit de fuite à Tel Aviv. Accablé de chagrin et confus, il recherche les assassins de sa femme, qui ont fui aux États-Unis. Avec l'aide d'une ex-amante, Naomi Hicks, il découvre des vérités troublantes sur sa femme bien-aimée et les secrets qu'elle lui a cachés. » Tout est encore dit par Wikipedia, ou presque.

C’est une série israélienne. Le personnage principal est tenu par Lior Raz qui était déjà au centre de plusieurs séries que j’ai vu au printemps, notamment l’excellent Fauda.

C’est vraiment très bon, sans doute la meilleure série de ce type que j’ai vue de l’été mais je reste un peu de mauvaise humeur ce qui fait que je vais rester aux abonnés absents pour ce qui concerne les éloges (d’autant que c’est mon troisième billet de la journée).

 

En effet, la première saison est vraiment très bien mais elle termine sur un « cliffhanger » : « un type de fin ouverte, laissée en suspens, afin de créer une forte attente ; plus généralement, c'est aussi tout récit ou situation suscitant une grande angoisse. Ce type de fin, très fréquent dans les séries et les feuilletons, suppose une suite. »

Effectivement angoissé (comme on peut l’être à propos de l’avenir d’un personnage de fiction…), on se précipite chez Google pour savoir quand la deuxième saison va sortir et on apprend qu’elle a été annulée.

Netflix est parfois très gonflant.

[Série] Painkiller

 


« Edie Flowers, inspectrice du bureau du procureur de Virginie, zélée et au fort caractère, découvre à la fin des années 1990 les ravages de l'Oxycontin, un antalgique opiacé produit et vendu en masse par Purdue Pharma, une société pharmaceutique détenue par le Dr Richard Sackler, médecin et héritier d'Arthur Sackler, inventeur du valium et créateur du modèle de l'industrie pharmaceutique moderne. Des années plus tard, elle est interrogée sur son enquête et Flowers va révéler les stratégies marketing de Purdue Pharma pour mettre le traitement de la douleur au cœur du traitement et les mensonges élaborés autour du médicament qui ont provoqué la crise des opioïdes à travers les États-Unis. Glen Kryger, garagiste dans l'Indiana, sera une des victimes : après une grave blessure au dos, sa douleur sera traitée à l'Oxycontin et il va peu à peu sombrer dans l'addiction. »

Voila une description assez complète de cette mini-série par Wikipedia.

 

La narration est assez surprenante. Tout au long de l’interrogatoire de l’enquêtrice, fort sympathique, on voit en parallèle les scènes qui composent l’histoire, comme son enquête, la « montée » de l’Oxycontin, celle de la famille Sackler, les ennuis de Glen Kryger mais aussi les démarches « commerciales » de Purdue Pharma pour faire prescrire par les médecins son médicament, notamment via le travail de deux splendides blondasses commerciales, la détresse des victimes et des familles, les efforts de certains pour s’en sortir, la montée des trafics, la validation du « médicament » par les services fédéraux étatsuniens…

C’est ouvertement basé sur une histoire vraie et présenté ainsi en début de chaque épisode où il est bien précisé que ce n’est que légèrement romancé. C’est l’objet de la série, comme si on assistait à une espèce de reportage (j’insiste un peu sur ce volet car la précédente fiction était aussi basée sur un fait réel mais qui n’a aucune espèce d’importance).

 


C’est très intéressant car on a tous lu des romans qui évoquent les nuisances de cette saloperie et on entre au cœur du système de santé américain et l’histoire est elle-même passionnante. Comment vont faire les services étatiques ou fédéraux pour faire tomber cette multinationale ou grouillent des armées d’avocat, du pognon dans tous les sens… et un argument valable : l’Oxycontin est bon pour les patients. C’est le seul truc qui arrive à calmer la douleur. Le hic est la dépendance à ce produite et les dégâts provoqués par des prescriptions non tenues, les overdoses qui en découlent…

 

Mais… Dès le début, j’ai été dérouté par la narration, avec plein d’événements en parallèle, et surtout par le côté reportage. D’ailleurs, comme j’avais peu de m’engouffrer dans une demi-douzaine d’heures pénibles, je me suis renseigné auprès de mes potes qui ont tous été largement convaincus.

Pas moi.

J’en garde un soutien à Edie Flowers et l’espoir qu’elle arrive à ses fins, à savoir fournir toutes les données qui permettront aux personnes qui l’interrogent de faire cesser le scandale.

[Série] Triada

 


Aleida Trujano est médecin légiste ou un truc comme ça. Elle intervient sur une scène de crime et constate que, non seulement, la criminelle descendue par la police mais pas encore totalement morte, lui ressemble comme deux gouttes d’eau (quelle horreur !), mais, en plus, semble la connaître.

Intriguée, elle fait procéder en loucedé à un test d’ADN qui confirme qu’elles sont des sœurs jumelles « monozygotes » (elles ont le même ADN). Au fil de ses recherches, elle découvre une troisième sœur et d’autres particularités comme le fait qu’elles ont perdu, toutes les trois, un parent à la même époque.

Nous voila plongés dans son enquête. Pourquoi sa mère n’a jamais dit qu’elle avait visiblement été adoptée ? Pourquoi leur a-t-on caché cette gémellité ?

Rapidement, elle pense à une espèce de complot, lié à un médecin allemand, descendant des nazis, qui aurait fait une expérience.

 

L’affaire est passionnante, une fois qu’on a plongé dedans, avec « [cette] policière acharnée [qui] entame un périlleux voyage pour apprendre la vérité sur son passé. » Elle est basée sur une histoire vraie, ce sur quoi insistent beaucoup les critiques, alors qu’à mon avis on s’en fout.

Ca m’a énervé. Sans compter que le dénouement (comment elles "se sortent" de la situation) n'est pas de la plus grande crédibilité...


Et en plus, c'est le bordel dans l'espacement entre les lignes, dans ce billet.

09 septembre 2023

[Série] Young Sheldon - Saison 5


J'avais évoqué les quatre premières saisons mi-juillet. La cinquième est sortie depuis. Elle ne vaudrait pas un billet de blog, en principe. J'estime néanmoins que la première moitié, environ, est largement supérieure aux quatre premières ! Sheldon est toujours le même mais il est beaucoup moins exaspérant. Du moins, la fiction n'est pas centrée sur son relationnel avec les autres, voire "l'adoucit" (par exemple, il se fait quelques potes).

Malheureusement, au fil des heures, on sombre à nouveau dans des travers, dans des anecdotes fantasques (ce qui n'empêche pas Young Sheldon d'être une bonne sitcom, néanmoins).


A noter que suite à mon dernier billet, un heureux commentateur moins gros m'avait signalé que la petite sœur ressemblait beaucoup à Blanche Gardin. Cela devient de plus en plus vrai. C'est bien plus amusant qu'obsessionnel ! Missy devient rapidement notre personnage préféré (d'autant que c'est le seul à peu près normal, avec la grand-mère).