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25 octobre 2023

Des critiques, des séries et des bistros !

 


Quand le début d’une série qui ne m’a pas été recommandée ne me convainc pas tout en laissant penser qu’il y aura une amélioration, il m’arrive d’aller lire les commentaires des internautes suite aux articles de presse. Dans un tout autre domaine, des copains patrons de bistro me signalent parfois des critiques de client un peu ridicules et je me plonge alors dans la lecture de tout ce qui a pu être lu. Je ne vais pas citer de série, ici, afin de ne pas détourner le sujet et je vais me contenter, pour ce qui concerne les brasseries, d’une seule, l’Amandine, car je la connais très bien (et me limiter aux lectures que je peux faire dans « Google Maps »).

J’avais déjà évoqué, dans ce blog, les critiques de séries faites par des professionnels. Ma conclusion était que certains sites sont bien trop élitistes et semblent faire semblant de ne pas aimer des séries pourtant bien appréciées par le public. En outre, les articles sont formatés pour être un peu originaux et se démarquer de la concurrence…

 

"Pacto de silencio"

Ce qui m’amuse, c’est vraiment le ridicule de certains commentaires. Par exemple, à propos d’une série, j’ai vu un texte : « encore une fois, Netflix n’a pas résister à mettre en scène trois homosexuels alors que rien ne le justifie dans l’histoire ». Or, la fiction n’avait pas été produite par Netflix mais par une chaîne de télévision Suisse. Netflix n’a fait qu’acheter les droits de diffusion… Ils n’ont rien « mis en scène ». En outre, la série décrit les difficultés pour un homosexuel pour vivre dans un milieu rural. Ne pas y mettre « un pédé » aurait été délirant. Et le gars a forcément au moins un amant et, souvent, un amour de jeunesse.

La critique la plus fréquente des brasseries est « les frites sont surgelées ». Vous pouvez vérifier. Or, à l’Amandine, elles sont fraiches. Les gens n’y connaissent rien et disent de belles conneries, souvent influencés par « les médias » (notamment un reportage sur une grande chaîne nationale sorti il y a quelques années prétendait que la plupart des produits n’étaient pas « maison »). En fait, les cuisiniers sont présentes « huit heures par jour » et, comme ils ne passent pas leur temps à sortir « des plats du jour », ils ont bien le temps d’éplucher des pommes de terre et de faire des pâtisseries, ça coûte beaucoup moins cher aux patrons…

 En outre, s’il est évident que les frites fraiches sont meilleures, il est souvent impossible de différencier les deux, tout simplement parce que les sociétés comme McCain arrivent à se procurer les meilleures pommes de terre du marché (et les meilleures huiles) alors que « le bistro » ne pourra faire qu’avec ce qu’il trouve. « Les gens » confondent avec les frites surgelées bas de gamme que l’on peut retrouver dans nos supermarchés ou celles servies dans des commerces « non traditionnels » comme les « kebabs ».

Une des récentes séries que j’ai regardées porte sur une jeune femme qui découvre que celle qu’elle pensait être sa mère ne l’est pas. La vraie était une adolescente membre d’un groupe de quatre personnes étudiant dans un pensionnat. Plusieurs critiques étaient sur le thème : « ce n’était pas la peine de faire dix-huit épisodes, des tests ADN auraient suffit pour trouver qui était la mère. »

Or, le « sujet » de la série n’est pas la démarche pour trouver la mère mais ce que met en œuvre la jeune femme pour se venger pour avoir été abandonnée, dès la naissance, par quatre péronnelles.

 


Les critiques ne sont évidemment pas son fondement. Pour reprendre mon exemple, les séries sont souvent trop longues et en deviennent chiantes. Le côté « woke » de Netflix est exaspérant. Les rôles principaux (ou « seconds ») sont souvent tenus par des femmes, des personnes racisées et il n’est pas rare s’avoir en premier plan quelques homosexuels des deux sexes (oups ! des deux genre…).

Les frites, dans les restaurants, ne sont pas toujours au top mais le patron n’a pas intérêt à en faire de mauvaises… En outre, les goûts et les couleurs ne se discutent pas. Par exemple, la Comète fait des frites fines alors que l’Amandine en fait des grosses. Chacun pourra « détester » ce qu’il veut, sachant que ce n’est pas qu’une question d’épaisseur mais de cuisson (qui dépend effectivement de nombreux paramètres, dont l’épaisseur en question).  Je dois avouer que je fuis les frites de la Comète surtout que l’andouille moutarde était servie avec une belle sauce onctueuse : des pates étaient bien plus appropriées… Mais j’avoue aussi que les frites ont changé avec le nouveau patron : ma réticence est devenue surtout psychologique.

 


Il faut être assez culoté pour donner son avis en public sur Internet. Je le dis en tant que connaisseur de la chose : j’ai un blog politique et un autre où je parle de bistros et de séries. Mais ce sont des avis personnels que je donne et je le fais sur des sites qui « m’appartiennent » et qui sont suivis surtout par des gens qui me connaissent. Personne cherchant des avis sur Mélenchon, l’Amandine ou The Crown ne viendra dans mon blog. Il ira sur Google Map (ou Facebook ou Trip Advisor…) pour les restaurants et dans la presse pour les séries et la politique. Dans mon blog, c’est bien mon avis, celui de « Jégoun » ou « Nicolas Jégou », que viennent lire les gens (et pas nécessairement pour l’avoir, d’ailleurs, mais parce qu’ils m’aiment bien ou apprécient ma prose… ou, au contraire, parce qu’ils ne peuvent pas me supporter).

En outre, la « critique » n’est pas quelque chose d’aisé. Pour les restaurants, je ne suis pas objectif vu que je parle uniquement de ceux que je fréquente beaucoup, donc apprécie. Pour les séries, je galère assez, ici, pour trouver un texte un peu original. Quant à la politique, j’essaie de ne pas multiplier les attaques frontales (et j’échoue souvent…) mais de montrer pourquoi tel ou tel propos, projet, action… est bonne ou mauvaise.

 

Il faut être culoté, disais-je, tout comme le fait que les propos sont souvent ridicules. On voit parfois des gens qui critiquent le personnel de l’Amandine : pas courtois, pas rapide ou efficace… Je ne suis évidemment pas d’accord et je passe assez de temps dans la boutique pour constater que c’est faux. Une personne qui ose écrire que « le patron n’est pas aimable » devrait aller voir les dix commentaires précédents et constater que tous les autres clients sont satisfaits et d’un avis opposé.

Elle pourrait alors se dire que c’est elle qui est mal lunée, voire qu’elle a été désagréable et que c’est de sa faute si elle ne mérite pas toutes les attentions, voire que le personnel ne fait pas tout pour la dégager…

On est peu de choses…



Enfin, certains oublient quelques aspects. Par exemple, un des rôles d'une série est de "divertir". Une fiction à chier peut très bien le faire. Dans un restaurant, il y a le rapport qualité prix qui entre en jeu. Beaucoup d'andouilles sont nostalgiques de la formule "entrée plat dessert à 12 euros" qu'on trouvait il y a vingt ans. Ce n'est pas possible. S'ils commandent, maintenant, une pièce de boeuf à 14 euros, ils ne peuvent pas espérer obtenir une entrecôte de 250 grammes servies avec des frites préparées avec amour par un chef très diplômé. 

Il faut arrêter d'être con. Ce qui nécessite tout de même un certain optimisme.

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