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01 octobre 2023

Les éponges et les ronces

 


Hier, mon frère devait passer à la maison pour faire des trucs à 15h30. Un quart d’heure avant, je suis allé ouvrir le portail du garage pour lui permettre d’opérer (il n’a pas, je crois, la clé du garage). J’ai alors constaté qu’il faisait beau et me suis lancé à travailler dans le jardin.

Je n’aime pas ça mais 1/ la pelouse trop haute, ça fait moche, 2/ J’avais des ronces à enlever, 3/ Un arbuste devait être taillé vu qu’il empêcher de pénétrer sur une très large partie du petit jardin en question, 4/ beaucoup trop de plantes débordaient dans la rue, 5/ Il faut que je désherbe la partie du trottoir en face de la maison, 6/ et mes pavés, tant qu’à faire.

Je me mets donc au travail. Le temps qu’il arrive (à l’heure), j’étais tout essoufflé. Après les salutations, je l’ai laissé opérer mais je suis resté dans le jardin, à proximité, pour me faire lécher par son sympathique (très) chient et pour être à l’oreille s’il avait eu besoin d’un coup de main pour soulever des choses.

Ca a duré un quart d’heure, j’avais du mal à respirer… J’étais donc bien content qu’il finisse et nous avons bu un café dument déchauffé.

 

Je rappelle, bordel de merde, que je ne raconte pas mes problèmes de santé pour soutirer des smileys « solidarité » mais pour raconter des conneries.

 

Finalement, je n’ai pas poursuivi mes travaux après son départ. Au moment d’aller au bistro, j’ai ramassé le grand sécateur, le taille-haie, son fil et la tondeuse. En passant devant les voisins, j’ai vu la dame que j’ai salué poliment et nous avons tenu une rapide conversation de convenance. L’époux est alors sorti. Il est visiblement à moitié sourd et il fallait que je parle fort ou qu’il demande une traduction à sa femme.

Pour alimenter la conversation, j’ai montré les travaux que j’avais fait dans l’impasse (couper des ronces et des branches d’arbustes) et, j’ai trouvé un prétexte pour m’excuser de ne pas plus entretenir, mais que j’étais vraiment incapable de faire une activité physique sans cracher mes éponges…

 

Au sujet du jardin, j’ai des complexes. Je n’aime pas l’entretenir et j’aime bien les plantes qui poussent dans tous les sens, les buissons feuillus… Seules les mauvaises herbes entre les pavés me chagrinent (un coup de vinaigre blanc en aura raison) et la hauteur de la pelouse (en fait ce n’est pas la hauteur qui me dérange mais son irrégularité). Les ronces gênent le facteur et c’est donc un « devoir » de les supprimer. Il est obligatoire de supprimer les mauvaises herbes sur le trottoir, par ailleurs. Par contre, avoir tout qui pousse bien est un bonheur pour moi, des haies qui s’expriment comme elles veulent me ravissent.

En discutant avec mon frère, j’ai dit que j’avais un complexe vis-à-vis des voisins à cause de mon bordel ébouriffé et une certaine gêne par rapport à ma mère qui est aussi la sienne par le plus grand des hasards qui se faisait un plaisir d’avoir des plantes taillées au carré.

Le frère en question m’a répondu que je n’avais qu’à leur dire que je n’aimais pas leurs jardins bien entretenus. C’est la vérité. Quand je suis en télétravail, je déprime à la vision des pelouses vertes sans rien, sans la moindre aspérité, sans le moindre arbuste qui tente de vivre.

 

Je n’ai rien dit aux voisins, évidemment, mais je leur ai expliqué que, avec mon opération du poumon – l’ablation d’un lobe – cela restait très difficile pour moi de faire quelques efforts (le seul tolérable est pour aller au bistro). Je disais tout fort en articulant bien : VOUS SAVEZ, AVEC MON CANCER DU POUMON, MEME S’IL EST GUERI, C’EST DUR DE BOSSER UNE DEMI-HEURE.

 

J’avais oublié que le voisin en question avait aussi un crabe dans les éponges et qu’il n’y avait quasiment pas d’espoir.

Je suis con.

10 commentaires:

  1. ah ce n'est pas Rufin qui a besoin d'un coiffeur mais ton jardin avec son bordel ébouriffé ! je sais ce commentaire est capilotracté :p

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    1. Mais non mais non.

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    2. le taulier qui réussit à être anonyme sur son propre blog :)

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    3. J’ai renoncé à signer avec l’iPhone.

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  2. Non, non, c'est très bien : vous avez créé, avec ce voisin, une sorte de solidarité cancérophile et spongiforme.

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  3. Je n'aime pas les jardins trop bien entretenu. Le pire c'est évidemment ceux avec uniquement une pelouse . Il faudrait que je m'y mette à bosser le mien, ça barre vision Rousseau, pas Sandrine , jean jacques . Et avec ce temps ça pousse, mais je vais attendre un jour ou deux qu'il pleuve .quand il fait beau lire a l'ombre est aussi bien .

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    1. On est à peu près d'accord. J'ajoute tout de même qu'il y a des jardins qui ne servent pas à grand chose à part, éventuellement, offrir un espace de jeu aux gamins ou aux chiens.

      Dans le mien, par exemple, vu que les pièces à vivre de la maison ne sont pas au niveau du sol, il ne viendrait à l'idée à personne d'y aller pour lire. Donc, je n'ai pas "besoin" du moindre mètre carré de pelouse.

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  4. un jardin ébouriffé demande de l'entretien : arbres qui poussent trop et bloquent un chemin, ronces et autres saloperies à éradiquer. Je suis comme toi, les trucs taillés au cordeau c'est pas pour moi ça se vérifie sur ma terrasse que je n'ai pas rangé en 16 ans. Y'a même des trucs qui poussent mais que je n'ai pas apporté.

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    1. Je fais le minimum, aussi... C'est le détail qui me gonfle.

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