Je dois avouer que j’ai été élevé à la pomme de terre ce qui
est tout à fait normal en Centre Bretagne. Ma mère en faisait au moins une fois
par jour, souvent deux, en hiver. Depuis que je suis en télétravail, je m’en
fais souvent. Parfois, j’essaie d’imiter ce qu’elle faisait mais je n’ai jamais
reproduit ses saveurs, peut-être bien issues de mon imagination (sauf celle des
patates qu’elle faisait à la cocote avec le rôti de veau). D’autres fois, j’improvise
en essayant d’imiter ce que j’ai goûté ailleurs ou vu sur internet (sans copier
exactement la recette : les chefs me les gonflent…), surtout que me mère
ne faisait jamais certaines préparations, de mémoire (je n’étais pas toujours
en cuisine pour surveiller), telles que les « purées maison » (elle
préférait celles toutes faites, en flocons…), les cuissons au four, les pommes
de terre froide et, je crois bien, les frites (c’est ma grand-mère qui les
faisait).
Par ailleurs, j’adapte mes préparations à mes disponibilités
vu que j’ai horreur de passer du temps en cuisine et de réfléchir à tout, sans
compte que je ne peux pas interrompre le télétravail pour faire, par exemple,
des frites. Il faudrait que je prenne une pause pour couper les pommes de
terre, les laver, les sécher, faire chauffer l’huile pour la première cuisson,
puis revienne quand elle est chaude, puis repasse les sortir au bout de six
minutes et augmenter la température.
Enfin, dans « ma culture », il est impensable de
servir des pommes de terre cuite ailleurs que dans de l’eau avec leurs pluches,
sauf les pommes de terre nouvelles. Fuck les potatoes et les pommes grenailles,
quoi !
Frites au four
Le matin, après le café, j’épluche les patates et les coupes
(j’aime bien les frites assez grosses), les laves abondamment et les essuie bien
avec un torchon propre (je n’ai pas essayé avec un sale, d’ailleurs…). Je les
mets dans un plat assez grand pour qu’elles puissent tenir sur une seule
couche. Je mets un peu d’huile dessus et des trucs comme du sel, du poivre, du
paprika… Je mélange pour qu’elles soient bien imbibées puis les place
correctement sur le plat (sans qu’elles se chevauchent, donc).
Je mets le plat dans le four.
Une heure (un peu moins, tout de même) avant de passer à
table, j’allume ce dernier à 180 degrés (ou plus selon les cas). Et hop !
C’est tout. Moins d’une minute d’interruption du boulot.
Parfois, je pose un rôti dessus au moment opportun pour que
tout soit cuit en même temps. Hop aussi.
Purée
Tout le monde connaît la recette de la purée (vous faites
cuire des patates épluchées ou vous les épluchez après), vous égouttez, vous
broyez, vous remettez au feu avec un peu de lait (surtout pas trop mais tout de
même). Et pas mal de beurre, c’est bien. Surtout avec un peu de noix de
muscade. Ou un peu de crème. C’est vous qui voyez.
L’astuce est de cuire les pommes de terre au four plutôt qu’à
l’eau.
Vous prenez les patates. Vous les foutez dans un plat qui va
au four sinon vous aurez l’air con, après les avoir lavées. Vous les foutez
dans le four, badigeonnées avec un peu d’huile et de gros sel et allumez ce
dernier pour 180 degrés. Vous repassez une heure après. Vous les foutez sous l’eau
froide. Quand la température est supportable, vous les épluchez. C’est bien
plus facile à éplucher que des pommes de terre crues ou des cuites à la vapeur
(comme elles sont sèches, la peau ne colle pas). Et vous poursuivez comme d’habitude…
Le fait d’avoir des pommes de terre « rôties »
rend la purée bien meilleure. Je vous donne la recette gratuitement :
Slate faisait un article sur
les meilleures purées, il y a quelques jours, mais a oublié ce détail :
il faut faire la cuisson des patates au four.
A noter que ce n’est pas utile de passer du temps à faire
une purée bien lisse comme à la télé : c’est encore mieux avec des
morceaux.
Pommes de terre froide « à l’huile »
Voila un truc que ma mère ne faisait absolument jamais sauf
dans des salades composées et que j’ai découvert sur le tard, notamment avec
les « harengs pommes à l’huile » et, surtout, encore après, avec
celles faites par Jean, le patron de la Comète, qu’il servait avec de la viande
froide. Je n’ai jamais réussi à approcher ce qu’il faisait mais je suis tout de
même satisfait de mon résultat.
Vous épluchez les pommes de terre (c’est trop chiant de le
faire quand elles sont cuites si on est pressés), vous les coupez en dés d’un
centimètre (en gros…) et vous les faites cuire, mais pas trop, à l’eau (salée),
bien avant l’heure du repas (voire des repas vu que je m’en fais parfois pour plusieurs
jours). J’ai dit : pas trop (mais vous le faites la veille au soir et n’avez
pas besoin d’interrompre le télétravail pour surveiller la cuisson.
Pendant ce temps, vous ciselez un oignon ou de l’échalotte
(je vous laisse estimer la quantité selon votre goût) et vous préparer le fond
de l’assaisonnement avec de la mayonnaise (pas maison, ça serait du
gaspillage), un peu d’huile d’olive et de la crème liquide. Et du poivre, du
piment léger, de la ciboulette et tous les machins que vous trouverez…
Vous mettez le tout, patate et sauce, dans un saladier et
vous mélangez bien et vous foutez ça au bas du frigo (si possible la veille de
la première dégustation mais, le lendemain, ça n’aurait aucun sens).
C’est un régal.
La photo est mon repas de ce midi (ne faites pas gaffe à la
tronche de la bidoche, j’ai oublié de mettre du poivre sur la seconde face). La photo est trompeuse, l'assiette est petite (la viande fait 170 grammes, je surveille).
C'est l'article de Slate qui m'a donné envie, non seulement de faire de la purée ce midi, mais, en plus, d'écrire ce billet : ras-le-bol des avis des bobos sur la bouffe dont ils vont mesurer la qualité au prix payé dans un restaurant...
Pour des patates, heu...
Marre aussi des types qui critiquent les frites surgelées alors qu'ils achètent des produits de merde. C'est dit.
Pareil. Je suis patate. Hier je me suis lancé dans un hachi parmentier avec le reste de mon pot au feu.
RépondreSupprimerFinalement assez simple et très réussi.
Mais bon j'ai du temps pour cuisiner maintenant. !
Patate !
SupprimerMon problème est plus la disponibilité que le temps pour cuisiner…
Bonjour ! Ah ben justement je cherchais des recettes exotiques pour mon reste de patates qui commence à germer dans mon placard (en bas à droite) et je tombe sur votre blog ! Je savais que les bretons blaguaient mais bloguaient non :) Merci pour votre humour et vos recettes ! A + !
RépondreSupprimerSi je peux rendre service…
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