Quand on fréquente dans les blogs des ex gros blogueurs
normands, on devient vite assez pointilleux avec l’utilisation de certains mots
à la place d’autres, non pas que l’on découvre le français mais on ne supporte
plus ces erreurs… Au bureau, c’est vite
l’enfer ! Je ne parle pas des expressions moderneuses dont on se moque à l’occasion
mais des trucs les plus bêtes…
C’est ainsi que je suis devenu la bête noire de mes
collègues qui parlent fréquemment de clôturer un incident ou une fiche budgétaire
(appellation d’ailleurs à chier), de renseigner un formulaire ou un fichier
Excel sans compter ce qui sort souvent du cadre du boulot comme le « j’ai
un souci avec l’application » ou, pire, « l’application a un souci » !
J’imagine cette pauvre application se tournant dans son lit
en attendant d’oublier ses soucis et de trouver le sommeil ou le comptable plantant
des piquets pour bâtir une clôture autour de son logiciel de comptabilité dûment
renseigné… Quant au fichier Excel qui s’arrête au bord de la route pour
demander des renseignements aux passants, il me laisse sans voix.
Le plus exaspérant est de voir des andouilles écrire « scenarii »
pour le pluriel de « scenario » que l’on devrait d’ailleurs écrire « scénario »
vu que l’Académie conseille la « francisation » des termes étrangers
entrés dans la langue. La sagesse serait de s’en foutre mais ces couillons se permettent
de vous reprendre en vous faisant remarquer que vous avez écrit « scénarios »
au lieu de « scenarii ». Depuis quand les mots italiens se terminant
par « o » se terminent-ils par « ii » au pluriel ?
Doit-on dire « des pianii » ?
Ces gens n’ont pas mauvais fond mais ils se prennent pour
des intellectuels… Ils en arrivent à utiliser des mots assez rares en se
trompant dans l’usage. J’ai une collègue qui emploie souvent le terme « conscientiser »
mais en voulant dire « prendre conscience ».
En plus, ce mot est laid.
Il y a aussi les anglicismes. Ils ne me gênent pas trop. Ils
sont d’ailleurs beaucoup moins vilains que les versions françaises tirées par
les cheveux… Il n’empêche que j’avais une réunion, ce matin, avec des
collègues, afin de mettre au point un document. Je suis tombé sur la phrase « nous
allons installer la version N de l’application downgradée en N-1 puis upgradée
en N+1 ». L’utilisation de l’anglais empêche les auteurs de se rendre
compte des énormités qu’ils débitent…
Tout cela m’énerve !