27 avril 2024

Le blogueur empêtré dans sa maison



En début de semaine, j’ai bien réfléchi à ce que je voulais faire de la maison. J’ai commencé un billet mercredi mais sa longueur était à peine croyable. Je l’ai restructuré en plusieurs textes jeudi. Vendredi j’ai travaillé sur les tâches les moins lourdes mais à accomplir en priorité, traitant tout d’abord des livres puis j’ai voulu m’attaquer au reste mais j’ai été happé par le boulot… De toute manière, j’étais tombé sur un os. Il va que je remue les méninges sérieusement. Je vous expliquerai sans doute dans le détail. Pour résumer, il s’agit de ranger les dernières affaires de ma mère mais aussi tout ce qui traine dans la maison en dehors des « dépendance ». Il s’agit de celles de mon père, de ma grand-mère mais aussi des derniers survivants, ma sœur, mon frère et moi.

Ma mère s’était déjà occupée des fringues de sa propre mère et de son époux. Ma sœur et mon frère n’ont plus trop de vêtements ici et j’ai ma propre armoire avec ce que je porte parfois. Il y a « tout le reste ». Par exemple, mon frère, ma sœur et moi avons quitté la maison, en tant que résidence principale, il y a trente ou quarante ans mais les tiroirs de nos bureaux, nos armoires à bordel… sont restées en l’état. J’espère que je ne vais pas trouver des vieux kleenex…

Je n’aurai aucun scrupule à jeter tout ce qui est totalement inutile et je n’éprouve pas spécialement de cette espèce de nostalgie qui me tétaniserait et dont je parle souvent avec des copains dans Facebook, beaucoup « d’orphelins récents » ayant plus de difficultés que moi du moins ceux ayant encore la demeure dans laquelle les darons ont vécu (beaucoup « d’anciens » finissent par vendre pour prendre un appartement plus petit et proche des héritiers, le gros du ménage a donc été fait au cours des années, comme ma grand-mère paternelle qui, assez jeune – elle avait encore sa mère, a déménagé à Saint Brieuc où habitaient ses filles).

Parmi le reste, il y a ce que je veux conserver. Il y a des choses logiques. Par exemple, mon père avait fait de gros travaux de généalogie et les résultats de ses travaux (des « arbres »n, bien sûr, mais aussi des copies de pièces d’état civil et je ne sais trop quoi) sont toujours là et il serait dommage de les jeter au cas où quelqu’un veuille reprendre le flambeau ou se plonger dans l’histoire de ses ancêtres.

 

J’en étais donc là, hier, pensant à ce que je voulais garder, à ce qu’on pourrait jeter directement à la poubelle et ce qu’il faudrait trier. La difficulté est de faire un jeu de chaises musicales pour dégager de la place pour stocker les affaires à garder, le tout avec une certaine logique. Par exemple, le tiroir du haut de mon ancien bureau est plein de compas, de règles, de vieux stylos : tout ira à la poubelle mais que ferai-je donc de la place libérée ? Je ne vais tout de même y foutre des affaires de généalogie parfaitement rangées dans des classeurs… La question est évidemment débile : je peux aussi laisser le tiroir vide (mais il faut le vider, sinon les cochonneries resteront jusqu’à la nuit des temps).

Et, au fond, si je vide des rangements, c’est aussi pour y stocker ce que je ne veux pas jeter afin de pouvoir me débarrasser de quelques meubles qui surchargent la maison. D’où la chaise musicale. C’est assez complexe. L’armoire de ma grand-mère, qui vivait avec nous, contient des piles de draps entre lesquels on trouve des bricoles qu’on foutait là, faute de place… Il faut donc que je range ces piles de draps (mais je n’ai pas encore dégagé de place) pour récupérer et trier les babioles éparses.

Je sais où je veux les stocker mais les placards concernés doivent être vidés auparavant.

 


Vous me direz : « hé, ducon, t’as qu’à benner ses draps ! » Vous auriez raison mais j’avais plusieurs raisons pour les conserver. Elles ne sont pas vraiment rationnelles d’autant que depuis l’invention des couettes et des draps housses, la probabilité qu’on utilise des gros draps blancs est à peu près nulle.

J’en étais là de mes réflexions et le cerveau est une chose complexe. Je suis à peu près décidé, maintenant, à jeter les draps, mais comment vais-je occuper les emplacements que je leur avais dédiés ?

Rien de bien grave, me direz-vous… Mais dois encore et encore revoir mes plans…  Et repousser la décision de commencer le travail.

 

Par ailleurs, en ouvrant des tiroirs au hasard, j’ai trouvé des babioles qui me font replonger dans une certaine nostalgie, comme le stock de disquettes de mon père. Il est probable qu’elles soient démagnétisées et il n’y a plus de lecteurs de disquettes. Je n’aurai aucun mal à les mettre dans container ad hoc. Par contre, je me rappelle des heures qu’il avait passées à les remplir, essentiellement avec ses travaux de généalogies mais aussi d’autres choses. A la fin des années 70, il programmait des logiciels pour les collèges, à ses heures perdues, par exemple. C’est comme ça que j’ai moi-même appris la programmation quand je n’avais pas encore 14 ans, développant des jeux vidéos et d’autres applications tout aussi inutiles. C’était presque compulsif, chez moi…

A lors que le contenu des tiroirs de mon bureau me laisse de marbre…

Il y a d’autres choses, comme des souvenirs de voyage de la grand-mère. Alors je la revois encore patati patata… Il y a un grand tiroir plein de radiographies de ma mère. Je ne sais pas pourquoi elle les conservait ? On ne va l’exhumer pour authentifier son cadavre. Alors je la revois encore rangeant méthodiquement des choses, prenant des décisions comme « c’est là que je rangerai les radios ». Mais, maman, pourquoi dans le tiroir de la commode de la grand-mère qui est maintenant dans ma chambre pour une raison que j’ai oubliée ?

 

Jeter les radios, les disquettes, l’éventail qui vient de Malaga et la poupée de Finlande, en même temps que les vieux draps de lin (mais dans des poubelles séparées, hein), je le ferai sans remords.

Ce ne sont pas des souvenirs que je vais jeter mais l’occasion de se les remettre en tête. 

2 commentaires:

  1. Méfie toi des draps de mère grand . Le draps en lin se vendent plus cher que les livres sur les brocantes 😉

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    1. J’ai trouvé une copine à qui les donner. Et je me fous de ce que ça peut rapporter s’il faut que je bosse pour les vendre.
      NJ

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