En début de semaine, j’ai bien réfléchi à ce que je voulais
faire de la maison. J’ai commencé un billet mercredi mais sa longueur était à
peine croyable. Je l’ai restructuré en plusieurs textes jeudi. Vendredi j’ai
travaillé sur les tâches les moins lourdes mais à accomplir en priorité, traitant
tout d’abord des livres puis j’ai voulu m’attaquer au reste mais j’ai été happé
par le boulot… De toute manière, j’étais tombé sur un os. Il va que je remue
les méninges sérieusement. Je vous expliquerai sans doute dans le détail. Pour
résumer, il s’agit de ranger les dernières affaires de ma mère mais aussi tout
ce qui traine dans la maison en dehors des « dépendance ». Il s’agit
de celles de mon père, de ma grand-mère mais aussi des derniers survivants, ma sœur,
mon frère et moi.
Ma mère s’était déjà occupée des fringues de sa propre mère
et de son époux. Ma sœur et mon frère n’ont plus trop de vêtements ici et j’ai
ma propre armoire avec ce que je porte parfois. Il y a « tout le reste ».
Par exemple, mon frère, ma sœur et moi avons quitté la maison, en tant que
résidence principale, il y a trente ou quarante ans mais les tiroirs de nos
bureaux, nos armoires à bordel… sont restées en l’état. J’espère que je ne vais
pas trouver des vieux kleenex…
Je n’aurai aucun scrupule à jeter tout ce qui est totalement
inutile et je n’éprouve pas spécialement de cette espèce de nostalgie qui me
tétaniserait et dont je parle souvent avec des copains dans Facebook, beaucoup « d’orphelins
récents » ayant plus de difficultés que moi du moins ceux ayant encore la
demeure dans laquelle les darons ont vécu (beaucoup « d’anciens »
finissent par vendre pour prendre un appartement plus petit et proche des héritiers,
le gros du ménage a donc été fait au cours des années, comme ma grand-mère paternelle
qui, assez jeune – elle avait encore sa mère, a déménagé à Saint Brieuc où
habitaient ses filles).
Parmi le reste, il y a ce que je veux conserver. Il y a des choses
logiques. Par exemple, mon père avait fait de gros travaux de généalogie et les
résultats de ses travaux (des « arbres »n, bien sûr, mais aussi des
copies de pièces d’état civil et je ne sais trop quoi) sont toujours là et il serait
dommage de les jeter au cas où quelqu’un veuille reprendre le flambeau ou se
plonger dans l’histoire de ses ancêtres.
J’en étais donc là, hier, pensant à ce que je voulais
garder, à ce qu’on pourrait jeter directement à la poubelle et ce qu’il faudrait
trier. La difficulté est de faire un jeu de chaises musicales pour dégager de
la place pour stocker les affaires à garder, le tout avec une certaine logique.
Par exemple, le tiroir du haut de mon ancien bureau est plein de compas, de
règles, de vieux stylos : tout ira à la poubelle mais que ferai-je donc de
la place libérée ? Je ne vais tout de même y foutre des affaires de généalogie
parfaitement rangées dans des classeurs… La question est évidemment débile :
je peux aussi laisser le tiroir vide (mais il faut le vider, sinon les
cochonneries resteront jusqu’à la nuit des temps).
Et, au fond, si je vide des rangements, c’est aussi pour y
stocker ce que je ne veux pas jeter afin de pouvoir me débarrasser de quelques
meubles qui surchargent la maison. D’où la chaise musicale. C’est assez complexe.
L’armoire de ma grand-mère, qui vivait avec nous, contient des piles de draps
entre lesquels on trouve des bricoles qu’on foutait là, faute de place… Il faut
donc que je range ces piles de draps (mais je n’ai pas encore dégagé de place) pour
récupérer et trier les babioles éparses.
Je sais où je veux les stocker mais les placards concernés doivent
être vidés auparavant.
Vous me direz : « hé, ducon, t’as qu’à benner ses
draps ! » Vous auriez raison mais j’avais plusieurs raisons pour les
conserver. Elles ne sont pas vraiment rationnelles d’autant que depuis l’invention
des couettes et des draps housses, la probabilité qu’on utilise des gros draps
blancs est à peu près nulle.
J’en étais là de mes réflexions et le cerveau est une chose
complexe. Je suis à peu près décidé, maintenant, à jeter les draps, mais comment
vais-je occuper les emplacements que je leur avais dédiés ?
Rien de bien grave, me direz-vous… Mais dois encore et
encore revoir mes plans… Et repousser la
décision de commencer le travail.
Par ailleurs, en ouvrant des tiroirs au hasard, j’ai trouvé
des babioles qui me font replonger dans une certaine nostalgie, comme le stock
de disquettes de mon père. Il est probable qu’elles soient démagnétisées et il
n’y a plus de lecteurs de disquettes. Je n’aurai aucun mal à les mettre dans
container ad hoc. Par contre, je me rappelle des heures qu’il avait passées à
les remplir, essentiellement avec ses travaux de généalogies mais aussi d’autres
choses. A la fin des années 70, il programmait des logiciels pour les collèges,
à ses heures perdues, par exemple. C’est comme ça que j’ai moi-même appris la
programmation quand je n’avais pas encore 14 ans, développant des jeux vidéos
et d’autres applications tout aussi inutiles. C’était presque compulsif, chez
moi…
A lors que le contenu des tiroirs de mon bureau me laisse de
marbre…
Il y a d’autres choses, comme des souvenirs de voyage de la
grand-mère. Alors je la revois encore patati patata… Il y a un grand tiroir plein
de radiographies de ma mère. Je ne sais pas pourquoi elle les conservait ?
On ne va l’exhumer pour authentifier son cadavre. Alors je la revois encore
rangeant méthodiquement des choses, prenant des décisions comme « c’est là
que je rangerai les radios ». Mais, maman, pourquoi dans le tiroir de la
commode de la grand-mère qui est maintenant dans ma chambre pour une raison que
j’ai oubliée ?
Jeter les radios, les disquettes, l’éventail qui vient de Malaga
et la poupée de Finlande, en même temps que les vieux draps de lin (mais dans
des poubelles séparées, hein), je le ferai sans remords.
Ce ne sont pas des souvenirs que je vais jeter mais l’occasion de se les remettre en tête.
Méfie toi des draps de mère grand . Le draps en lin se vendent plus cher que les livres sur les brocantes 😉
RépondreSupprimerJ’ai trouvé une copine à qui les donner. Et je me fous de ce que ça peut rapporter s’il faut que je bosse pour les vendre.
SupprimerNJ