Pages

13 mai 2024

Considérations parmentières

 


Comme Didier Goux parle de séries Netflix, je peux me concentrer à une autre vocation de ce blog avec trois recettes de pommes de terre. Il me reste dix-sept minutes avant d’aller au bistro.

Je vais quand même commencer par deux considérations culinaires générales.

La première me vient d’une considération lue dans Threads, de la part d’une gonzesse végane, qui nous disait que l’on ne pouvait qu’être d’accord sur le fait que l’huile végétale était meilleure que le beurre. Je comprends tout à fait qu’une végane ne veuille pas manger de machin qui vienne de bestioles mais de là à affirmer péremptoirement que l’huile est meilleure que le beurre... Je vais supposer qu’elle met de l’huile sur ses tartines. Je ne sais pas si, dans le quatre-quarts, elle met un quart d’huile de colza ou un quart d’huile de tournesol… Pour ce qui est de la cuisson, il faut reconnaitre que ça dépend. Je ne fais pas mes frites dans du beurre mais, étant breton, je cuisine beaucoup au beurre.

La deuxième est plus proche du thème de ce billet : faut-il épluche les pommes de terre avant la cuisson ou après ? Tout d’abord, on évitera de présenter aux convives des patates non épluchées sauf les pommes de terre nouvelles (à ne pas confondre avec les pommes grenailles, bordel !) et de prendre exemple sur Mc Do qui économise des frais d’épluchages en imposant des patatoes aux heureux consommateurs. Il y a très peu de cas où l’on tolèrera des pommes de terre non épluchées, à table, et ils se limitent, globalement, aux cas où l’on présente les pommes de terre nécessairement entières, comme quand elles sont en papillote ou farcies. Dans un cadre familial, on tolèrera les pommes de terre « vapeur » non épluchées (mais on ne peut pas forcer des convives à se salir les mains pour retirer une peau).

Conserver la peau est préférable quand on cuit les pommes de terre à l’eau car cela évite aux vitamines de se faire la belle. En revanche, c’est trop chiant à éplucher quand elles sont cuites, surtout si elles sont chaudes. Alors arrêtez de vous poser des questions et épluchez vos patates avant de les cuire et systématiquement. Bordel. Qu’est-ce qu’on en a à foutre des vitamines dans les pommes de terre ?

 

Pommes de terre au beurre de maman

Depuis que ma mère n’est plus aux fourneaux à la maison, j’ai toujours tenté d’égaler sa recette de pommes de terre au beurre. J’ai enfin réussi. Il suffit de ne plus les couper (sauf les très grosses) et donc de cuire des patates assez grosses (genre cinq à sept centimètres.

Dans du beurre, évidemment. Et sans épices ou herbes (la photo n'est pas contractuelle), seulement un peu de sel, sinon cela cacherait le goût brut de la cuisson au beurre. Salé. Mettez un peu de poivre si vous aimez mettre des machins.

On n’oubliera pas de réduire « le gaz » dès le début de la cuisson sinon cela crame mais on ne remuera pas trop souvent. Le but est aussi que ça crame. Démerdez-vous avec les paradoxes.

 

Pommes de terre au cervelas

C’est simple : vous coupez les patates en morceaux (trois centimètres) et vous les faites cuire dans l’huile d’olive (vous avez vu que je ne suis pas sectaire !), bien sûr en baissant « le gaz » après le début de la cuisson.

Dès qu’elles commencent à colorer, vous ajoutez un oignon émincé (disons un oignon pour trois personnes, ce n’est pas que pour le goût mais aussi pour la texture de l’espèce de sauce). Quand elles commencent à être cuite (c’est-à-dire que la pointe d’un couteau peut rentrer un peu dedans), vous ajoutez des morceaux de cervelas et vous attentez la cuisson complète en mélangeant régulièrement.

C’est un nectar.

Mais c’est un peu gras vu que l’oignon finit par confire.

 

Pommes de terre à la plancha

Mon premier essai fut un désastre. J’ai découpé les patates comme des frites, les ai fait mariner dans un peu d’huile (encore…), du sel, du poivre, du paprika et des herbes puis j’ai cuit sur la plancha, en prenant bien soin qu’elles soient toutes en contact avec la plaque, tout en les retournant de temps en temps.

Aucun intérêt. Et c’est bien chiant de retourner des frites une à une…

 

Le lendemain (aujourd’hui), j’ai varié parce qu’il me faut bien amortir ma plancha toute neuve. J’ai coupé les pommes de terre en rondelles et les ai fait cuire à l’eau un petit quart d’heure. J’ai égoutté et fait mariner dans un tout petit d’huile et terminé la cuisson sur la plancha.

C’est une excellente recette de pomme sautées.

05 mai 2024

Vie et mort de bandes de potes de bistro

 


Patrice, le deuxième en partant de la gauche, a retrouvé cette photo et l’a diffusée dans Facebook, hier. Ce matin, je tombe à nouveau dessus au moment où j’allais faire un billet dans ce blog (sur le thème : les gros cons au comptoir) pour faire oublier les derniers qui trainent encore dans des bloguerolles.

Elle date probablement de 2006, peut-être un peu avant. Comme je ne me vois pas vieillir et que j’ai l’air tout gamin, j’ai l’impression que j’avais 20 ans… alors que j’en avais probablement 40. A part ça, j’ai un peu grossi. Disons 50 kg, une paille.

De gauche à droite, nous avons Brahim, le copatron (avec Mouloud) des Monts d’Aubrac, qui a fermé à la fin de la cette année-là si ma mémoire est bonne. Ensuite, c’est Patrice, puis moi suivi de Tonnégrande, Hassan (de mémoire seulement, car on ne l’appelait pas comme ça mais du Prénom qui servait de nom à la boîte où il travaillait, une chaîne de boulangerie, vous avez 20 secondes) et, enfin, Djibril.

Je n’arrive plus à me rappeler des circonstances. Si on avait réussi à faire descendre Hassan, nous avions sûrement un bon prétexte (pour une fois) pour prendre l’apéro et la Comète était logiquement fermée. C’était donc a priori soit un samedi, soit un jour férié (où il n’y a pas de marché à Bicêtre), soit en août. Comme Tonnégrande n’a pas la veste et que, moi-même, je n’ai qu’un blouson, je suppose que c’était aux beaux jours. Ce n’était pas pour mes 40 ans (qu’on avait d’ailleurs fêté à la Comète). Si Djibril et moi buvions du Ricard (et, visiblement, Patrice de la Suze ou de la Salers), c’était à l’apéro du midi. On pourrait même s’amuser à trouver l’heure : pour que Djibril soit arrivé, c’est qu’il avait terminé ses vadrouilles en voiture (c’est resté une énigme). Disons 13h.

Il y a un indice qui devait me donner une indication sur la nature de l’événement : nous n’étions que nous cinq, en plus du patron. Il n’y avait pas les autres loustics de la bande. Il manque ainsi les fidèles de la Comète, comme le vieux Joël et le vieux Jacques mais je pense plus aux andouilles que je croisais surtout aux Monts d’Aubrac, les matins, que les soirs à la Comète.

 

Mes 40 ans, le 23 avril 2006.

La bar a été démoli. Ils ont construit un Auchan, à la place. C’est malin… Brahim et Mouloud ont pris une affaire à Choisy-le-Roi. Je n’ai revu le premier que deux ou trois fois. Je continue à voir souvent Patrice. Je ne sais pas si j’ai revu Hassan depuis le changement de propriétaire de la Comète (fin 2007). Je suis resté très proche de Djibril et Tonnégrande pendant longtemps, jusqu’à la fin de la décennie suivante. Mais ils ont pris leurs retraites… ce qui rend compliqué le fait de s’arrêter au bistro après le boulot. Puis il y a eu le Covid et ses confinements, prolongés par ma maladie et ma « convalescence » en Bretagne. Deux ou trois fois par an (et encore…), ils débarquent à l’Amandine ou à la Comète.

Patrice va prendre sa retraite cette année et j’attends un peu la mienne… et surtout mes séjours en Bretagne  

 

Je pense ainsi à tous ceux de la bande qui ont disparu des écrans. Le dernier est Antoine. Il a pris sa retraite, aussi, et a déménagé à Rennes où sa fille habite. Je l’ai connu lors de ma première arrivée à la Comète, fin octobre 1996, donc dix ans avant. Sa fille est née le 14 octobre et ils ont aménagé dans leur appartement un peu après. Il m’avait invité alors qu’on n’avait bu que quelques tournées,

Néanmoins, il picolait trop et il m’a fatigué au bout de quelques années. Je me suis mis à aller à l’Aéro, en face, en attendant qu’il parte, vers 19h20. C’est là-bas que j’ai connu Tonnégrande.

Il y avait Bruno qui était mécanicien chez Ada. Un peu vers cette époque, il a quitté la région Parisienne, ayant trouvé un travail près de chez lui. Je n’ai aucune nouvelle. De toute manière, il avait fini par m’énerver. A la fin, je me demandais s’il ne venait pas à la Comète surtout pour que je lui offre des verres.

Il y avait Jeannine et François. Elle a pris sa retraite et, moins âgé, il a été licencié. Ils sont allés vivre chez sa mère, dans le sud-ouest (ou du moins, dans la maison dont il avait hérité), toujours à la même époque. Il est mort peu après. Je n’ai aucune nouvelle d’elle. Heureusement. Ils m’avaient pris à la bonne, le gars célibataire. Ils m’invitaient à déjeuner, parfois, je suis même allé en week-end prolongé avec eux, dans le patelin Bruno.  Mais elle était chiante car elle picolait trop et lui la suivait pas mal et devenait aigri.

C’est mon grand problème : comme je tiens assez bien l’alcool, les gens sont saouls avant moi et ils me font chier.

Il y avait Régine et Michel. On s’est beaucoup moins vus après la fermeture des Monts d’Aubrac, où je les ai connus car j’avais fini par y suivre les copains de la Comète comme Jeannine, Patrice, François et Bruno les jours où je ne travaillais pas, finissant par plus y a aller qu’à la Comète, les week-ends. Après, ce sont Tonnégrande et Djibril qui m’ont suivis…

Je suis parti plusieurs fois en vacances avec Michel et Régine, dans un grand camping à la Croix-Valmer. Je m’offrais quelques jours de repos. Mais la grosse Régine passait son temps à crier et mes siestes en étaient perturbées. Nos rencontres se sont espacées, Michel me manquait un peu. Finalement, ils sont quitté la région alors que, pourtant, elle était née à Bicêtre.

 

Il y avait le vieux Jacques et le vieux Joël, dont j’ai parlé plus haut, mais aussi Marcel Le Fiacre. Seul le premier allait souvent aux Monts d’Aubrac. Ils sont morts, tous les trois, en quelques années (j’ai revu la femme du fiacre, Miranda, le premier mai : elle semble bien guérie de son mauvais crabe). Il y avait Henri, aussi, mais pas vraiment dans la même bande, mort aussi dans ces années… (je vois toujours Odette, avec qui je passe à peu près toutes mes soirées quand je suis encore à Bicêtre).

J’en passe, comme Jean-Michel, qui vient de vendre son appart et de prendre sa retraite : il n’aura plus de point d’attache dans le coin. Je passe aussi ceux avec qui j’étais très proche comme Pascal et Jeff (tant de fermetures de la Comète… Les deux ont quitté la région, je n’ai plus eu, du jour au lendemain, de nouvelles du second ; je suppose qu’il est mort). Il y a eu Laurent, le premier type avec qui je suis devenu proche et que j’avais intégré à ma récente bande. J’avais été son témoin de mariage, peu après son déménagement en Normandie. Aucune nouvelle depuis, c’est le premier à avoir disparu de mes radars.

Je passe aussi Ramdane avec qui j’étais très proche mais qui est devenu fou et s’est fâché, progressivement, avec tout le monde. On continue à le voir au Kremlin-Bicêtre.

 

Je passe également le gros Loïc. Il est parti vivre avec son ex, à Châtellerault Je lui envoie un SMS à chaque fois qu’un type de Bicêtre qu’on a connu « ensemble » passe l’arme à gauche. Il me rappelle toujours, quelques temps après et nous évoquons le bon vieux temps, quand lui et moi faisions le tour des bistros de la commune.

Je passe, enfin, les patrons de bistro et les serveurs. Au fond, je ne crois pas avoir plus proche de quelqu’un connu à Bicêtre, que Martine, Josiane, Jean et Jim. Connus à la Comète entre 1996 et 2007. Trois ont pris leurs retraites et le dernier a rejoint sa famille.

Et je n'ai pas parlé de mes copains blogueurs que j'ai beaucoup vus à la Comète. C'est une autre bande. Ou d'autres bandes...


De la bande de l’époque, il reste Odette, Patrice et moi. Et encore, les deux premiers ne fréquentent pas les mêmes bistros… On voit encore un peu Jean-Michel mais il n’aura bientôt plus de pied à terre et dans quelques années, je suppose que je vais moi-même les laisser.

 

N.B. : je cite un tas de copains, ici, mais je suis incapable de me rappeler s’ils se connaissaient et surtout s’ils étaient potes, entre eux.