Comme je le raconte dans un
autre blog, ma pompe à chaleur (PAC) a été installée. Si les lecteurs de
mon blog et mes potes Facebook ont bien suivi ma démarche, mes plans, mes
réflexions…, il n’en est pas du tout de même des gens « de la vraie vie »
que je croise à Loudéac, notamment dans les bistros où j’ai parlé de mes
travaux. Ils posent un tas de question et j’ai passé beaucoup de temps à me
justifier. J’aurais pu les envoyer chier mais je suis moins grossier dans la
vraie vie que dans les blogs. Cela étant, j’y suis beaucoup moins loquace ce
qui explique très certainement que je n’ai pas discuté avec eux, à part
quelques connaissances ciblés, lorsque je préparais les travaux.
Tout d’abord, ils sont assez dubitatifs sur le principe de
la pompe à chaleur. Ils comprennent bien le principe d’une chaudière normale où
l’on brûle du bois, du gaz ou du fuel pour avoir de la chaleur voire tout
simplement l’utilisation de résistances électrique pour chauffer de l’eau mais
pomper des calories dans un air à cinq degrés, les « compresser »
pour en sortir de flotte à soixante leur parait surréaliste. Ils ne lient pas l’existence
vu qu’on en parle beaucoup, qu’on voit de la publicité… Mais le mur d’incompréhension,
comme on dit, est gigantesque !
Ils sont effarés par le montant que je paie (j’en reparlerai
ci-dessous) mais j’ai beaucoup de mal à expliquer que la facture que je vais
payer ne porte pas uniquement sur la chaudière et son installation mais sur des
travaux globaux. Les gars ne sont pas arrivés là pour enlever un truc et en
poser un autre à la place… Il y a par exemple la refonte des circuits pour l’eau
chaude sanitaire et la suppression de deux ballons électriques ou la remise aux
normes d’un circuit de radiateurs en fonte qui date de soixante ans. Ces deux
exemples ne sont pas énormes en termes de travail mais vous cumulez le nombre d’heures
et vous tombez sur plus de trois mille balles de main d’œuvre…
Le coût de la chaudière elle-même est expliquée par
différents éléments, comme le volume de ma maison (six chambres pour moi tout
seul). « Ma » PAC coûte plus cher qu’une chaudière traditionnelle
mais elle remplace aussi deux ballons d’eau chaude (une pour une partie de la
maison, j’y reviendrai aussi, l’autre pour l’été, pour ne pas avoir à allumer
la chaudière au fuel en permanence).
Une PAC coûte cher mais elle consomme à peu près trois fois
moins d’énergie qu’une chaudière traditionnelle ce qui fait que la durée d’amortissement
de la différence ne dépasse sans doute pas une demi-douzaine d’années. L’estimation
n’est pas facile compte tenu des fluctuations des prix mais il est à peu près
sûr que le gaz et fuel continueront d’augmenter alors que l’électricité
pourrait revenir à un tarif raisonnable dès lors qu’on n’aura plus de problème
avec nos centrales et nos relations internationales…
Sinon, mes camarades ne comprennent pas que le prix et le
bon sens ne soient pas les seuls critères de choix. Le fait que la PAC consomme
moins d’énergie fait « mathématiquement » qu’elle est moins mauvaise
pour l’environnement que les autres systèmes. C’est aussi un critère de choix à
prendre en compte (je connais beaucoup de militants écolos qui appliquent
surtout leurs principes aux autres… mais je ne suis pas militant politique
écolo, simplement pratiquant).
Outre cet aspect écologique et le fait que le fuel soit un
peu « ringard », la PAC ne consomme pas de produits issus d’hydrocarbures
et donc ne dépend pas d’approvisionnements étrangers voire de livraison à la maison
(le gaz de ville ne passe pas dans mon impasse). Les chaudières à bois où à pellets
nécessitent un « remplissage » et un approvisionnement spécifique ce
qui est très chiant et preneur de temps. Seule l’électricité rend le service,
en gros. Mais c’est plus onéreux. Une PAC ne coûte pas bien plus cher qu’une
chaudière électrique et consomme trois fois moins.
Dans une PAC, il n’y a pas de combustion. Il y a donc moins
d’entretien et moins de problèmes potentiels liée au fait de la laisser
fonctionner en permanence (j’entends par là : pendant mes séjours hivernaux
en région parisienne).
Mes camarades loudéaciens ne comprennent pas, non plus, mon
choix de ne pas faire « d’acharnement thérapeutique » sur l’ancienne
chaudière. Pourtant : « basta, la machine au fuel me casse les
couilles ». Les frais d’entretien sont très importants (on n’est pas
tombés sur le bon modèle, j’y reviendrai aussi) et pénalisants (il faut que j’organise
les rendez-vous avec mon chauffagiste quand je suis à la maison). Je parlais
des risques de laisser des machins à combustion en route pendant des périodes d’absence
(ils sont légers mais j’ai un peu hérité des phobies de ma mère). Quand il y a
un problème, ils se mettent en sécurité (la maison ne brûle pas…) mais ça ne
sert à rien de laisser un chauffage en permanence s’il finit par s’éteindre.
Je me répète mais ma machine à fuel était complétée par deux
ballons électriques. Le fait d’avoir trois trucs en route pour la même fonction
me donnait envie de prendre des cuites.
Donc, je ne m’acharne pas, je remplace… Et les ceusses qui
connaissent la maison (notamment ma sœur et mon frère) n’ont pas été surpris de
mon choix tant ma mère galérait avec ce bordel depuis l’avant-dernière
chaudière…
Enfin, mes camarades du Centre Bretagne (ceci explique
peut-être cela) ne comprennent pas que je n’ai pas fait appel à un artisan
local (j’en avais déjà discuté avant les travaux). Il se trouve que celui qui a
fait l’installation (et qui a fermé ensuite) a donné des très mauvais conseils
à ma mère et a fait des choix discutables et onéreux. Je parlais, par exemple,
du fait d’avoir deux ballons en plus de la chaudière capable de produire de l’eau
chaude (le tout dans trois pièces différentes). Si je faisais un procès à l’installateur
disparu, je gagnerais une fortune… Il a suffi que je dise à « mon nouveau
plombier » : « tu fais un trou là et tu passes un tuyau puis tu
condamnes cet autre tuyau ». Et c’était réglé en une ou deux heures.
Le modèle de chaudière au fuel choisi par ma mère (donc
imposé par le vendeur…) était difficilement maintenable. Des pièces n’étaient
pas robustes et il fallait les changer. Rien que pour la dernière année, j’ai
payé huit cent euros pour que le remplaçant puisse trouver l’origine de la panne.
Je ne compte pas le nombre d’injecteurs changés et ce genre de bricoles.
Ce modèle avait cette réputation. Je ne sais pas s’il y a
une erreur de l’installateur lors de la décision.
J’ai choisi une société départementale, succursale d’une
entreprise nationale, les deux spécialisés dans les travaux autour du chauffage
et d’isolation (il y a plein de boites qui se sont plantés, comme Engie, par
exemple, quand ces clowns ont été obligés de s’occuper de laine de verre…). Les
techniciens sont spécialisés dans des modèles ou des marques. On ne peut pas l’exiger
d’un installateur local qui devra connaître plusieurs machines et s’adapter en
permanence.
La commerciale que j’ai reçue était très accorte mais elle a
rapidement reconnu avoir atteint son niveau d’incompétence. Elle n’a pas
cherché à me vendre n’importe quoi mais a appelé son patron pour qu’il puisse évaluer
ce dont j’avais besoin. Quand il est arrivé, il a immédiatement compris les
spécificités de mes besoins liés notamment au fait que la maison soit sur deux
niveaux, les deux avec des orientations différentes. C’est lui-même qui m’a
fait le topo avant que je puisse parler. Il a même découvert des aberrations
dans l’installation comme l’emplacement du thermostat général.
Cela a d’ailleurs confirmé mon sentiment au sujet de la nullité
de l’installateur « de ma mère ».
Il a bien évidemment tout fait pour me vendre son truc, c’est
comme ça qu’il gagne de l’argent, mais il a aussi répondu à mes questions
précisément balayant, par exemple et comme je le pensais, l’idée d’avoir un
robinet thermostatique sur chacun des radiateurs.
En aparté, je vous explique : il faut un thermostat
dans la pièce principale la plus difficile à chauffer (chez moi, c’est clairement
le séjour). Les radiateurs doivent y être ouverts à fond (sinon ce n’est pas la
peine que la chaudière se casse le cul à produire de l’eau chaude parce qu’un thermostat
lui a dit qu’elle en avait besoin). Les robinets des radiateurs des autres
chambres doivent être ouverts en conséquence et en fonction des besoins. Les
robinets thermostatiques individuels (sur chaque radiateur ou dans chaque
pièce) ne peuvent pas réguler la production centrale d’eau chaude selon le
besoin de chacun… Donc ces thermostats ne peuvent servir que pour des radiateurs
qui produisent eux-mêmes leur énergie, donc des radiateurs électriques. Mais il
faudra toujours adapter leur ouverture en fonction de leur emplacement dans la
pièce et de la circulation d’air.
J’espère avoir répondu à toutes les questions. Il y a une
dernière. Optimiser tout le bordel ne sert pas à grand-chose si l’on considère
que mon espérance de vie n’est pas éternelle. Aussi bien, lors de mon passage
en retraite, je déciderai de ne plus habiter Loudéac.
A la maison il y a 3 clim réversibles et comme c’est dans le sud ça va pile poil, plus Une cheminée en cas de grand froid ou de panne electrique.
RépondreSupprimerTu fais bien de laisser de côté les systèmes à combustion (gaz et fuel) c’est très polluant et ça dégage de l’humidité.
Je n’ai jamais compris la différence entre la PAC et la climatisation et j’ai fini par m’en balancer.
Je ne savais pas que tu habitais une maison de maître... pour un socialiste ça la fiche mal. Enfin 😃 ....
Helene
Je suis un héritier... socialiste.
SupprimerIl existe plusieurs types de PAC. La PAC air air qui produit de l'air chaud à partir de l'air ambiant. La PAC air eau qui produit de l'eau chaude à partir de l'air ambiant. La PAC sol eau qui produit de l'eau chaude à partir du sol (la géothermie) et ainsi de suite (comme la PAC eau eau qui produit de l'eau chaude à partir de l'eau des nappes phréatiques, voire des rivières).
Les PAC air air sont réversibles et peuvent produire de l'air froid. Je suppose que c'est ce que tu as. Mais il en faut trois pour avoir un peu de chaleur plus un truc de secours (la cheminée) en cas de grand froid. Ce n'est pas utile en Bretagne (il ne fait pas très chaud) et pas adapté à une grande maison.
Pétard !
SupprimerC’était aussi simple que ça !
Mais pourquoi on m’en a fait des romans qui m’ont embrouillée. Merki.
Salut à toi honorable héritier .... socialhumaniste.
Je cours voir le résultat des votes.
Hélène
Ce n'est pas si simple. J'aurais du préciser un élément dans ce billet : une des choses qui a permis mon choix est aussi le temps que j'ai passé à étudier tout cela, à comprendre les différents types de PAC et tout ça.
SupprimerCe n'est pas si simple, disais-je, mais tu as raison : la présentation des machins n'est pas claire. J'avais fait un billet pour "vulgariser" ce bordel. Des mots compliqués sont utilisés et complexifient encore la compréhension : géothermie, aérodynamie... d'autant qu'ils ne couvrent pas les mêmes domaines.
Par exemple, l'aérodynamique est l'influence de l'air sur un mouvement et n'a rien à avoir avec le chauffage en tant que tel (en utilise l'aérotruc pour produire de la chaleur). Mais on l'utilise à la place de "aérothermie".
Par ailleurs, beaucoup de système séparent la production de chaleur (dans l'air ou l'eau) pour chauffer la maison et celle d'eau chaude pour les sanitaires. Cela entretient la confusion.
J'ai fait la même démarche que toi il y a un an et je ne le regrette pas !
RépondreSupprimerJe n'en pouvais plus de ma chaudière fuel qui - en plus - arrivait en fin de vie, et quand je compare les dépenses: en gros 2500 € annuels avant, 800 € aujourd'hui, y'a pas photo !
Le seul souci que j'ai eu l'hiver dernier c'est que le chauffage ne se mettait en route qu'avec beaucoup de délai quand il faisait très froid. Ça vient du fait que ma PAC est assez éloignée de mon habitation (30 m environ), mais j'ai compris comment faire depuis.
Bon choix donc. Et c'est évidemment beaucoup moins polluant !