27 août 2024

La santé, c'est pas l'pied !

 


Mon téléphone est devant moi. J’attends un appel du service « pneumologie » de l’hôpital Cochin pour me dire à quelle heure je dois me pointer pour une hospitalisation de quelques jours (une petite dizaine ?), préambule, peut-être, à un nouveau séjour à l’hôpital Pompidou pour une opération sérieuse. C’est reparti comme en octobre 2021 avec un léger progrès : le diagnostique est connu à l’avance…

J’avais beaucoup parlé de ces séjours, à l’époque, dans les réseaux sociaux, sans insister sur les aspects liés à ma santé mais ça me fatigue par avance de reprévenir les copains par messages privés et de répondre à chacun.

Revenons à cette époque. Non. Commençons plus tôt. On va dire en 2008 ou 2012, je ne sais plus. Jusqu’alors, mon poids faisait un peu de yoyo entre 100 et 120. Ensuite, je n’ai pas réussi à le stabiliser au centre de la fourchette et j’ai commencé à déborder de mes chemises. Et j’ai arrêter de me peser. Plus tard, une fois vers 2017, l’autre en 2019, j’ai « cumulé » trois entorses ce qui fait que je ne pouvais plus marcher et je me déplaçais avec une canne.

Enfin, la crise sanitaire est arrivée, avec son lot de confinements. J’ai arrêté de sortir de chez moi et donc de bouger. Je ne suis retourné au travail que mi 2021. Dans toute cette période, j’avais ainsi diminué largement mes activités physiques et cela se traduisait sur mon souffle.

En octobre 2021, avec ma boite (les RH et la médecine du travail), on a organisé mon entrée aux urgences vu que j’étais devenu une loque.

 

Les urgences de Cochin puis la pneumologie m’a diagnostiqué un épanchement pleural. De la flotte entre les deux feuilles de la plèvre, cette double sacoche qui entoure les éponges. Au bout d’un mois, j’étais guéri mais il fallait encore chercher l’origine de ce bordel. Je ne faisais pas trop le malin mais compte tenu du nombre de clope que je m’étais enfilé pendant une quarantaine d’années, un bon vieux crabe des éponges était la solution la plus logique.

A noter que je n’ai jamais vraiment été inquiet. A la limite, si je devais clamser, je clamsais… Je ne voulais pas, hein, mais c’était surtout pour ne pas torpiller ma mère. En fait, ce qui me créait du souci, était la façon dont j’allais pouvoir vivre, en tant que célibataire perdu en banlieue parisiennes, les soins prévisibles : les rayons, la chimio puis, il faut le dire, la longue et douloureuse agonie finale.

 

J’avais donc commencé une phase d’examens approfondis et un scanner a montré que j’avais un thrombus dans la courbe montant de l’aorte, ou un truc comme ça, bref, un gros caillot dans les tuyaux qui risquait d’exploser ce qui aurait provoqué des AVC en rafales qui risquaient de me tuer ou de me rendre encore plus con. Ils m’ont donc opéré en urgence le 23 novembre, je crois, ce qui nécessitait d’ouvrir la cage thoracique et d’arrêter le cœur le temps de virer le truc et donc de mettre une alimentation externe pour faire circuler le raisiné.

Je suis sorti de l’hôpital juste avant Noël…

 

Il fallait alors déterminer d’où venaient l’épanchement et le caillot.

Pour ce dernier, ils m’ont diagnostiqué un SAPL (j’ai appris hier que personne n’avait confirmé le diagnostic vu que je n’ai pas tous les symptômes). C’est une maladie auto-immune. En gros, mon système immunitaire détectait des anomalies qui n’existaient pas et envoyait des hordes de globule à l’attaque, ces cons-là finissant par faire coaguler le sang. Et me voila sous anticoagulants (deux piqûres par jours depuis deux ans et demi).

Pour les éponges, ils ont trouvé un carcinome bénin mais mal placé. Au moins, j’avais mon crabe mais un tout petit, un truc de pucelle. La honte. Des années de tabagisme pour un résultat aussi nul. Il fallait l’enlever et, pour se faire, procéder à l’ablation d’un lobe de poumons (sais-tu qu’on en a cinq ?). Avant l’opération, il me fallait renforcer la capacité des autres lobes et c’est alors que j’ai commencé des séries de séance de vélo d’appartement, dans le service de l’Hôtel Dieu réservé aux grands sportifs… On aura tout vu.

L’opération a donc été faite en juillet 2022. La récupération a été progressive et continue. Mais c’est lent et décourageant. Même aller au bistro me demandait un effort…

Entre temps, le 1er mars 2023, ma mère a rendu son dernier souffle alors que le mien était délicat.

 

L’amélioration a quand même continué mais vers mai et juin, cette année, j’ai commencé à en avoir franchement ras le bol. Et ça a commencé à empirer. En juillet, ils m’ont trouvé un nouvel épanchement qui a été rapidement soigné à coup d’antibiotiques. Le moral était reparti, brièvement… Le souffle a décliné à nouveau, le tout empiré par des rhumes avec de grosses toux. J’en ai chié, en particulier, parce que j’avais des ouvriers à la maison et je n’ai pas pu les aider (par exemple, je n’ai pas pu tailler les arbustes pour leur laisser un accès au jardin pour installer le « groupe » pour la pompe à chaleur).

Il était prévu que je passe un scanner en fin de semaine dernière. Il a montré non seulement un troisième épanchement et, surtout, un nouveau thrombus…

 

Début juillet, cela étant, mon pneumologue est devenu persuadé que mes poumons n’avaient pas de problème particulier et qu’il y avait sans doute un problème sanguin derrière tout ça, ce qu’a confirmé, avec ses mots (plus compréhensibles par moi mais moins justes) la radiologue qui mettait sur le dos de mon sang perturbé mes errances d’éponges. J’avais donc un rendez-vous planifié chez les cardiologues de Cochin ou, du moins, chez les espèces de spécialistes des vaisseaux sanguins, pour fin octobre.

 

Alors voila où j’en suis : j’attends une admission en pneumologie pour traiter un épanchement sans doute lié à une infection pour que je puisse récupérer un peu de santé avant d’être pris en compte par les chirurgiens cardiaques pour enlever ce thrombus (si nécessaire)… Puis par la « médecine des vaisseaux »…

Ceci serait incomplet si je ne précisais pas que j’étais devenu moins sérieux pour la prise des anticoagulants vers mai (mon rendez vous chez le pneumologue avait été décalé de deux mois et j’ai fait trainer le stock) et, surtout, fin juillet, après ma période sous antibiotiques, je n’ai pas réussi à retrouver un rythme normal pour mes piqûres…

 

Ne me posez pas de question.


Il faut voir les bons côtés : en étant hospitalisé, je vais pouvoir rependre mes études de gastronomie hospitalière, arrêter à nouveau de fumer et faire de substantielles économies.

Un dernier détail : les recherches des toubibs au sujet de mon SAPL ont été arrêté parce que le hasard à fait que j'étais convoqué par les toubibs du sang le jour même de mon opération des poumons. C'est ballot.

24 commentaires:

  1. Évidemment, à côté de ça, j'ai vraiment l'air d'un con, moi, avec mon petit pneumothorax de semi-fiote !

    Je ne vous dis pas merci...

    DG

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    1. Ah mais vous avez tout de même un coucou suisse.
      NJ

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    2. Ayant passé la majeure partie de mon enfance en Allemagne, j'aurais quand même préféré un coucou de la Forêt Noire...

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    3. De la foret racisée, on dit.

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  2. Prends soin de toi! Je te souhaite un bon rétablissement.

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  3. Si tu as besoin d'un slip parachute, tu me dis.

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    1. Je me méfie de tes goûts… Amène plutôt un fut de bière.

      NJ.

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  4. Je t’envois plein de bisous affectueux
    Hélène

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  5. Tu n'as sans doute une bonne santé en ce moment. Mais tu as une sacrée constitution pour arriver à supporter tout cela. Amitiés

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  6. J'ai connu un truc similaire, en 2010, et qui s'était terminé par une opération dont j'avais parlé dans mon blog. http://mecadyn.over-blog.com/article-thrombo-endarteriectomie-pulmonaire-68921136.html

    C'est un peu différent de ce que tu es en train de subir, mais c'était pour te dire que tu vas t'en sortir aussi. Courage !

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    1. Merci, très intéressant et assez similaire, au fond.

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  7. Je compte entreprendre quelques libations au dieu Esculape pour vous aider! En attendant j'admire pour force d'âme pour affronter ces difficultés. Bon courage!
    La Dive

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    1. Ne dites pas n'importe quoi, très cher : Nicolas étant de gauche, il est évidemment dépourvu d'âme !

      DG

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    2. La Dive : merci !
      Didier : racontez pas n'importe quoi. Comme je ne soutiens pas le NFP, je peux encore avoir une âme.

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    3. Une toute petite, alors...

      DG

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  8. Mince ! Prend soin de toi. Pour la gastronomie hospitalière t'a déjà fait le tour. Inutile de cumuler les trucs pour y retourner.

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    1. Merci... Je ne compte pas cumuler les hostos, non plus...

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  9. Allez ! Banzaï ! Tu vas tout niquer, comme d’hab !

    (Elo)

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    1. Tout niquer... sauf les infirmières et les filles de salle !

      Sinon, gare à MetooHosto...

      DG

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    2. Elo,

      Merci. Mais tout ? (sans jeu de mot).

      Didier,

      Elle a dit "tout" et c'est elle la VP. Donc...

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