Mon téléphone est devant moi. J’attends un appel du service « pneumologie »
de l’hôpital Cochin pour me dire à quelle heure je dois me pointer pour une
hospitalisation de quelques jours (une petite dizaine ?), préambule, peut-être,
à un nouveau séjour à l’hôpital Pompidou pour une opération sérieuse. C’est
reparti comme en octobre 2021 avec un léger progrès : le diagnostique est connu
à l’avance…
J’avais beaucoup parlé de ces séjours, à l’époque, dans les
réseaux sociaux, sans insister sur les aspects liés à ma santé mais ça me
fatigue par avance de reprévenir les copains par messages privés et de répondre
à chacun.
Revenons à cette époque. Non. Commençons plus tôt. On va
dire en 2008 ou 2012, je ne sais plus. Jusqu’alors, mon poids faisait un peu de
yoyo entre 100 et 120. Ensuite, je n’ai pas réussi à le stabiliser au centre de
la fourchette et j’ai commencé à déborder de mes chemises. Et j’ai arrêter de
me peser. Plus tard, une fois vers 2017, l’autre en 2019, j’ai « cumulé »
trois entorses ce qui fait que je ne pouvais plus marcher et je me déplaçais
avec une canne.
Enfin, la crise sanitaire est arrivée, avec son lot de
confinements. J’ai arrêté de sortir de chez moi et donc de bouger. Je ne suis
retourné au travail que mi 2021. Dans toute cette période, j’avais ainsi
diminué largement mes activités physiques et cela se traduisait sur mon
souffle.
En octobre 2021, avec ma boite (les RH et la médecine du
travail), on a organisé mon entrée aux urgences vu que j’étais devenu une
loque.
Les urgences de Cochin puis la pneumologie m’a diagnostiqué
un épanchement pleural. De la flotte entre les deux feuilles de la plèvre, cette
double sacoche qui entoure les éponges. Au bout d’un mois, j’étais guéri mais
il fallait encore chercher l’origine de ce bordel. Je ne faisais pas trop le
malin mais compte tenu du nombre de clope que je m’étais enfilé pendant une
quarantaine d’années, un bon vieux crabe des éponges était la solution la plus
logique.
A noter que je n’ai jamais vraiment été inquiet. A la
limite, si je devais clamser, je clamsais… Je ne voulais pas, hein, mais c’était
surtout pour ne pas torpiller ma mère. En fait, ce qui me créait du souci,
était la façon dont j’allais pouvoir vivre, en tant que célibataire perdu en
banlieue parisiennes, les soins prévisibles : les rayons, la chimio puis,
il faut le dire, la longue et douloureuse agonie finale.
J’avais donc commencé une phase d’examens approfondis et un
scanner a montré que j’avais un thrombus dans la courbe montant de l’aorte, ou
un truc comme ça, bref, un gros caillot dans les tuyaux qui risquait d’exploser
ce qui aurait provoqué des AVC en rafales qui risquaient de me tuer ou de me
rendre encore plus con. Ils m’ont donc opéré en urgence le 23 novembre, je
crois, ce qui nécessitait d’ouvrir la cage thoracique et d’arrêter le cœur le
temps de virer le truc et donc de mettre une alimentation externe pour faire
circuler le raisiné.
Je suis sorti de l’hôpital juste avant Noël…
Il fallait alors déterminer d’où venaient l’épanchement et
le caillot.
Pour ce dernier, ils m’ont diagnostiqué un SAPL (j’ai appris
hier que personne n’avait confirmé le diagnostic vu que je n’ai pas tous les symptômes).
C’est une maladie auto-immune. En gros, mon système immunitaire détectait des
anomalies qui n’existaient pas et envoyait des hordes de globule à l’attaque,
ces cons-là finissant par faire coaguler le sang. Et me voila sous anticoagulants
(deux piqûres par jours depuis deux ans et demi).
Pour les éponges, ils ont trouvé un carcinome bénin mais mal
placé. Au moins, j’avais mon crabe mais un tout petit, un truc de pucelle. La
honte. Des années de tabagisme pour un résultat aussi nul. Il fallait l’enlever
et, pour se faire, procéder à l’ablation d’un lobe de poumons (sais-tu qu’on en
a cinq ?). Avant l’opération, il me fallait renforcer la capacité des autres
lobes et c’est alors que j’ai commencé des séries de séance de vélo d’appartement,
dans le service de l’Hôtel Dieu réservé aux grands sportifs… On aura tout vu.
L’opération a donc été faite en juillet 2022. La
récupération a été progressive et continue. Mais c’est lent et décourageant.
Même aller au bistro me demandait un effort…
Entre temps, le 1er mars 2023, ma mère a rendu
son dernier souffle alors que le mien était délicat.
L’amélioration a quand même continué mais vers mai et juin,
cette année, j’ai commencé à en avoir franchement ras le bol. Et ça a commencé
à empirer. En juillet, ils m’ont trouvé un nouvel épanchement qui a été
rapidement soigné à coup d’antibiotiques. Le moral était reparti, brièvement… Le
souffle a décliné à nouveau, le tout empiré par des rhumes avec de grosses toux.
J’en ai chié, en particulier, parce que j’avais des ouvriers à la maison et je
n’ai pas pu les aider (par exemple, je n’ai pas pu tailler les arbustes pour
leur laisser un accès au jardin pour installer le « groupe » pour la
pompe à chaleur).
Il était prévu que je passe un scanner en fin de semaine
dernière. Il a montré non seulement un troisième épanchement et, surtout, un
nouveau thrombus…
Début juillet, cela étant, mon pneumologue est devenu
persuadé que mes poumons n’avaient pas de problème particulier et qu’il y avait
sans doute un problème sanguin derrière tout ça, ce qu’a confirmé, avec ses
mots (plus compréhensibles par moi mais moins justes) la radiologue qui mettait
sur le dos de mon sang perturbé mes errances d’éponges. J’avais donc un
rendez-vous planifié chez les cardiologues de Cochin ou, du moins, chez les espèces
de spécialistes des vaisseaux sanguins, pour fin octobre.
Alors voila où j’en suis : j’attends une admission en pneumologie
pour traiter un épanchement sans doute lié à une infection pour que je puisse
récupérer un peu de santé avant d’être pris en compte par les chirurgiens
cardiaques pour enlever ce thrombus (si nécessaire)… Puis par la « médecine
des vaisseaux »…
Ceci serait incomplet si je ne précisais pas que j’étais
devenu moins sérieux pour la prise des anticoagulants vers mai (mon rendez vous
chez le pneumologue avait été décalé de deux mois et j’ai fait trainer le stock)
et, surtout, fin juillet, après ma période sous antibiotiques, je n’ai pas
réussi à retrouver un rythme normal pour mes piqûres…
Ne me posez pas de question.
Il faut voir les bons côtés : en étant hospitalisé, je vais pouvoir rependre mes études de gastronomie hospitalière, arrêter à nouveau de fumer et faire de substantielles économies.
Un dernier détail : les recherches des toubibs au sujet de mon SAPL ont été arrêté parce que le hasard à fait que j'étais convoqué par les toubibs du sang le jour même de mon opération des poumons. C'est ballot.
Évidemment, à côté de ça, j'ai vraiment l'air d'un con, moi, avec mon petit pneumothorax de semi-fiote !
RépondreSupprimerJe ne vous dis pas merci...
DG
Ah mais vous avez tout de même un coucou suisse.
SupprimerNJ
Ayant passé la majeure partie de mon enfance en Allemagne, j'aurais quand même préféré un coucou de la Forêt Noire...
SupprimerDe la foret racisée, on dit.
SupprimerPrends soin de toi! Je te souhaite un bon rétablissement.
RépondreSupprimerMerci !
SupprimerSi tu as besoin d'un slip parachute, tu me dis.
RépondreSupprimerJe me méfie de tes goûts… Amène plutôt un fut de bière.
SupprimerNJ.
Je t’envois plein de bisous affectueux
RépondreSupprimerHélène
Bien reçus !
SupprimerTu n'as sans doute une bonne santé en ce moment. Mais tu as une sacrée constitution pour arriver à supporter tout cela. Amitiés
RépondreSupprimerJe suis un peu un roc…
SupprimerJ'ai connu un truc similaire, en 2010, et qui s'était terminé par une opération dont j'avais parlé dans mon blog. http://mecadyn.over-blog.com/article-thrombo-endarteriectomie-pulmonaire-68921136.html
RépondreSupprimerC'est un peu différent de ce que tu es en train de subir, mais c'était pour te dire que tu vas t'en sortir aussi. Courage !
Merci, très intéressant et assez similaire, au fond.
SupprimerJe compte entreprendre quelques libations au dieu Esculape pour vous aider! En attendant j'admire pour force d'âme pour affronter ces difficultés. Bon courage!
RépondreSupprimerLa Dive
Ne dites pas n'importe quoi, très cher : Nicolas étant de gauche, il est évidemment dépourvu d'âme !
SupprimerDG
La Dive : merci !
SupprimerDidier : racontez pas n'importe quoi. Comme je ne soutiens pas le NFP, je peux encore avoir une âme.
Une toute petite, alors...
SupprimerDG
Bien sûr.
SupprimerMince ! Prend soin de toi. Pour la gastronomie hospitalière t'a déjà fait le tour. Inutile de cumuler les trucs pour y retourner.
RépondreSupprimerMerci... Je ne compte pas cumuler les hostos, non plus...
SupprimerAllez ! Banzaï ! Tu vas tout niquer, comme d’hab !
RépondreSupprimer(Elo)
Tout niquer... sauf les infirmières et les filles de salle !
SupprimerSinon, gare à MetooHosto...
DG
Elo,
SupprimerMerci. Mais tout ? (sans jeu de mot).
Didier,
Elle a dit "tout" et c'est elle la VP. Donc...