21 septembre 2024

Installation de la routine hospitalière

 


Bel orage, cette nuit, encore qu’avec un bruit un peu particulier, plus proche du prouuuuut que du broooouum. Admettez que c’est perturbant, surtout d’une chambre d’hôpital que vous ne connaissez pas encore très bien. J’y suis depuis mardi, je crois. Je n’ai eu qu’une seule séance d’activité, avec le kiné, pendant une grosse demi-heure, en plus d’une échographie cardiaque. Le reste du temps, je ne fais rien. Mercredi, le kiné est arrivé. Il m’a dit qu’on se voyait plus tard dans la journée. Il est repassé le jeudi. Le vendredi, il m’a dit à nouveau qu’on se voyait plus tard.

Le reste du temps, je ne fais rien. J’ai un peu mal à thorax, à cause de la cicatrice. Rien de grave mais je ne peux pas me coucher « simplement ». Je passe donc mon temps assis, entre mon lit, le fauteuil et la chaise. En fait, j’en passe plus devant le pavillon Albert Chenevier qui a l’honneur de m’accueillir tout en pétant certaines nuits, à attendre qu’un passant me donne une cigarette. Le plus drôle est que maintenant que j’ai des cigarettes « à moi », je n’ai plus ce loisir. Attendre dehors m’obligerait à discuter avec des quidams qui s’emmerdent autant que moi mais qui, en plus sont bavards.

Je n’ai même pas envie de fumer.

 

La vie est rythmée par la routine hospitalière, les trois repas, les trois « prises de constantes », les trois distributions de médicaments. Heureusement, les horaires sont assez réguliers. De temps en temps, il y a la prise de sang distrait. Une fois par jour, un médecin (généraliste ou cardiologue) passe, vous dit trois mots, vous promet que le kiné va s’occuper de vous et puis plus rien.

Il (elle, pardon) vient de passer, justement (à peine le temps de fermer l’écran de mon PC…). Elle m’a expliqué : ils ont commencé par une suspicion de COVID (j’avais un peu de fièvre, mercredi, genre 37,7). Mercredi, ils ont fait le test. Jeudi il était négatif. J’ai donc pu voir le kiné. Il reste à expliquer son absence pour vendredi. Sans doute a-t-il mieux eu à faire ! Néanmoins, ces premières séances de kiné sont importantes vu qu’elles permettront de déterminer les séances « de sport » que je pourrai pratiquer en suite, par groupe et donc sans vrai rendez-vous. Je dois avouer que j’attends avec impatience le fait de pouvoir faire deux ou trois demi-heures d’activités sportives par jour… Ne le dites à personne… J’ai une réputation à tenir.

En fait, j’ai besoin d’activité mais, aussi, d’avoir une vraie rééducation contrairement à il y a trois ans où j’ai été laissé à moi-même. Avec ma fatigue postopératoire et mes poumons rétrécis, je n’ose pas encore faire de marche (je ne parle pas de cinq kilomètres mais de quelques centaines de mètres), la peur de rester coincé. Et après mon opération de l’été 2022, je n’ai jamais vraiment repris d’activité à part s’il fallait impérativement que j’aille au bistro.

 

Un copain m’a envoyé un message, ce matin. Il me disait qu’il ne voyait pas de mes nouvelles dans les réseaux sociaux. Il a appelé l’hôpital qui lui a répondu que j’allais bien mais que j’étais trop occupé. C’est un mensonge : je n’ai strictement rien à glander. Je ne comprends pas comment un hôpital peut donner des nouvelles à quelqu’un qui n’est pas de la famille. Ca frise la folie.

Cela étant, je comprends les copains qui s’inquiètent quand je ne dis rien dans les blogs ou Facebook. Ils savent que je n’aime pas trop téléphoner et envoyer des « messages privés » (si dix personnes me posent des questions, ça me fait dix réponses à faire et, généralement, les gens se croient obliger de papoter ce qui me gonfle). Vous avez le droit de m’envoyer un SMS pour dire « tu pourrais donner des nouvelles, connard ».

Cela étant, vous pourriez relativiser : si je crève vous finirez par le savoir et vous serez sollicité pour acheter des fleurs. Pour le reste, mon état précis, au-delà de ce que je peux avoir envie de dire, n’a pas spécialement d’intérêt…

En principe, je reste aimable mais il peut arriver que cela m'énerve d'être obligé de papoter...

 

Hier, j’ai eu la visite de Gilles S. Il est venu m’apporter quelques bricoles nécessaires. Le prochain passant serait bienvenu de m’offrir des chaussons (43 ou 44). J’ai bien aimé le moment passé ensemble d’autant que je me livrais en même temps à mon occupation favorite : être assis près de l’entrée du pavillon. Cela étant, ne nous trompons pas : je n’aime pas beaucoup les visites si elles représentent une vraie « charge » pour les visiteurs (temps de transport…). Au moins, avec Gilles, nous avons passé tellement de temps à papoter à des comptoirs, qu’on peut raconter les mêmes bêtises devant un hôpital !

 

A noter que les chaussons sont nécessaires pour aller à la douche (il faut prendre un couloir) : faire des allers-retours dans le couloir est une vraie occupation les samedis matins, semble-t-il !

 

8 commentaires:

  1. « si je crève vous finirez par le savoir »

    En principe, Catherine et moi devrions être les premiers informés de cette grotesque éventualité. Auquel cas, vous aurez droit à un joli billet de blog ?

    Alors ? Pas belle, la vie ?

    DG

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    1. Voilà qui est bien réconfortant !
      NJ

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    2. Oui, hein ? Pour un peu, on aurait presque hâte !

      DG, blogueur nécrophile, voire phage

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    3. On va attendre un peu, tout de même.

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    4. Bon, on va arrêter ce style-là, sinon on risque de heurter l'âme de vos lecteurs les plus sensibles...

      DG

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    5. J’ai des lecteurs sensibles, moi ?

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  2. ben ça commence bien, le Kiné qui promet et ne vient pas. Ils vont surement te mettre sur un vélo pour faire des tests d'effort.

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