J’ai donné de mes nouvelles à ma femme de ménage et, voulant
dire quelque chose de gentil, a répondu quelque chose comme « courage,
vous êtes entre de bonnes mains ». J’espère, en effet. Un des mes
commentateurs de mon dernier billet terminait par « Courage, encore
quelques jours à tenir ! ». Je pense qu’il n’y a rien de pire, quand on
essaie d’avoir des mots gentils « d’encouragement », il faut être prudent,
surtout quand on ne sait pas grand-chose (ou quand on n'a pas tout lu).
Vendredi, je vais être opéré de l’aorte, ce que j’ai annoncé
dans ce blog (sans en donner la confirmation ferme, je le fais maintenant). C’est
une opération avec ouverture du thorax. Après, il faudra débrancher l’aorte
pour enlever ce qu’il y a dedans comme cochonneries (et, en fait, si j’ai bien
compris, la remplacer). Pour se faire, il faut arrêter le cœur et donc faire
circuler le sang par un autre moyen.
Vendredi matin, je vais donc avoir une anesthésie générale.
Ce qu’il y a de bien c’est que si je ne m’en réveille pas, je ne le saurai
jamais. Mais revenons à jeudi. Je vais être lavé de fond en comble (j’espère
pas trop en comble et pas trop profond) et rasé ou tondu… La galère va
commencer. Il faudra que je ramasse toutes mes affaires pour les mettre au
coffre avant d’être admis au bloc.
Après l’opération, si je n’aboutis pas en chambre froide, je
serai recueilli par un service de réanimation où je passerai deux ou trois
jours avant de récupérer une chambre normale. A cause de l’ouverture du thorax
et des os qui seront sciés, je vais mettre des semaines avant de pouvoir bouger
le thorax. Je vais souffrir comme un martyr pour m’asseoir sur mon lit avant de
me lever ou pour me laver le bas du dos (autant dire que me torcher le cul sera
une horreur et que je vais donc éviter de chier tous les jours ou que je vais
prendre un maximum de laxatif pour avoir un truc bien mou afin de le laver au
jet.
Je ne fais pas dans le scato : je suis déjà passé par
là. C’est extrêmement pénible, et je l’ai déjà dit dans ce blog, de pleurer auprès
d’une aide-soignante pour avoir les parties qui furent intimes un peu propres…
Il est probable que je passe ensuite trois ou quatre semaines
à l’hôpital et qu’il me faudra, ensuite, trois semaines d’arrêt de travail (j’espère
pouvoir rentrer en Bretagne) avec de la rééducation et tout ça.
Je vous passe le fait que je vais passer six ou sept
semaines sans boire de bière et que les trois ou quatre cigarettes qui sont
encore dans mon paquet seront les dernières de ma vie. Vie que je vais devoir
passer en faisant deux piqûres d’anticoagulant par jour, en plus des autres
médicaments, et avec l’envie de fumer qui va me tirailler pendant des mois, les
scanners tous les six mois pour surveiller mes vaisseaux sanguins et mes
éponges...
Je suis assez grand pour me délivrer à moi-même des mots d’’encouragement.
Pour les toubib, l’opération est de la routine, au fond, et j’aurais un élément
de base pour discuter avec mes patrons de pouvoir passer plus de temps en
télétravail en Bretagne.
A ce sujet, je suis revenu à Paris pour une dizaine de jours
mais je vais y passer deux mois. Quand je vais rentrer à Loudéac, le cubi de
blanc ouvert qui est au frigo sera éventé. C’est bien cela le pire… Aucune de
vos gentils mots ne pourra compenser cette horrible perte.
Et faites gaffe avant de parler.
Je me demande si j'ai bien fait de regarder Good Doctor et News Amsterdam, cet été. Mais j'avais déjà tout vu Grey's Anatomy et l'indispensable Dr House...
De toute façon, les encouragements n'ont de raison d'être que s'ils sont adressés à quelqu'un qui doit FAIRE quelque chose. Dans votre cas, tout ce qu'il faut, c'est de la patience et de la résignation.
RépondreSupprimerEn sachant que, même si vous n'avez ni l'une ni l'autre, le programme prévu pour vous se déroulera exactement de la même façon.
DG, dézingueur de moral patenté
Voila : les encouragements ne servent à rien. En outre, je ne peux pas empêcher les gens d'avoir un mot gentil mais j'aimerais surtout qu'ils relativisent, surtout dans les réseaux sociaux... Que puis-je à voir à foutre d'un "on pense bien à toi" d'un type que je n'ai jamais rencontré ?
SupprimerPersonnellement, quand je suis vautré sur un lit d'hosto, avec des fils qui entrent et qui sortent de partout, ce que je veux c'est qu'on NE pense PAS à moi !
SupprimerDG, ex-intubé malgré lui
Tant qu'on pense pas à vous vêtu uniquement d'une espèce de blouse pour les malades avec les fesses à l'air...
SupprimerJe ne comprendrai jamais pourquoi on nous affuble de ces machins ne couvrant que la poitrine et le ventre, alors que la plupart des examens se font justement à cet endroit et jamais dans le dos qui, lui, reste accessible.
SupprimerLe mois dernier, j'ai soumis cette question à plusieurs “personnels”, médecins comme infirmières : personne n'a été capable de me donner une réponse.
DG, blouse man authentique
Ca doit être pour se foutre de nos gueules...
SupprimerGarde le moral quoiqu'il en soit. Dis-toi que tu es entre des mains compétentes. Moments difficiles à passer je te comprends. Prends le temps chaque jour d'apprécier les petites (ou plus grandes) améliorations. A côté ma prochaine opération de la hanche et la longue rééducation qui va suivre me paraissent bien bénignes. Je t'embrasse
RépondreSupprimerJe garde le moral... Et courage à toi pour ton machin.
SupprimerUn cubi de blanc, ça tient bien huit semaines au frigo.
RépondreSupprimerVoilà une parole bonne pour le moral !
SupprimerNJ
bon moral pour la suite des opérations et au réveil tu nous fera un bon billet de blog . Et à ce que je lis le cubi de blanc pourra résister. C'est une bonne nouvelle.
RépondreSupprimerQuand j'ai dit « Courage, encore quelques jour à tenir ! » c'était pour éviter de parler d'années. ;-)
RépondreSupprimerJe parle en connaissance de cause et je ne vais pas te donner ici les détails de l'opération qui m'a sauvé la vie il y a 13 ans.
Mais c'est noté, je fermerai dorénavant ma gueule sur ce sujet.
J'ai terminé un cube de blanc que j'avais entamé le 25 juillet de l'an dernier et oublié dans une cabane de jardin... il était encore bon. Donc ça devrait aller.
RépondreSupprimerPour l'arrêt de tabac, pour que ça ne te gêne pas, tu pourras tenter une séance d'hypnothérapie, c'est instantané (normalement...)
Bon sinon, je te dis, à après la réparation de l'aorte. Je boirai un verre (au moins) à ta santé, même si c'est tôt, vendredi. 🙏🏻
- Gilles anonyme de Drancy.
Tu nous casses les couilles avec tes discours, la bière sera au frigo pour ton retour, juste la date à caler. 😉 🍻🍻
RépondreSupprimerJe viens de réaliser que pour ouvrir le thorax, il fallait scier les os. Ouille !!
RépondreSupprimerAu moins, grâce à toi, j’améliore mes connaissances en anatomie.
Et pour ça : merci.
Quant au reste… BAH !
Elo.
Si je peux rendre service…
SupprimerNJ
Macron va profiter de ton opération et que tu sois dans les vappes pour nommer un 1er ministre LFI. Bises.
RépondreSupprimerMacron n'aura même pas attendu pour te faire la surprise. Barnier, pfff...
RépondreSupprimerJe sais bien qu'un commentaire sur un réseau social vaut ce qu'il vaut, pas tripette, mais sur ton blog ça vaut au moins un verre de blanc ou un demi bien frais à déguster aussi tôt que possible. Bref, entubé ou pas, découpé à la scie ou pas, on pense à toi ce jeudi puis demain matin !
RépondreSupprimerC’est le jour J on se revoit ici ou sur FB d’ici quelques jours, tiens bon.
RépondreSupprimerJeff