Mon billet d’hier ayant été censuré par Facebook (sans doute
à cause de l’illustration : un type en slip), certains auront loupé mes
nouvelles du jour. Vous pouvez cliquer où il faut pour lire tout ça sachant que
je dis que je vais bien malgré la panne de mon ascenseur mais j’ai mis le lundi
à me remettre de mon week-end, pourtant digne d’un dromadaire, certainement peu
tempérant pour autant. Et je parlais de mon coloc.
Certains – les mêmes ? – me demandent parfois comment
je fais pour le supporter. On répondra que je prends mon mal en patience, que
je ronge mon frein ou que je suis con comme une bite. Cette dernière hypothèse
tient assez la rampe mais il faut nuancer. Il faut savoir que dans ce centre de
rééducation, on entre dans une « routine absolue » que j’ai décidé de
vous narrer, ce matin, pour rendre service… Même si « routine absolue »
ne veut pas dire grand-chose d’autant que les horaires dépendent de l’activité
du service.
Commençons par le matin et désolé pour cette énumération
fastidieuse. Vous pouvez passer à la conclusion si je n’oublie pas d’en mettre
une. Sinon, tant pis.
A partir de 6 heures, une gonzesse passe pour changer le
broc d’eau. Parler de gonzesse n’a rien de péjoratif mais j’ignore toujours
quelles sont les titres (infirmière, aide-soignante, femme de chambre,
prostitué gériatologue…) des passantes. D’ailleurs, seul le cardiologue est un
homme et heureusement qu’on ne va pas laisser des boulots sérieux à des gonzesses.
Dans les mêmes eaux, une gonzesse diplômée passe faire les
prises de sang qui auront été demandées par le cardiologue, la veille.
A partir de 7 heures, un groupe de pouffe – tiens ! Il
y a parfois un mec, un grand noir ; aussi bien il est homosexuel, ça compense,
mais je ferai attention s’il doit faire ma toilette – passe prendre les
constantes.
En même ou presque, une gonzesse passe refiler les médicaments.
Avec moi, ça va vite. « Prenez ça et fermez votre gueule » « oui cheffe ». Avec le coloc, ça
prend des plombes, il veut savoir à quoi sert tel ou tel médicament, parfois il
a perdu son pilulier mais il refuse de recevoir des médicaments s’il n’en a pas
(alors que les médocs sont refilés à chaque repas…). Ce rituel est le même à
chaque fois qu’on doit bouffer (je n’ai pas de médicament le midi).
A partir de 8 heures, le petit déjeuner est servi et une
gonzesse passe pour faire la chambre (oui, il arrive qu’elle se pointe avant si
bien que le ménage commence alors que nous sommes au lit). Cela « sonne »
l’heure du lever.
Dès le café bu, le jus d’orange avalé, les tartines gloutonnées,
je vais faire un tour près de la porte à côté de la cafétaria. Ce rituel du
tour a lieu à chaque repas (ceux qui me connaissent seront surpris que je ne
fasse pas la sieste mais le coloc met des plombes à grailler et je ne supporte
pas ses bruits de mastication).
A mon retour, je me repose vaguement et je fais ma toilette.
Je ne sais pas quand le coloc fait la sienne. Dans notre grande charité, on va
dire que c’est plus tard (à partir de 14h30) mais je me demande, en fait, s’il
se lave…
A 10h, ce dernier va faire sa première séance de sport
pendant 45 minutes. Il revient puis repart 15 minutes plus tard pour la
deuxième. Pour ma part, c’est à 11h que je descends à la salle d’attente avant la
séance de vélo avec mon groupe (toujours les mêmes, on commence sérieusement à
papoter).
Avant 11h, le cardiologue passe. Si j’ai de la chance, je
suis présent quand il cause à l’autre abruti. Je n’ai pas beaucoup parlé du
cadiologue mais ça viendra : il est très sympathique.
A 12 heures, je suis libéré. Je vais faire un rapide tour dehors
le temps de récupérer puis je monte bouffer (vous connaissez la routine :
livraison des médicaments, des repas, petit tour dehors en attendant le silence
dans la chambre puis sieste). Un café est livré avec le repas (ou un peu après
s’ils n’ont pas le temps).
A 14h15, je descends dans la salle d’attente pour la
gymnastique puis la musculation. Cela se termine à 15h20. Je vais alors prendre
un café (la machine est à l’opposé par rapport à la cafét…) et marcher un peu,
le temps de se remettre (de « détranspirer »). En remontant, vers
15h45, je passe au bureau des infirmières pour qu’elles me prennent mes « constantes ».
Petit moment de repos (c’est souvent là que je fais mon
blogage) puis longue pose devant le bâtiment d’en face (où j’étais en première
semaine) qui dispose non seulement d’un préau mais aussi d’un distributeur de
jus de fruits. Pendant mes pauses (celle-ci mais aussi celle du matin, il m’arrive
de me promener un peu mais je dois avouer une certaine fatigue avec tout le sport).
Retour à la casbah à 18 heures pour les médicaments (il faut
que je sois là pour recevoir les anticoagulants par piqûre). Dîner servi à
partir de 19h. Parfois je vais faire un tour après (les mastications…). Couché
de bonne heure (sans dormir). Passage des gonzesses vers 21h30 pour les
constantes.
Vers 23h, j’engueule le coloc pour qu’il éteigne sa télé…
En illustration de ce billet, une photo « Google Map ».
Vous y trouverez plein de bâtiment allongés et parallèles. Celui avec un toit
blanc est celui où j’étais la première semaine (c’est cette baraque qui a un
préau où je fais les pauses de l’après-midi). Je suis maintenant dans celui
tout juste à droite. En bas de celui-ci, dans le prolongement, il y a un
bosquet où se trouve la cafétaria (mais les machines à café ailleurs sont aussi
bien… vu qu’elle a des horaires réduits).
Tous les bâtiments semblent préfabriqués et le tout
ressemble un camp militaire (de province).
Si je vous montre cette photo, c’est pour montrer les
espaces verts. Partout, il y a des bancs où l’on peut se poser. Un vrai centre
de vacances…
C'est la différence avec un camp militaire : les espaces verts et les bancs. On découvre une nouvelle horreur sur le coloc : il ne se lave pas .
RépondreSupprimerJe n'ai pas dit qu'il ne se lavait pas mais que je ne savais pas quand il faisait sa toilette. Je ne suis pas toujours dans la chambre, notamment au moment où il sort de sa dernière séance de sport de la journée (je suis moi-même sur le vélo, à cette heure). J'ai toutefois un gros doute.
SupprimerVotre voisin mastiqueur m'a rappelé la très vieille blague du paysan devenu vitrier : « Ma femme voulait plus que je laboure, alors je mastique. »
RépondreSupprimerCe sera tout pour aujourd'hui : pouvez aller vous recoucher…
Elle très bonne, je la garde pour un usage ultérieur.
SupprimerEntre un commentateur qui exige régulièrement que je fasse des billets pour avoir des nouvelles et qui commente n'importe quoi et un autre qui comment le n'importe quoi, je suis mal barré.
SupprimerBah... la routine.
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