08 octobre 2024

Mon coloc en slip

    


Mon dernier billet recevait ce matin ce commentaire : « Et alors ? Ça s'est passé comment, ce retour en cellule ? Toujours le même compagnon de chaîne ? Le peuple a le droit de savoir, bordel ! » Je rappelle que mes fistules ne toucheront pas le peuple et que c’est à la gauche radicale de s’occuper de lui vu qu’elle, elle SAIT.

Je vais donner tout de même des nouvelles pour la famille et les proches et aussi les moins proches dont ceux dont je n’ai strictement rien à cirer : ça va. Au moins, je n’ai plus les douleurs liées à l’opération. C’est pas tout ça, on se fait scier les côtes pour accéder au palpitant histoire de lui brancher de nouveaux tuyaux et après : on a mal pendant quelques semaines. Le corps humain est-il mal fait ? Vous avez deux heures.

 

Je ne sais plus où j’en étais de ma narration. Je suppose que j’ai dit que j’avais bien bouffer samedi midi. Le dimanche, c’était pareil mais, en plus, j’ai acheté une valise ce qui est totalement anecdotique mais il fallait bien remplacer l’autre qui était foutue. En sortant de table (et du comptoir où j’ai bu un calva généreusement offert par la maison), je suis rentré à la maison et j’ai constaté que l’ascenseur était en panne. Ce n’est pas exactement ce qu’il me fallait après l’opération mais je n’avais pas le choix. Je me suis tapé les six étages avec une valise certes vide mais en tenant cette dernière, la rampe et mon pantalon vu que ma ceinture était restée en Bretagne.

Je suis arrivé en sueur et essoufflé mais moins qu’il y a deux semaines, quand le kiné m’avait fait monter les trois étages de l’hôpital ! Le soir, finalement, j’ai renoncé à retourner au bistro… Un peu de sagesse !

 

Le lendemain, j’ai fait ma valise (en oubliant mon short ce qui fait que je fais mes exercices en short…) et j’ai descendu les escaliers, l’ascenseur étant toujours dans les choux. Je suis arrivé en bas essoufflé. Toute la journée ça a été ainsi. Pendant le vélo, j’ai dépassé les 115 de pulsation contre une moyenne de 105, habituellement. J’étais assez inquiet mais, aujourd’hui, je suis en pleine forme : donner-moi un escalier de 10 étages et je le monte en courant et en chantant la Marseillaise en breton.

Lundi matin, j’arrive à l’hôpital de semaine et retrouve mon colloc abruti. Par politesse ou réflexe, vu que je m’en contre-pignole, je lui ai demandé si ça s’était bien passé ! J’aurais du fermer ma gueule. Tout d’abord, il s’était fait engueuler par les infirmières parce qu’il n’avait pas pris ses médicaments ce matin là car il pensait que l’hosto allait lui les filer. Bien sûr, mon con, on te fait une ordonnance mais tu dois ne pas la prendre en compte… Quel con ! Il n’a pas arrêté de se plaindre, il avait été stressé, le taxi conduisait mal alors qu’il savait qu’il avait fait un infarctus, il passait son temps à pisser car les diurétiques refilés par les pharmaciens n’est pas le bon… J’en passe.

Il ne m’a pas demandé ce que j’avais fait. C’est dommage, j’aurais dit que j’avais pris quatre cuites (ce qui aurait été un peu mensonger).

 

Ce matin, mon cardialogue passe dans la chambre. On papote. Je ne crois pas avoir parlé de lui mais il est vraiment sympa et me semble compétent (on jugera à l’autopsie). Il me confirme que ça va et que mon essoufflement de la veille pouvait être dû à plein de choses.

Le coloc n’était pas là. Le cardio est repassé après. J’ai bien rigolé ! Le coloc s’est pris une soufflante car, non seulement il n’a pas respecté toutes les préconisations mais, en plus, il a menti ! La prise de sang qu’il avait eue ce matin très tôt a parlé !

Ce qui m’amuse le plus est qu’il avait passé la semaine dernière à me donner des conseils que je n’avais que faire (je n’ai pas de problème de cœur mais il n’arrive pas à le comprendre). Il fallait que j’arrête l’Orangina (il n’y a pas de bière à la machine). Il fallait surtout que je marche et que j’arrête de rester scotcher à l’iPhone car c’est mauvais. Je pourrais en faire un billet de trois feuillets… Toujours est-il que si je ne changeais pas et n’allait pas me promener dans le parc, j’allais faire une dépression ! Il a passé son lundi à dormir tant il était dérangé par un peu tout (il n’avait, en plus, pas encore vu le cardio).

J’ai oublié de dire que, généralement, il est vêtu d’un short en jean (c’est tout de même un truc qui ne se fait plus), d’une chemise du même métal (je ne savais plus que ça existait), de chaussettes montantes avec des mocassins. Tu parles d’une élégance ! La nuit, il est en pyjama à peu près normal mais qui ne va pas trop à un séjour à l’hosto. Et, entre ses deux tenus, il se promène slip blanc et tee-shirt blanc.

Chacun fait ce qu’il veut mai is j’ignorais qu’il restait des andouilles à acheter ce genre de sous-vêtements.

 

Je vous avait parlé des bruits, de l’odeur, des conneries… Il manquait une description de ma vue au quotidien…

A noter que je me promène en caleçon. Pas en slip. Faut pas déconner tout de même. Je garde mes slibards - j'en mets aussi - pour mon intimité. Et, avec un truc blanc, j'aurais peur des traces de pneu et autres cartes de France. 

Surtout si je pétais autant que lui.

4 commentaires:

  1. j'avais oublié l'élégance de ton coloc . La description que tu en fait est stupéfiante. d'où vient-il ?

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