Mon dernier billet recevait ce matin ce commentaire : « Et
alors ? Ça s'est passé comment, ce retour en cellule ? Toujours le même
compagnon de chaîne ? Le peuple a le droit de savoir, bordel ! » Je rappelle
que mes fistules ne toucheront pas le peuple et que c’est à la gauche radicale
de s’occuper de lui vu qu’elle, elle SAIT.
Je vais donner tout de même des nouvelles pour la famille et
les proches et aussi les moins proches dont ceux dont je n’ai strictement rien
à cirer : ça va. Au moins, je n’ai plus les douleurs liées à l’opération.
C’est pas tout ça, on se fait scier les côtes pour accéder au palpitant
histoire de lui brancher de nouveaux tuyaux et après : on a mal pendant
quelques semaines. Le corps humain est-il mal fait ? Vous avez deux
heures.
Je ne sais plus où j’en étais de ma narration. Je suppose
que j’ai dit que j’avais bien bouffer samedi midi. Le dimanche, c’était pareil
mais, en plus, j’ai acheté une valise ce qui est totalement anecdotique mais il
fallait bien remplacer l’autre qui était foutue. En sortant de table (et du
comptoir où j’ai bu un calva généreusement offert par la maison), je suis
rentré à la maison et j’ai constaté que l’ascenseur était en panne. Ce n’est
pas exactement ce qu’il me fallait après l’opération mais je n’avais pas le
choix. Je me suis tapé les six étages avec une valise certes vide mais en
tenant cette dernière, la rampe et mon pantalon vu que ma ceinture était restée
en Bretagne.
Je suis arrivé en sueur et essoufflé mais moins qu’il y a
deux semaines, quand le kiné m’avait fait monter les trois étages de l’hôpital !
Le soir, finalement, j’ai renoncé à retourner au bistro… Un peu de sagesse !
Le lendemain, j’ai fait ma valise (en oubliant mon short ce
qui fait que je fais mes exercices en short…) et j’ai descendu les escaliers, l’ascenseur
étant toujours dans les choux. Je suis arrivé en bas essoufflé. Toute la
journée ça a été ainsi. Pendant le vélo, j’ai dépassé les 115 de pulsation
contre une moyenne de 105, habituellement. J’étais assez inquiet mais, aujourd’hui,
je suis en pleine forme : donner-moi un escalier de 10 étages et je le
monte en courant et en chantant la Marseillaise en breton.
Lundi matin, j’arrive à l’hôpital de semaine et retrouve mon
colloc abruti. Par politesse ou réflexe, vu que je m’en contre-pignole, je lui
ai demandé si ça s’était bien passé ! J’aurais du fermer ma gueule. Tout d’abord,
il s’était fait engueuler par les infirmières parce qu’il n’avait pas pris ses
médicaments ce matin là car il pensait que l’hosto allait lui les filer. Bien
sûr, mon con, on te fait une ordonnance mais tu dois ne pas la prendre en
compte… Quel con ! Il n’a pas arrêté de se plaindre, il avait été stressé,
le taxi conduisait mal alors qu’il savait qu’il avait fait un infarctus, il
passait son temps à pisser car les diurétiques refilés par les pharmaciens n’est
pas le bon… J’en passe.
Il ne m’a pas demandé ce que j’avais fait. C’est dommage, j’aurais
dit que j’avais pris quatre cuites (ce qui aurait été un peu mensonger).
Ce matin, mon cardialogue passe dans la chambre. On papote.
Je ne crois pas avoir parlé de lui mais il est vraiment sympa et me semble
compétent (on jugera à l’autopsie). Il me confirme que ça va et que mon essoufflement
de la veille pouvait être dû à plein de choses.
Le coloc n’était pas là. Le cardio est repassé après. J’ai
bien rigolé ! Le coloc s’est pris une soufflante car, non seulement il n’a
pas respecté toutes les préconisations mais, en plus, il a menti ! La
prise de sang qu’il avait eue ce matin très tôt a parlé !
Ce qui m’amuse le plus est qu’il avait passé la semaine
dernière à me donner des conseils que je n’avais que faire (je n’ai pas de
problème de cœur mais il n’arrive pas à le comprendre). Il fallait que j’arrête
l’Orangina (il n’y a pas de bière à la machine). Il fallait surtout que je
marche et que j’arrête de rester scotcher à l’iPhone car c’est mauvais. Je
pourrais en faire un billet de trois feuillets… Toujours est-il que si je ne
changeais pas et n’allait pas me promener dans le parc, j’allais faire une
dépression ! Il a passé son lundi à dormir tant il était dérangé par un
peu tout (il n’avait, en plus, pas encore vu le cardio).
J’ai oublié de dire que, généralement, il est vêtu d’un short
en jean (c’est tout de même un truc qui ne se fait plus), d’une chemise du même
métal (je ne savais plus que ça existait), de chaussettes montantes avec des
mocassins. Tu parles d’une élégance ! La nuit, il est en pyjama à peu près
normal mais qui ne va pas trop à un séjour à l’hosto. Et, entre ses deux tenus,
il se promène slip blanc et tee-shirt blanc.
Chacun fait ce qu’il veut mai is j’ignorais qu’il restait
des andouilles à acheter ce genre de sous-vêtements.
Je vous avait parlé des bruits, de l’odeur, des conneries…
Il manquait une description de ma vue au quotidien…
A noter que je me promène en caleçon. Pas en slip. Faut pas déconner tout de même. Je garde mes slibards - j'en mets aussi - pour mon intimité. Et, avec un truc blanc, j'aurais peur des traces de pneu et autres cartes de France.
Surtout si je pétais autant que lui.
j'avais oublié l'élégance de ton coloc . La description que tu en fait est stupéfiante. d'où vient-il ?
RépondreSupprimerJe crois du 13ème.
SupprimerDu 13e siècle ?
SupprimerDG
Il date, en effet.
SupprimerEh bé mon pauvre t'es tombé sur un mammifère assez particulier...
RépondreSupprimerUn bon numéro, en effet !
SupprimerSinon avec Gilles ce midi on a trinqué à ta santé, en souhaitant que ça aille de mieux en mieux. Ça semble le cas en plus , donc faut que ça continue.
RépondreSupprimerMerci ! Ça s’améliore…
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