10 octobre 2024

Rigolons du coloc

 


Si je m’entends assez bien avec mon coloc (du moins, si je le tolère…), c’est que nous avons plusieurs points communs. Nous avons le même âge (je suis même un peu plus vieux, ça fait bizarre). Nous sommes des célibataires endurcis (je suppose que c’est parce que je ne supporte personne et que personne ne le supporte). Nous sommes tous deux issus d’une fratrie de trois enfants. Nos mères sont mortes il y a dix-huit mois et nous souhaitons garder la maison.

Pour les détails, il y a des différences, évidemment. Par exemple, la maison m’appartient alors qu’ils n’ont pas fait le partage et je crois qu’il a deux sœurs.

 

A ce sujet, j’aimerais bien que la mienne se rende compte à quel point on peut avoir des frères plus chiants que moi… Mais le sujet n’est pas là.

Comme autre différence, je suis serviable, aimable… Par exemple, une aide-soignante entre dans la chambre, dès que je devine pour quoi elle est là, je me prépare (si elle vient faire le lit, par exemple, je déplace le casque du respirateur, les câbles, me lève…). Lui, il dit à peine bonjour (et attend qu’on lui demande de libérer le lit). Je suis très facile à vivre. Cette andouille n’arrête pas de faire chier. Ce midi, une gonzesse (aide-soignante…) vient proposer un café comme tous les midis, j’accepte, il répond « non mais je veux bien un jus d’orange ! ». Comme si elle transportait un bistro sur son chariot.

Le pire est que, à chaque fois, il est persuadé qu’il va l’avoir…

Ce midi, la gonzesse était un peu énervée…

 

Hier midi, une gonzesse débutante est venue débarrasser son plateau du déjeuner. La gonzesse expérimentée était avec le chariot, dehors, et quand elle a vu le plateau, elle a enlevé tout ce qui n’y avait rien à faire (des ordures) et l’a refilé au zozio en lui disant « vous avez des poubelles, pour ça ! ».

De plus en plus, je parle du loustic avec le personnel. Vers 10h, deux gonzesses arrivent pour faire les lits. Il partait faire sa gymnastique un peu après. Une me dit « tiens ! Vous n’êtes pas dans le même groupe pour les activités ? » J’ai répondu : « Ah non, déjà que je le vois tout le reste de la journée. » Elle me lance « Si vous saviez comment on vous comprend. »

Même le boss m’a un peu vidé son sac, dans la milite de ses devoirs, pour me montrer combien il me comprenait. D’ailleurs, hier matin, il m’a demandé si je voulais cesser prématurément la réadaptation. J’ai refusé en indiquant que ça me faisait du bien et tout ça et j’ai ajouté « malgré tout » en montrant la place de mon congénère qui était absent. Il m’a répondu des choses divers sur le type et a fini par « je vous félicite, vous êtes vraiment très gentil et patient, c’est vrai… ».

 

Hier soir, un peu avant 18 heures, une de ses sœurs passe pour lui apporter différentes affaires, notamment de quoi bouffer parce que l’hôpital lui interdit tout ! Je rigolais : déjà que la veille il s’était fait engueuler par le cardiologue car il avait fait bouffer n’importe quoi pendant sa perm…

Ils discutaient et le ton montait alors qu’ils parlaient des charges diverses que la fratrie devait payer. Par exemple, dans la maison de la mère, il a voulu laisser le téléphone alors que la maison est peu occupée et qu’il a un portable. La sœur expliquait qu’elle ne voulait plus payer. Lui a répondu qu’il faisait bien l’avance pour les impôts…

Finalement, ils ont décidé de sortir pour poursuivre la discussion ailleurs que devant moi.

Sur ces « entrefaites », l’infirmière arrive pour distribuer les médicaments du soir. Elle commence par lui… Puis vient me voir et dit : « vous savez quoi ? Il a de la bière dans son sac alors que ça lui est strictement interdit ! » Comme il était sorti précipitamment, avec sa sœur, il n’avait pas eu le temps de cacher le contenu des sacs…

Elle était scandalisée ! J’étais pliée de rire…

 

Comme je le disais à un gros pote, c’est difficile à raconter à l’écrit mais c’était vraiment très drôle.

A noter que c’est la semaine dernière qu’une première gonzesse m’a fait part de sa compassion devant ce que je devais supporter…

 

Le soir, il m’a proposé une bière sans alcool. Il a bon fond. J’ai refusé.

 

Si vous avez bien lu ce billet, vous aurez noté l’important : le toubib veut bien que je sorte mais a proposé de continuer le rythme normal. Bref, en permission demain soir et la quille en fin de semaine suivante !

4 commentaires:

  1. Donc tu sors vers le 18 si mon calendrier est correct, ça s'arrose . Et ton andouille de Coloc n'est vraiment pas apprécié par le personnel soignant.

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  2. Je ne suis PLUS gros, bordel de merde en branche !

    DG

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