Mon ancien coloc parlait souvent des diurétiques que lui
faisaient prendre les toubibs et s’excusait du fait d’aller aux toilettes
plusieurs fois par nuit. Je comprenais son problème car je me lève plusieurs
fois « pendant mon sommeil » pour vider le trop plein. C’est à cause
de la bière. Je peux enfiler sept ou huit pintes sans pisser mais, à partir du
moment où je commence, je n’arrête plus.
Cela étant, j’ignore totalement ce qu’il pouvait prendre
comme médicament mais, pour ma part, ma fréquentation de l’hôpital n’a rien
changé à ma fréquence d’urinationnage… Ce con n’a jamais réussi à comprendre que
nous n’avions pas la même maladie (et surtout que mon cœur allait très bien) et
donc, par exemple, que je n’avais pas besoin d’un régime sans sel…
Toujours est-il que j’ai repris le travail lundi, en
télétravail. Ma première visite au bureau était mardi. Par miracle, et je l’ai
raconté dans Facebook, j’ai pensé à prendre mes bretelles. C’est indispensable
pour aller à la cantine : quand je porte le plateau, je n’ai aucune main
disponible pour tenir mon pantalon. En fait, ça fait quatre mois que je me
promenais sans dispositif particulier pour empêcher mon futal de choir (mes
bretelles ont rendu l’âme peu de temps avant mon dernier départ pour la
Bretagne et j’avais toujours eu la flemme de déballer les neuves).
Toujours est-il que, ainsi sécurisé, j’ai pu affronter de
nouveau la vraie vie.
En revanche, pendant tout l’été, j’ai pris une mauvaise
habitude : celle de ne plus ouvrir ma braguette pour aller aux toilettes
mais de faire passer le machin par-dessus le pantalon, tant il était facile de
baisser un petit peu ce dernier.
Vous me suivez ? Je ne vais pas vous montrer une photo,
non plus !
Ma journée de mardi s’est bien passée. Mais il a fallu que
je tire fort pour permettre au truc de passer sur la « ceinture » vu
que j’avais oublié la technique ancestrale du baissage de fermeture éclair.
Hier après-midi, par contre, ça a été plus compliqué… J’avais
une réunion et je me suis retenu. Par contre, j’étais pressé (nous étions la
veille d’un week-end prolongé et je tenais à prendre mon taxi de bonne heure
pour ne pas arriver à 19 heures à la maison). A la fin de celle-ci, j’avais
deux ou trois bricoles à faire mais mon envie est devenue de plus en plus pressante.
Les toilettes sont proches de la sortie mais assez loin de mon bureau. J’ai
remballé rapidement mon PC et j’ai couru.
Pour arriver trop tard. J’ai commencé la vidange avant de
commencer le déshabillage de rigueur. Pas beaucoup. Quelques secondes. Mais ça suffit
à tacher le falsard.
En attendant le taxi, j’ai réussi à cacher l’endroit souillé
en positionnant devant ma pochette d’ordinateur. Les passants m’ont probablement
pris pour une espèce de taré. Finalement, j’ai pu partir et oublier l’incident.
Hé ho ! Je sais que c’est dégueulasse de raconter ça
dans un blog mais ne me dites pas que ce genre de bricole ne vous ai jamais
arrivée ! Genre la dernière goute mal essuyée alors que vous avez un
pantalon beige ? Ou le pet foireux qui vous oblige à prendre des mesures d’urgence ?
Ou l’éternuement idiot qui déclenche des sécrétions nasales et votre mouchoir
qui reste introuvable ?
Le soir, à la fermeture du bistro, nous discutions avec le
jeune serveur et Odette. Nous étions les derniers clients à part un petit
groupe, en salle, qui avait « réservé jusqu’à 22h30 ». On parlait de
choses et d’autres. A un moment, je me suis foutu de la gueule de sa coiffure
et lui ai demandé si c’était pour simplifier les shampoings qu’il s’était rasé la
nuque. Il m’a alors dit, pour rigoler, que je ne me lavais jamais et nous avons
continué à nous chambrer pendant quelques minutes.
A un moment, il me dit « tu pues ».
C’est alors que je me suis rendu compte qu’il n’avait pas
entièrement tort. Mon pantalon avait séché mais je ne l’avais pas encore changé,
pris dans ma routine à boire des pintes en descendant du taxi.