Me voila avec une coronaire qui ne débite pas assez et je
vais finir par me retrouver avec un stent comme la première andouille normande
venue. Enfin, je n’en sais rien. J’extrapole les résultats d’une journée à l’hôpital
de jour au service cardiologie de Cochin qui a débouché sur le fait que je
serai bientôt convoqué pour une coronarographie.
On va voir le bon côté des choses : si le tuyau qui
apporte du sang avec de l’oxygène au palpitant chie dans la colle, cela
explique mes problèmes d’essoufflements avec les éponges qui partent en
vrille.
L’inefficacité de ma coronaire peut avoir plusieurs sources :
un écrasement plus ou moins naturel, l’entassement d’un mesquin cholestérol et,
plus probablement à mon sens, des thrombus sournois liés à mon SAPL, mon syndrome
des anticorps antiphospholipides ou mon syndrome antiphospholipide, qui, selon
wikipédia est : « un état de
thrombophilie (tendance accrue du sang à former des caillots) acquise à la
suite de l’action d’anticorps auto-immuns qui circulent dans le plasma sanguin
et se lient aux phospholipides de la membrane cellulaire des plaquettes ou des
vaisseaux sanguins provoquant des caillots, responsables des symptômes en
perturbant la circulation sanguine. »
Bref, c’est le bazar qui a fait que des caillots s’étaient
formés dans mon aorte montante à deux occasions ce qui m’a valu deux opérations
à trois ans d’intervalle avec ouverture de la cage et arrêt du palpitant. Il
aurait ainsi un impact, aussi, sur mes coronaires.
Si j’en crois internet, le principal risque est que je fasse
une fausse couche.
C’est jeudi que les toubibs ont vu ça vu que j’étais convoqué
à l’hosto pour des examens, convocation qui ne fait pas suite à ma récente hospitalisation
ni même à la découverte du thrombus qui l’a provoquée. Ca s’était passé en
juillet. Mon pneumologue cherchant l’origine de mes problèmes de poumon (à l’époque,
une infection à droite), m’avait envoyé en urgence faire une échographie par un
copain à lui, cardiologue, vu qu’il soupçonnait mon cœur d’être à l’origine de
mes maux.
Le lascar avait trouvé mon cœur en étonnamment bonne santé
pour un gugusse de mon gabarit. Il avait alors suggéré que je fasse des examens
poussés sur les artères et autres durits qui jonchent mon corps délicat. D’où
ma convocation pour jeudi…
Je me pointe donc à l’heure indiquée et la préposée m’annonce
le programme du jour : électrocardiogramme, IRM, échographie, bilan avec
le cardiologue puis scanner. Je lui fais remarquer que c’était étrange d’avoir
le bilan avant le dernier examen…
L’aimable infirmière me fait donc l’électrocardiogramme puis
m’envoie à l’IRM à 10h. Je ne sais pas si vous avez déjà fait des IRM mais c’est
assez pénible de se retrouver dans un tube pour une période de 15 à 30 minutes.
Vous perdez vos repères et ne savez pas du tout combien de temps il reste. Pour
ma part, je compte les secondes mais, avec les IRM cardiaques, c’est très
difficile : la machine vous demande sans cesse d’arrêter de respirer (forcément,
il faut que les images soient prises avec un cœur qui ne remue pas trop) de
trois à dix ou douze secondes et nous ne savez plus ou vous en êtes. D’un autre
côté, ça occupe.
J’étais de retour à 11h10 dans « ma » chambre de l’hôpital
de jour, que je partageais avec trois autres imbéciles piégés et j’apprends que
mon échographie serait à 15h40, finalement. L’interne passe et me pose un tas
de question (devant mes colocataires du jour, j’ai trouvé ça très limite). A 12h30,
ils finissent par nous apporter le repas (une espèce de paëlla : le riz
était assez bon mais le poulet franchement immonde, comme s’il avait été
bouilli). A 14h, ils m’envoient au scanner dans un bâtiment à 300 mètres :
il a fallu que j’affronte la tempête de neige. J’étais de retour dans la
chambre une bonne demi-heure plus tard.
A 15h40, heure prévue pour l’échographie, l’interne se
pointe avec ma pochette de sortie et me présente un bilan des résultats, ma
nouvelle ordonnance et la nécessité que je revienne pour une coronarographie (le
tout toujours devant mes voisins de chambrée alors que c’est confidentiel.
Pourquoi pas en faire un billet de blog, non plus ?). Je lui fais remarquer
que je n’ai pas passer l’échographie prévue. Elle va vérifier les plannings et confirme
que j’aurais dû le faire. Une infirmière vient et m’envoie à l’examen. A l’accueil
du service, on m’engueule parce que je suis en retard (comme si j’y étais pour
quelque chose) et on refuse de me prendre sous prétexte que les médecins sont
partis.
Je reviens dans le service. Et j’attends. J’attends. J’attends.
L’interne finit par se pointer à 18h50 (elle ne doit pas
savoir que ça perturbait mes horaires de bistro) pour me remettre la pochette
de sortie qu’elle m’avait déjà présentée à 15h40.
J’étais furieux.
La bonne nouvelle de la journée est qu'on a sans doute trouvé l'origine de mes problèmes de poumons, que l'on soupçonnait d'ailleurs déjà. Mon foutu SAPL. Quand je pense que mon cancer n'avait servi à rien...