22 décembre 2024

L'andouille chaton, les gens et moi

 


Ce chaton est une machine à bouffer et à chier ! Il a débarqué dans mon garage jeudi. J’ai commencé à le nourrir (puis à le laisser entrer dans la maison) vendredi matin. Il a déjà bouffé un steak haché et trois petites boites d’une espèce de pâté gluant… En 48 heures… J’ai calculé, c’est comme si je bouffais 30 kg de viande par jour.

Pour ce qui concerne ses besoins naturels d’évacuation de ces victuailles, il a été un peu malade au début. Je suppose qu’il avait le système digestif détraqué par un jeune de plusieurs jours, des vers et du lait que je lui ai servi avant d’apprendre que c’était mauvais pour les chats. Depuis hier, il fait des crottes bien solides, assez grosse (la moitié des miennes alors qu’il fait sans doute moins d’un deux-centièmes de mon poids !) selon un rituel bien établi.

Il rentre dans la litière « de voyage » en poussant la porte. Il y reste quelques temps. Il a un peu de mal à ouvrir la porte au retour (ou alors il joue avec !) et fonce dans la cuisine pour chier sur le lino à un endroit que je ne peux pas voir. Il y pisse aussi, d’ailleurs, puis revient bouffer puis passer un peu de temps avec papa c’est moi avant de se coucher, soit entre mes jambes, soit au milieu d’une pièce, soit sur une chaise où il est à l’abris (par exemple, avec celles de la cuisine, il est un peu caché par la toile cirée).

Cela m’a un peu surpris, cette manie de se coucher dans des endroits incongrus car, au début, il se mettait sur des machins que l’on pourrait juger plus confortable comme mon ventre ou les nombreux coussins issus de manies de ma mère. Je me demande d’ailleurs si ma propre bedaine ne vient pas de ses manies : me faire beaucoup à manger (ce qui, en me donnant soif, me donne envie de boire énormément de bière).

 


Je dois avouer que j’étais très soulagé quand « la dame » m’a appelé pour me dire qu’elle avait trouvé une association spécialisée qui acceptait de recueillir l’andouille. C’est amusant de constater le nombre de gens qui ont pour principal loisir, voire de travail, de s’occuper des chats recueillis à droite ou à gauche. « La dame », par exemple, m’avait envoyé un message privé, dans Facebook, quelques grosses minutes après que j’y ai publié un message disant qu’un chaton m’avait adopté. Elle est venue à la maison un peu après avec une espèce de machin pour lire les puces des chats (pas celles qui grattent, celles qui sont glissées sous la peau avec des machins électroniques de même type de ceux qui nous équiperont dans les prochaines années – ça fait peur mais c’est bien pratique).

Elle m’avait apporté à manger dès sa visite puis était allé acheter des machins contre les vers et les puces (les vraies) et avait eu du mal à accepter que je la rembourse un peu. Hier, elle m’a dit que l’association était à une quarantaine de kilomètres et qu’elle n’avait pas assez d’essence pour apporter l’andouille. J’ai évidemment proposé de prendre les frais à ma charge et elle était surpris.

Le manque d’oseille des gens qui s’occupent des chats ne me surprend pas. J’en connais plusieurs près de chez moi dont ma copine Odette qui héberge un tas de bestioles (pas des puces…). D’ailleurs, elle m’a fait découvrir les associations et tout ça. Je m’amuse donc, dans Facebook, quand je vois des gens qui me donnent des conseils pour trouver des associations.

D’ailleurs, ils me donnent aussi des conseils pour l’utilisation des réseaux sociaux ce qui est franchement amusant.

 


Si je suis soulagé, ce n’est pas parce que cela m’énerve de laver les déjections (un coup de pelle puis d’eau de javel et c’est bouclé, ce n’est pas comme si l’andouille se soulageait sur les fauteuils). C’est pour deux autres raisons : d’une part, je n’ai pas les moyens d’avoir un chat compte tenu que je suis absent très souvent et, d’autre part, je n’ai pas du tout envie d’avoir à gérer le volet « administratif » (passage chez le vétérinaire pour les formalités) et les contraintes divers (comme… le passage chez le vétérinaire pour soigner les potentielles maladies).

Je vais même vous dire mais ne le répétez pas : ça m’arrange bien qu’il se soulage sur le lino, c’est moins chiant à nettoyer que la litière. Je vous le dit pour que vous compreniez à quel point je ne supporte pas certaines contraintes.

 

Les gens, dans Facebook, m’ont donné des conseils. Ils ont par exemple déclaré que je pouvais trimbaler le chat dans le train ! Tu parles ! J’ai déjà une valise avec un machin contre l’apnée du sommeil et un ordinateur portable professionnel. Je peux difficilement en trimbaler plus d’autant qu’il n’y a pas que le train mais aussi le métro (ou le taxi) et le car des Saint Brieuc à Loudéac. Si je voyage souvent, c’est surtout parce que j’arrive à voyager sans contrainte. Avant d’avoir ce machin contre l’apnée, je voyais d’ailleurs sans bagage, à ma sacoche pour l’ordinateur.

Ca me rappelle quand je parlais beaucoup de chauffage, il y a huit ou neuf mois. Les copains me prodiguaient des conseils alors que je ne voulais que des avis. La nuance est riche… Quand ils cherchent à donner des conseils, les gens ne cherchent pas à se mettre à la place du destinataire ou à comprendre ses contraintes.

Par exemple, je disais que je ne pouvais pas aller chez le vétérinaire parce que je n’ai pas de voiture (sans compter que ça me gonfle, voir ci-dessus) et les andouilles dotées d’un clavier me répondaient qu’il fallait que je prenne une boite pour le transport.

Je ne suis pas avare de conseils ! En quelques jours, on m’a appris qu’il ne fallait pas donner de lait aux chats, qu’il fallait qu’ils aient toujours de l’eau à disposition, qu’on devait donner des croquettes et des pâtés gluants (ou glauques…), que les chats sont parfois surprenants dans leurs comportements (comme le « mien » qui préfère s’allonger sur le sol de la cuisine pour faire la sieste ou, quand je suis assis, se coucher entre mes pieds alors qu’il semblerait bien plus agréable, pour lui, de se mettre sur mon fauteuil.

 


On voit beaucoup de gens, dans les réseaux sociaux, qui parlent de leurs bestioles moustachues et on connait donc tous les machins amusants qu’ils peuvent faire. De fait, je ne suis pas surpris que l’andouille dorme sur le lino… mais j’ai du mal à comprendre. La nuance est riche, disais-je.

Ceux qui parlent de chat ont souvent des chats. Ce qui est logique et absolument pas blâmable mais ils n’arrivent visiblement pas à se mettre dans le ciboulot que tout le monde ne souhaite pas un chat ! Il n’y a pas que les contraintes que j’évoquais vaguement : ça fait quarante ans (et six mois, pour être précis) que j’ai quitté le domicile familial et j’ai toujours vécu seul. Je ne veux absolument pas avoir d’obligation provoquée par un individu hautain à quatre pattes.

Si j’ai dit que je prendrai sans doute un chien quand je serai à la retraite c’est, d’une part, parce que j’aurai une voiture pour promener pépère et surtout, d’autre part, pour moi, pour me donner un prétexte pour marcher et me promener, pour aller au bistro à pied, par exemple !

 


Ainsi, plusieurs personnes ont dit que j’allais m’attacher à l’andouille. Ils se trompent (assez lourdement d’ailleurs vu qu’ils oublient ma vie privée). J’aime bien cet animal comme tous ceux que je côtoie et c’est un plaisir pour moi de les chouchouter mais je ne risque absolument pas de m’attacher (du moins au-delà du raisonnable : je suppose que si je garde un chien pendant dix ans, j’aurais du mal à supporter sa disparition…).

Lundi, il ne sera plus là. Mardi matin, je rangerai tous les machins qui trainent : la couverture (qui ne sert à rien), la litière, les gamelles… car je veux que la maison retrouve son état pour le passage de la femme de ménage. Point barre !

A propos de cette dernière, beaucoup m’ont dit que je pourrais lui demander de nourrir le chat pendant mes absences. Outre le fait que je ne conçois pas de laisser un animal seul dans une maison plus de 24 ou 48 heures, je rappelle que ma femme de ménage n’est pas une esclave et je n’ai pas à lui imposer certaines corvées. Par rapport à ce que lui avait dit ma mère, je ne lui ai demandé qu’une seule chose : arroser les plantes (ce qui ne m’empêche pas de lui faire des remarques quand elle n’a pas fait correctement son boulot).

C’est un peu fou de voir à quel point les gens considère que tout le monde est missionné pour s’occuper de leurs animaux. C’est presque pire que ceux qui amènent leurs rejetons au restaurant en se disant que les autres clients peuvent les supporter vu qu’ils le font eux-mêmes.

Ce n’est pas lié au fait que je pourrais ne pas aimer les animaux. J’adore, par exemple, quand ma sœur vient avec son chat ou mon frère avec son espèce de chien fou furieux. J’ai toujours accepté, avec plaisir, de garder les chiens (que je connais) de mes proches par exemple pendant des vacances et, si je refuse pour les chats, c’est que « je ne sais pas y faire » (il y a toujours eu des chiens chez mes parents mais un seul chat, qui a duré deux ans).

 


Au moins ces trois jours de possession d’un chat m’auront permis de mener une étude sociologique.

Si ça me soulage d’avoir trouvé des professionnels amateurs pour le prendre rapidement, c’est surtout parce que je rentre à Paris le 4 janvier et que j’aurais été obligé de foutre l’andouille dehors, ce qui m’aurait évidemment attristé.

Comprenne qui peut. Ou qui veut, plutôt.



Passez de bonnes fêtes.

Ca me fait penser qu'il faut que je m'occupe du copain qui veut absolument me trouver un réveillon et ne comprend pas que je veuille rester seul plutôt que de me saouler la gueule avec des ânes.

Ma vie privée, quoi...

2 commentaires:

  1. J'ai connu pas mal de chats dans ma vie, mais jamais aucun qui laissait sa litière propre pour aller chier plus loin. Félicitations : vous êtes tombé sur une perle rare !

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  2. L’eau de javel ? j’en ai fait l’expérience avec un chat : il adorait ça et revenait faire ses besoins par dessus. Confirmation du veterinaire : ne pas nettoyer avec la javel.

    Après je n’ai eu qu’un chat dans ma vie. Depuis 30 ans je suis accompagnée de berger allemand, labrador et golden retriever qui m’ont fait plus marrer qu’ une armée d’humoristes, ils nageaient avec moi, faisaient de la marche, suivaient nos vélos etc.
    Hélène

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