Par le plus grand des hasards (nous avons changé de boites
plusieurs fois tous les deux), je bosse maintenant en relation (distante) avec
un ancien collègue. J’avais 27 ans et lui 25 (j’avais commencé à travailler à
21 et lui en était à son premier poste donc la différence d’expérience était
importante alors, que 30 ans plus tard, ça parait dérisoire).
Il n’arrête de ponctuer les réunions (celles en petit
comité, du moins) d’anecdotes à mon sujet, pour cette période ! Je suis
ainsi décrit comme un type désinvolte, plaisantant tout le temps mais très bon
et très rapide pour le boulot.
Ce qui fait toujours plaisir à entendre. Sauf pour mes
chevilles.
Trente ans après, je n’ai pas trop changé. Côté technique, j’ai
perdu des compétences et de la réactivité face aux petits jeunes. Mais il y a
le reste… Et comme disais mon frère, récemment, à 60 ans, ça commence à casser
les burnes de jouer au geek.
Je plaisante toujours autant mais mes vannes ne sont plus
réservées à un cercle restreint ce qui provoque parfois des réactions crispées
de la part « d’auditeurs » qui se prennent au sérieux.
Enfin, je crois que ma désinvolture s’est transformée en une
espèce de je-m’en-foutisme (ce qui n’est pas très grave : je suis payé
pour faire un boulot et j’essaie de le faire au mieux. Disons que, quand un
truc ne va pas, je fais tout pour « rétablir » mais, au fond, je m’en
fous et peut déconner avec les pires calamités qui peuvent nous arriver).
A part ça, en discutant avec des collègues, hier, je me suis
rendu compte que je bossais depuis plus de 20 ans (21 et deux mois, je crois)
avec la même cheffe (et à proximité de deux autres collègues), ce qui ne m’était
évidemment jamais arrivé vu que ça fait plus de la moitié de ma carrière !
Je pense qu’on arrive très bien, à ce stade, à juger les
qualités et les défauts de l’autre… D’ailleurs, si elle me garde avec elle, c’est
bien parce que je lui suis utile même si elle est exaspérée par mes jeux de mot
et la désinvolture dont je parlais. Je ne peux évidemment pas parler de ses
qualités et défauts ici mais je crois, par exemple, que sa pensé est adaptée à
mes conneries. Par exemple, quand elle me donne un nouveau boulot à faire, je
réponds généralement quelque chose comme « mais on s’en fout et ils nous
font chier »… Mais elle sait très bien que je vais retrousser les manches
immédiatement.
Il n’y a pas de mal à dire du bien de soi…
Es-tu vraiment toujours énervé quand tu écris un billet "politique" ?
RépondreSupprimerC’est une façon de parler. Disons que quand je lis ou entends une connerie ça peut n’énerver et me donner une idée de billet mais au moment de la rédaction je ne le suis plus.
SupprimerNe pas prendre fait et cause pour son boulot, ne pas le considérer comme une "croisade" de chaque instant, comme une mission sacrée, tout cela n'empêche pas de le faire le mieux possible : c'est ce que beaucoup de gens semblent avoir du mal à comprendre.
RépondreSupprimerPensez-vous que, quand j'étais à "France Dimanche", je considérais les conneries qu'on attendaient de moi comme importantes et mon rôle comme primordial ? Cela ne m'empêchait pas de rendre des "papiers" aussi bons qu'il m'était possible de les écrire.
On est d’accord mais on est très peu ainsi… L’autre jour, on avait une réunion pour prendre en compte les évolutions de la réglementation pour 2025. Tout le monde était vachement sérieux et j’étais le seul à déconner - ce qui n’est pas facile sur un tel sujet. Évidemment tout le monde s’en fout ce qui n’empêchera pas nos systèmes d’être prêts à temps. Ainsi ce qui m’étonne c’est la part des collègues qui font semblant de s’intéresser au sujet « sérieusement » et pas simplement parce que c’est une obligation « légale ».
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