J’aime bien ma vie. Je la partage entre Loudéac et le Kremlin-Bicêtre.
J’aime bien ces deux patelins mais la maison de Loudéac fait 132m2, sans
compter les dépendances et mon appart de Bicêtre 48… Je dois avouer que je
vendrais bien l’appart si je n’étais pas obligé de revenir à Paname pour le
travail. J’essaie d’alterner : dix jours dans un coin, dix dans l’autre
(souvent, je suis coincé à Paris à cause de conneries, la dernière fois c’était
à cause du vol d’un ordinateur portable au bistro, ce qui m’empêchait de faire
du télétravail donc de retourner au bled ; la fois précédente c’était la médecine
du travail qui m’avait convoqué ce qui était bien normal vu que mon précédent
séjour prolongé à Paris était à cause d’une hospitalisation).
Tout cela me « pousse » à prendre souvent le train
mais, avec ces changements de programme successif, je me mélange les pinceaux.
Aujourd’hui, je me pointe à la gare de Rennes et le préposé à l’ouverture des
portillons pour l’accès aux quais (ces ânes font des portillons mais ajoutent
des locdus pour s’en occuper) m’a signalé que ma réservation n’était pas pour
aujourd’hui, premier février, mais pour le premier mars. Par chance, il y avait
encore des places de libres dans le TGV et j’ai pu faire un changement de billet.
Le plus drôle, dans cette histoire, c’est que la SNCF va me
rembourser près de 40 euros. En fait c’est scandaleux. Le billet que j’avais
réservé six semaines à l’avance coûte deux fois plus que celui que j’ai pris
vingt minutes avant le départ… C’est scandaleux uniquement parce que la SNCF
est un service public et ferait mieux d’optimiser les prix pour les pue-la-sueur
(une boite privée pourrait bien avoir le
droit de faire des grosses promotions pour optimiser le remplissage des rames
mais ayons une pensée émue pour les pauvres qui sont obligés de faire les
achats à la dernière minutes pour économiser du pognon et ne peuvent donc pas
avoir une planification fiable de leurs voyages).
Ca fait presque 40 ans que je multiplie les trajets entre la
Bretagne et la région Parisienne. Pendant des années, j’ai voyagé avec ma voiture,
j’ai choisi, un jour, de prendre le train de préférence, ensuite, j’ai recommencé
la voiture puis j’ai arrêté de prendre la mienne et j’ai préféré la location. Ces
changements ont différentes explications, la fatigue, l’humeur, la possibilité
de prendre des congés, l’organisation des transports en car en Bretagne, la proximité
de mon bureau avec l’appartement…
Chaque période a duré cinq ou dix ans mais, cela dit, ça
fait maintenant 10 ou 15 ans que je préfère le train. Quand le télétravail est « arrivé »
(vers 2017), il me fallait déclare à la boite un lieu de travail répondant aux
normes diverses et assuré, j’ai choisi d’aller chez ma mère, pour des week-ends
de trois jour, voyageant le jeudi et bossant le vendredi.
Plus tard, on a eu le confinement. Au début, j’étais dans l’appartement
mais, au bout de deux mois, je ne supportais plus. J’ai commencé à faire de
longues périodes à la maison. C’était très bien pour ma mère, j’étais souvent
près d’elle. Ensuite, j’ai eu ma maladie aux poumons et ma boite ne voulait
plus que je prenne le métro. Je suis donc resté plus longtemps à Loudéac et, de
fil en aiguille, j’ai fini avec le rythme actuel : dans la mesure du
possible, un changement de résidence tous les dix jours. Ca me permettait d’aller
les lundis et mardis au bureau, deux semaines de suite, et de sécher les deux
jours de « bureau obligatoire » une semaine (toutes les trois, donc,
si vous avez suivi).
Puis ma mère est morte ce qui ne change rien d’autant que j’ai
fini par devenir propriétaire de la maison.
Dans cette période, j’ai pris l’habitude de faire les « allers »
(de Paris à Saint Brieuc puis en car à Loudéac) les mercredis et jeudis et de
revenir à Paris les samedis. Tout un tas de raison ! Mon dernier
changement d’habitude est assez récent : je ne change plus à Saint-Brieuc
mais à Rennes. Le trajet dure un peu plus longtemps mais, en passant par
Saint-Brieuc, je loupais souvent la correspondance et devait prendre le car
suivant ce qui, en fin de compte, augmentais la moyenne des temps de trajet…
Je m’égare (Montparnasse, bien sûr !).
La mort de ma mère a eu une conséquence : il a fallu
que je commence à payer les factures pour les deux « résidences » et, bien
que faisant partie du « dernier décile » (voire de sa deuxième
moitié), ça a mis à mal mes finances… Je n’allais pas arrêter de dépenser une
fortune au bistro ou aller au boulot avec les salauds de pauvres qui puent dans
le métro et arrêter le taxi. Ma première mesure d’économie a été de couper le
chauffage à Bicêtre pendant mes absences prolongées. C’est de la pure connerie,
les économies sont dérisoires dans l’immensité de mon budget… Disons que c’est
psychologique.
Par ailleurs, une des raisons qui m’ont poussé à faire le trajet
« retour » le samedi après-midi est que je pouvais ainsi aller au
bistro le samedi soir (ça aurait pu être le dimanche mais j’aime bien glander
un peu dans l’appartement sans compter que je n’aime pas trop picoler fort la
veille des lundis au bureau : il faut que je parte de la maison vers 7h ;
si je pars une heure plus tard, je perds une bonne demi-heure dans les
transports). Avec mes horaires actuels, je quitte Loudéac à 13h35 ce qui me va
très bien. Partir plus tôt fait que je suis à la bourre pour le déjeuner et la
vaisselle. J’arrive à Paris un après 17h (c’est pas mal, non ? Trois
heures et demie de trajet donc une correspondance avec de la marge…). Ca me
pousse à Bicêtre vers 17h30. Donc à l’Amandine. Et à la Comète vers 20h. Donc à
la maison vers 22h.
Et bien, PUTAIN DE BORDEL, j’en ai un peu marre d’arriver
dans un appartement non chauffé. Ca caille drôlement. La solution idéale serait
que je puisse prendre une cuite entre 17h30 et 22h mais avec mon niveau de résistance,
je ne peux pas.