J’ai failli rentrer dans une colère noire en entrant à la
cantine, ce midi, et en voyant qu’il y avait du poulet au menu. Ce n’est pas
que je n’aime pas le poulet, c’est qu’on en mange bien trop souvent,
généralement de qualité médiocre, avec la peau qu’on n’arrive plus à
différencier du gras, les os qui se cassent dès qu’on essaie de couper un beau morceau,
d’une fadeur pire que des fesses pales et maigres. Où sont les poulets rôtis de
nos enfances, que l’on mangeait avec des bonnes frites les dimanche midi ?
Ou les poulets basquaise préparés avec amour par des parents aimants ?
Je ne dis pas qu’on ne trouve pas de bons poulets dans les
marchés et les magasins divers aimablement mis à notre disposition par des
commerçants vénaux mais, tout d’abord, qu’il faut chercher de plus en plus. La
ménagère attentionnée ne doit pas oublier, non plus, qu’on se retrouve obligés
d’en manger de médiocres à la cantine et, surtout au restaurant, y compris
quand ils se glissent insidieusement dans des plats tels que des paellas et des
couscous, sans compter les ignoble pilons qui sont maintenant sortis des KFC
pour déboucher dans nos assiettes de tous les jours parce qu’un intendant quelconque
s’est imaginé qu’on aimait cela ou, pire, quand il a décidé de nous le servir haché
sous la forme d’un « kitchen burger » !
Toute colère mise à part, et même si le fait que je trouve
beaucoup de poulet sous mes mâchoires en écumants les réfectoires et les
bistros de banlieue, on apprend dans la
presse que « la volaille est devenue la
viande la plus consommée en 2024 en France. » « Les
Français adorent le poulet, au point que la volaille est devenue la viande la
plus consommée en 2024 en France. » Lire une confirmation dans le
journal n’est pas inutile mais cela confirme surtout le sentiment que j’avais,
même si la méchanceté ne me fait jamais taire : mes concitoyens sont des
idiots qui mangent n’importe quoi, ce qui poussent les restaurateurs de tous
types a foutre ces ignobles volatiles dans nos assiettes plusieurs fois par
semaine, généralement sous les formes insensées dont j’ai déjà parlé (je n’ai
rien contre le poulet dans la paella ou le couscous mais admettez qu’on en
trouve rarement de bon ce qui me pousse à ne jamais commander de tels plats
avec des morceaux de ces canards de seconde zone).
Notez qu’il m’arrive d’acheter du poulet pour ma propre
consommation mais uniquement sous la forme de « blancs » et que je
prends soin de les cuisiner avec des machins qui ont du goût comme des épices
exotiques sans en brider la quantité. D’ailleurs, quand mes aïeux proches me
préparaient du poulet rôti (je ne vais pas en acheter pour moi tout seul), il
lui collait du romarin et du beurre dans le cul, et hop ! Maintenant, on
ne trouve plus une recette de poulet rôti sans un maximum d’épice, un malaxage
en bon et due forme dans la moutarde ou j’en passe.
On apprend par ailleurs dans l’article que je cite que la France
ne produit pas assez de poulet voire en importe plus de la moitié de sa
consommation ce qui est mauvais pour nos paysans et notre balance commerciale.
En outre, sans vouloir vexer ceux qui font des efforts pour élever des bonnes
volailles, la plupart de notre production est industrielle, dans des conditions
d’élevage ignobles pour ces pauvres bestioles. Voir ces usines à bouffe ne
donne pas envie de manger alors que des mignons agneaux de quelques semaines,
en route pour l’abattage donnent envie !
Je ne voudrais pas dénoncer qui que ce soit, mais je me
demande si cet engouement pour les poulets ne vient pas d’un recul d’une autre
viande blanche, le porc, qui est quand même meilleur (même si on ne peut
pas dire si on préfère notre père ou notre mère) mais refusé par quelques
populations participant au grand remplacement (par exemple). De fait, dans les
cantines ou les restaurants, on trouve de moins en moins de bons morceaux de cochon
« simples » comme des rôtis, de la longe, de l’échine, voire de simples
jambons comme nous cuisinions dans nos cuisines rurales et que tous les
imbéciles mangent maintenant de la choucroute comme un plat exotique !
A la décharge du poulet, dans un moment d’égarement, quitte
à le comparer abusivement au port, sachez, mesdames, messieurs, qu’on en fait
de très bonnes rillettes. Mais ce n’est pas la question. On ne va pas tout de
même pas manger des rillettes de poulet en plat du jour au restaurant
interentreprises ! Je disais ça uniquement pour prouver mon objectivité.
Bah ! Continuez à acheter du poulet en prétextant que vous, vous en acheter du bon, du de Bresse, du label rouge, du d’un commissariat du seizième arrondissement : vous ne me convaincrez pas. Ma hantise est le poulet qu’on me pousse à manger quand je n’ai pas envie. Il y en a bien trop souvent.
Y a plus qu'à se faire végane et à ne plus bouffer que des navets élevés sous la mère...
RépondreSupprimerOn ne va pas se faire un mauvais film avec un navet, tout de même.
SupprimerMoi je disais mon Luc, mais je suis puriste. A tel point que je l'avais traduit avant google trad : and my ass it is chicken ? 😉
RépondreSupprimerAh mais je parle pas anglais !
SupprimerY’a aussi une réalité : la bonne viande est de plus en plus chère. Les cantines d’entreprise ont des budgets limités (le patron veut bien te nourrir mais faudrait pas trop que ça lui coûte ) et les restaurants, s’ils veulent attirer les titulaires de tickets resto doivent garder des prix relativement attractifs… un pavé de bœuf à 25 balles tous les midis ça passe pas dans tous les budgets, loin de là. Le poulet ça se nourrit avec des graines donc c’est moins cher (quoique parfois certains Label Rouge abusent sur les prix aussi), et ça reste plus populaire que le porc (que je redécouvre depuis que je crèche en Bretagne… heureusement qu’ils savent ce qui est bon dans le coin 😁).
RépondreSupprimerMais oui quitte à servir du poulet à toutes les sauces ils pourraient au moins faire l’effort de bien le cuisiner.
Rassure toi. Je sais pourquoi ça se vend. Et pourquoi j’en achète. Il n’empêche que je n’achète du blanc qui sera bon pour la sauce. Qu’elle soit traditionnelle (crème et champignon) soit « exotique ».
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