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24 février 2025

Et mon uc, c'est du poulet ?



J’ai failli rentrer dans une colère noire en entrant à la cantine, ce midi, et en voyant qu’il y avait du poulet au menu. Ce n’est pas que je n’aime pas le poulet, c’est qu’on en mange bien trop souvent, généralement de qualité médiocre, avec la peau qu’on n’arrive plus à différencier du gras, les os qui se cassent dès qu’on essaie de couper un beau morceau, d’une fadeur pire que des fesses pales et maigres. Où sont les poulets rôtis de nos enfances, que l’on mangeait avec des bonnes frites les dimanche midi ? Ou les poulets basquaise préparés avec amour par des parents aimants ?

Je ne dis pas qu’on ne trouve pas de bons poulets dans les marchés et les magasins divers aimablement mis à notre disposition par des commerçants vénaux mais, tout d’abord, qu’il faut chercher de plus en plus. La ménagère attentionnée ne doit pas oublier, non plus, qu’on se retrouve obligés d’en manger de médiocres à la cantine et, surtout au restaurant, y compris quand ils se glissent insidieusement dans des plats tels que des paellas et des couscous, sans compter les ignoble pilons qui sont maintenant sortis des KFC pour déboucher dans nos assiettes de tous les jours parce qu’un intendant quelconque s’est imaginé qu’on aimait cela ou, pire, quand il a décidé de nous le servir haché sous la forme d’un « kitchen burger » !

 


Toute colère mise à part, et même si le fait que je trouve beaucoup de poulet sous mes mâchoires en écumants les réfectoires et les bistros de banlieue, on apprend dans la presse que « la volaille est devenue la viande la plus consommée en 2024 en France. »  « Les Français adorent le poulet, au point que la volaille est devenue la viande la plus consommée en 2024 en France. » Lire une confirmation dans le journal n’est pas inutile mais cela confirme surtout le sentiment que j’avais, même si la méchanceté ne me fait jamais taire : mes concitoyens sont des idiots qui mangent n’importe quoi, ce qui poussent les restaurateurs de tous types a foutre ces ignobles volatiles dans nos assiettes plusieurs fois par semaine, généralement sous les formes insensées dont j’ai déjà parlé (je n’ai rien contre le poulet dans la paella ou le couscous mais admettez qu’on en trouve rarement de bon ce qui me pousse à ne jamais commander de tels plats avec des morceaux de ces canards de seconde zone).

Notez qu’il m’arrive d’acheter du poulet pour ma propre consommation mais uniquement sous la forme de « blancs » et que je prends soin de les cuisiner avec des machins qui ont du goût comme des épices exotiques sans en brider la quantité. D’ailleurs, quand mes aïeux proches me préparaient du poulet rôti (je ne vais pas en acheter pour moi tout seul), il lui collait du romarin et du beurre dans le cul, et hop ! Maintenant, on ne trouve plus une recette de poulet rôti sans un maximum d’épice, un malaxage en bon et due forme dans la moutarde ou j’en passe.

 

 


On apprend par ailleurs dans l’article que je cite que la France ne produit pas assez de poulet voire en importe plus de la moitié de sa consommation ce qui est mauvais pour nos paysans et notre balance commerciale. En outre, sans vouloir vexer ceux qui font des efforts pour élever des bonnes volailles, la plupart de notre production est industrielle, dans des conditions d’élevage ignobles pour ces pauvres bestioles. Voir ces usines à bouffe ne donne pas envie de manger alors que des mignons agneaux de quelques semaines, en route pour l’abattage donnent envie !

Je ne voudrais pas dénoncer qui que ce soit, mais je me demande si cet engouement pour les poulets ne vient pas d’un recul d’une autre viande blanche, le porc, qui est quand même meilleur (même si on ne peut pas dire si on préfère notre père ou notre mère) mais refusé par quelques populations participant au grand remplacement (par exemple). De fait, dans les cantines ou les restaurants, on trouve de moins en moins de bons morceaux de cochon « simples » comme des rôtis, de la longe, de l’échine, voire de simples jambons comme nous cuisinions dans nos cuisines rurales et que tous les imbéciles mangent maintenant de la choucroute comme un plat exotique !

 


A la décharge du poulet, dans un moment d’égarement, quitte à le comparer abusivement au port, sachez, mesdames, messieurs, qu’on en fait de très bonnes rillettes. Mais ce n’est pas la question. On ne va pas tout de même pas manger des rillettes de poulet en plat du jour au restaurant interentreprises ! Je disais ça uniquement pour prouver mon objectivité.

 

Bah ! Continuez à acheter du poulet en prétextant que vous, vous en acheter du bon, du de Bresse, du label rouge, du d’un commissariat du seizième arrondissement : vous ne me convaincrez pas. Ma hantise est le poulet qu’on me pousse à manger quand je n’ai pas envie. Il y en a bien trop souvent. 

15 commentaires:

  1. Y a plus qu'à se faire végane et à ne plus bouffer que des navets élevés sous la mère...

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    1. On ne va pas se faire un mauvais film avec un navet, tout de même.

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  2. Moi je disais mon Luc, mais je suis puriste. A tel point que je l'avais traduit avant google trad : and my ass it is chicken ? 😉

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  3. Y’a aussi une réalité : la bonne viande est de plus en plus chère. Les cantines d’entreprise ont des budgets limités (le patron veut bien te nourrir mais faudrait pas trop que ça lui coûte ) et les restaurants, s’ils veulent attirer les titulaires de tickets resto doivent garder des prix relativement attractifs… un pavé de bœuf à 25 balles tous les midis ça passe pas dans tous les budgets, loin de là. Le poulet ça se nourrit avec des graines donc c’est moins cher (quoique parfois certains Label Rouge abusent sur les prix aussi), et ça reste plus populaire que le porc (que je redécouvre depuis que je crèche en Bretagne… heureusement qu’ils savent ce qui est bon dans le coin 😁).
    Mais oui quitte à servir du poulet à toutes les sauces ils pourraient au moins faire l’effort de bien le cuisiner.

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    1. Rassure toi. Je sais pourquoi ça se vend. Et pourquoi j’en achète. Il n’empêche que je n’achète du blanc qui sera bon pour la sauce. Qu’elle soit traditionnelle (crème et champignon) soit « exotique ».

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    2. Si le poulet n'est pas bon, vous pouvez aussi manger seulement la sauce avec un quignon de pain : encore plus économique...

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    3. On pourrait la manger comme une soupe...

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  4. Comme le dit Stéphane, c'est un problème de coût. J'élève mes volailles moi-même (poules, canards et oies) et je me souviens avoir un jour fait le calcul du prix de revient. Ca coute une blinde à cause du prix du grain et en plus, pour que le poulet soit bon il faut qu'il ait au moins 3 mois et pas 6 petites semaines quelque soit les talents des cuisiniers. C'est d'ailleurs pour cela que jusque dans les années 60 le poulet n'était servi que le dimanche, c'était un plat de luxe que beaucoup ne pouvaient se permettre ce qui chagrinait bien le bon roi Henri.
    Le cochon me reviens moins cher car j'ai de la place pour faire pousser des betteraves fourragères, sinon je crois que qu'un jambon correct serait également prohibitif pour beaucoup. Le plus économique reste le chevreuil qui ne coute que le prix d'une cartouche de 12 ... et les rosiers de la voisine.
    La Dive

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    1. S’il fait une voisine avec des rosiers…

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    2. Je vous ai répondu rapidement parce que vous êtes arrivé dans les heures de bistro... Mais oui, c'est une question de coût ! Le problème est que le poulet bas de gamme a envahi nos assiettes au détriment du porc voire d'autres viandes blanches (il y a une vingtaine d'année, le patron de la brasserie en bas de chez moi m'avait expliqué que les gens préféraient les escalopes de volaille à celles de veau parce que c'était moins sec...).

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  5. J'adore le bon poulet, mais un bon steack ou (attention sacrilège) une saucisse ou un roti de porc, j'aime bien aussi.

    Je me suis fait la reflexion qu'à ma cantine avant on avait des honorables sandwich jambons pour ceux qui mangent sur le pouce, et depuis un moment c'est "jambon de poulet" de dinde. C'est pas pareil.

    Mais le poulet c'est bon (j'aime ceux de beau papa, boucher charcutier qui n'achète pas n'importe quoi)

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    1. Oui, on pourrait parler des jambons de poulet ou de dinde qu'on voit partout, maintenant. Sans doute liés à un remplacement de notre jambon de cochon pour des populations assez peu catholiques.

      Oui, le poulet peut être très bon mais il faut l'acheter en boucherie et ça coûte la peau des fesses.

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  6. Je n'ai peut être pas été clair dans mon billet : ce qui me dérange est le "poulet bas de gamme imposé" dans les brasseries (parce que c'est le plat du jour et qu'on connait par coeur les autres plats, ceux du menu, faits pour quand on n'aime pas le plat du jour) et surtout dans les cantines (où il n'y a que deux plats, ce qui est d'ailleurs un gage de qualité, mais le deuxième est souvent "de remplacement", genre poisson raté et steak haché bas de gamme).

    Je n'ai pas de problème seulement avec le poulet mais avec toutes les volailles bas de gamme, comme le jambon ou l'escalope de dinde dont je parle ci-dessus, qui arrivent dans nos gosiers parce que les gens n'ont pas de goût !

    Et je ne nie pas les aspects liés au coût, comme j'en parle dans des réponses trop rapides.

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  7. Dimanche midi, nous mangeons un poulet cuit au diable. Un des mets dominicaux que nous préférons ma femme, ma fille et moi.

    Denis.

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