Je gueule souvent contre les mesures de sécurité autour des
moyens informatiques notamment autour de la gestion des mots de passe pour
accéder aux différentes applications. Ils sont nécessairement complexes (assez
longs, des chiffres, des lettres, des caractères spéciaux), ils doivent être différents
entre les applications, être changés périodiquement… Le résultat est bien
évidemment qu’on est souvent obligés de les noter et d’avoir une « base
commune » (j’ai vu celui d’un de mes collègues, avant-hier : c’est
son prénom !). Comme il faut les changer, on les complète avec un nombre
qu’on incrémente à chaque fois qu’on nous le demande… Si on les note, c’est
généralement dans un fichier vaguement caché sur nos ordinateurs parce que,
avec le télétravail, on ne peut tout de même pas le faire sur des papiers. En
cas de vol des ordinateurs, le voleur aurait trop de facilité à y accéder (pour
ma part, je m’assure que le mot de passe pour ouvrir une session sur mon poste
n’est noté nulle part, que ce fichier n’est pas dans mon iPhone et ne circule
dans aucun moyen informatique qui n’est propre à l’entreprise).
Notons, en préambule, que si je ronchonne, ça ne m’empêche
pas de comprendre les enjeux et d’être prudent. Tout en faisant profil bas. C’est
tout de même un type qui s’est fait voler son ordinateur professionnel dans un
bistro il y a quelques semaines qui écrit ce billet de blog !
Notons à ce sujet que le problème n’est pas tant de se faire
voler son ordinateur portable (au fond, tout le monde peut être cambriolé chez
lui ou agressé dans la rue) mais de le trimbaler au bistro (ou dans tout autre
endroit où il n’a pas de raison d’être). J’aurais dû rentrer chez moi, le
ranger avant d’aller au bistro. Mais ce dernier est sur ma route et, de toute
manière, on ne va pas empêcher les salariés d’allers à des afterwork, de faire
leurs courses en rentrant chez eux et j’en passe.
Pour faire face à ces difficultés liées à la multiplicité
des mots de passe, il existe différentes solutions sur lesquelles je ne vais
pas m’attarder comme la mémorisation des mots de passe par les navigateurs,
ou des applications comme KeePass. Elles ont leurs avantages et,
malheureusement, leurs défauts (si mes collègues utilisent souvent KeePass, par
exemple, j’ai une certaine réticence à l’utilisation de certains logiciels – c’est
pas mon truc même si je manipule très bien certains outils – surtout quand ils
touchent à la sécurité et ne sont pas fournis par l’entreprise).
Le mieux est « la fédération d’identité » (SSO…) :
une fois que tu es connecté à ton poste de travail, tu peux avoir accès à
toutes les applications pour lesquelles tu es habilité (malheureusement, cela
ne peut fonctionner qu’avec celles parfaitement intégrées au SI de l’entreprise).
Cela résout la plupart des cas mais il reste en reste tout de même un certain
nombre. Il y a aussi la solution d’avoir une « double authentification »
avec un smartphone où l’on t’envoie un code que tu dois saisir pour te connecter,
ou, mieux, une application comme Microsoft Authenticator sur ton smartphone où le
SI de ton employeur peut contacter pour que tu puisses y saisir un code.
Dans ma boite, j’ai depuis peu, un nouvel ordinateur professionnel
qui a un système simple pour démarrer et donc te donner les accès à toutes mes
applications. Il y a la reconnaissance faciale, avec la caméra du portable, et
la vérification par Bluetooth de la proximité de ton smartphone personnel. Il y
a ainsi des journées entières où je n’ai aucun code à saisir…
Sauf que la reconnaissance faciale ne fonctionne pas quand
je reçois le soleil par le côté. Or, mes trois principaux lieux de travail (le
bureau, mes résidences en Bretagne et à Paris) ont la même orientation. Si on n’arrive
pas à s’en sortir en changeant de position, en faisant de l’ombre ou autre, il
faut saisir un code PIN (ce qui est déjà plus simple qu’un mot de passe).
Par ailleurs, jeudi, j’ai installé ma messagerie
professionnelle (et mon Teams) dans mon iPhone (je l’avais déjà il y a quelques
temps mais cela ne fonctionnait plus depuis, en gros, la disponibilité de mon nouveau
PC – les deux événements n’étant pas totalement liés). C’est bien pratique d’autant
que c’est la reconnaissance faciale de l’iPhone qui permet d’y accéder (alors
que, avant, il fallait que je saisisse un autre code PIN).
Ce qui est pratique, surtout, c’est de pouvoir consulter ses
mails pendant la sieste sans être obligé de déplacer le portable.
Parmi les éléments de sécurisation, il me faut en citer un
autre : le VPN, ce fameux machin qui nous permet de nous connecter aux
serveurs de l’entreprise quand on est en télétravail (c’est-à-dire qu’on n’est
pas connecté directement sur le réseau de la boite).
Parfois, suite à un problème technique, il se désactive. Il
faut alors que le relancer « à la main » ce qui nécessite de temps en
temps une authentification supplémentaire. Il affiche un code à l’écran et
envoie une notification à Authenticator sur le smartphone pour que tu puisses
saisir un code affiché à l’écran.
Tout cela (à part les problèmes techniques dont je parlais)
est extrêmement satisfaisant, améliore la sécurité des systèmes et fini par
simplifier la vie des utilisateurs (si j’ai du mal avec KeePass, je vous assure
que tout le reste m’est entré facilement dans le crâne, contrairement à
beaucoup de mes collègues qui se mélangent allègrement les pinceaux).
Sauf que, je ne travaille pas qu’avec les applications de l’entreprise
et là, ça se complique. Un peu seulement. Et tout n’est pas simple : pour « enrôler »
son smartphone et la messagerie, ça prend 45 minutes et il vaut mieux avoir
fait un doctorat en informatique, d’autant que le mode d’emploi n’est pas toujours
très fiable. Je vous assure que, pour le mien, il a fallu qu’on se mette à deux
pour suivre la procédure. Mon collègue, très bon, connait bien ces bazars et j’ai
un certain bon sens…
Et il y a les bugs. Hier matin, j’ai perdu le VPN. Je
travaillais normalement puis, subitement, je n’arrivais plus à échanger des
informations, je ne recevais plus mes mails… Je donne un brin d’explications
techniques : en enrôlant mon iPhone pour la messagerie, avec Authenticator,
j’ai perdu l’enrôlement du VPN. Je ne sais pas pourquoi.
Toujours est-il qu’après avoir tenté les manipulations
habituelles : reconnexion du Wifi, redémarrage de l’ordinateur, appel de
quelques collègues pour avoir leur avis, j’ai commencé à me poser des
questions. Sans compter que la réparation ne pourrait pas venir toute seule (ce
n’est pas un incident habituel) et que, pour travailler, il allait falloir que
je retourne au bureau (une heure de route), sans compte que ça remettait en
cause ma possibilité de faire mon prochain séjour en Bretagne.
Je me suis résigné à appeler le service ad hoc de l’entreprise.
L’opératrice m’a alors fait faire quelques manipulations, relevé des
identifiants (celui du PC, l’adresse IP…). Elle a fini par me retrouver dans
son système.
« Ah mais Monsieur Jégou, vous n’avez jamais été
autorisé par le système à vous connecter. »
« Mais si ! J’y étais encore ce matin, moins d’une
heure avant de vous avoir contacter. »
« Ce n’est pas possible. »
Heu…
« Bon, que dois-je faire ? »
« Il faut que vous contactiez votre manager pour qu’il
fasse la demande officiellement. »
« OK, je vous remercie madame, bonne journée ».
J’ai appelé mon manager qui n’avait jamais entendu parler de
cette démarche mais il m’a assuré qu’il allait s’en occuper.
C’est alors que j’ai été contacté par un collègue qui avait
eu une idée. Il me fait faire quelques manipulations qui n’aboutissent pas puis,
il me dit, de recommencer la connexion. A un moment, la machine me demande de
choisir mon compte entre « nicolas.jegou@entreprise.fr » et « autre
compte ». Il me dit de choisir « autre compte » et de saisir,
alors « nicolas.jegou@entreprise.fr ». C’est pareil, je lui fais
remarquer. Il me dit « oui mais fais le ».
Moins de dix secondes après, j’étais connecté.
Keepass je l'utilise depuis des années non synchroniser web , sur le tel et pc. Je recopie le ficher de clef de temps en temps
RépondreSupprimerJe trouve ça assez utile.
Sinon pour l'annecdote 'securité' j'utilise aussi un cripteur de partition ou de disque, truecrypt, qui a été retiré du marchè par les ricains, vite fait et sans pub. il y a quelques années . j'ai un fichier de la taille d'un clef USB,tout les trucs un peu privés si je le perd , bon courage aux geeks russes.
.
Tu penses que les Russes s'intéressent à tes trucs privés ?
SupprimerC'est pas faux. Ils s'en tamponnent de mon n: de sécu et autres Mais avec les russes si je peux occuper deux heures leurs hackeurs sur un joli fichier crypté, c'est toujours deux heures qu'ils passent en moins a attaquer nos services public.
SupprimerTrès bien.
SupprimerJ’ai du publier un commentaire sans le vouloir. Je signe donc
RépondreSupprimerHélène
Hahahahaha la resaisie des mêmes informations. c'est fantastique. Je n'ose pas imaginer la complexite de l'informatique/réseau dans une entreprise comme la tienne, et des cas comme le tien. Moi sur les appareils apple que j'ai on partage les mots de passe entre le macbook , le mac Mini, l"iphone 16 et deux Ipad. C'est soit mon doigt, soit mon visage, soit le code de l'iphone qui sert de clé. C'est pour le grand public ça, pas pour des entreprises qui gèrent des milliards d'euros et où l'infrastructure et les besoins sont plus importants.
RépondreSupprimerOuais, les besoins sont énormes !
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